Читаем Сочинения в двенадцати томах. Том 2 полностью

Vous verrez dans le cours de ce mémoire le chapitre de la dépense de la Bastille depuis sa crise jusqu’au décret de l’Assemblée Nationale qui adjuge à la ville le remboursement de la dépense. Epoque à laquelle je me suis retiré; ayant été placé par la nation, je fus forcé pour obéir au decret de m’exclure de cette entreprise. Néanmoins je cessai tous mes équipages et ustensils; après le decret je ne fus que l’entrepreneur honoraire jusqu’au 21 May 1791 auquel je cessai d’aposer mon acquit sur les ordonnances de paye d’après le visa de M. le Maire.

Le récit que je fais au Peuple Souverain et à vous, Messieurs, par l’exposé de mon compte n’est que pour satisfaire la nation et me feliciter moy-même sur ma conduite franche et locale. Et pour prouver que rien ne me fera changer de façon de penser ce que ma plume trace, mon cœur le dicte; je suis intacte que l’on m’accuse, je repondrai. Je renvois le lecteur à ma correspondance générale qui paroitra aussitôt qu’elle sera complette. Elle est le seul fruit de mes travaux. Vous y verrez le rapport exacte et fidèle que j’ai eu dans les départements, districs etc. ainsi que dans les cours étrangères, les entretiens avec les patriotes amis de la constitution et en général la note très detaillée de tous les procès verbaux qui m’ont été adressés. J’invite tout homme en place chargé de la partie administrative de suivre mon exemple en rendant ses comptes publiquement.

Je ne m’attacherai pas à donner une description détaillée sur la Bastille vous en avez les plans, mais je m’appliquerai seulement à rendre les objets les plus remarquables comme le plan de cette forteresse que contenoit deux tiers d’arpent de superficie, les tours avoient 96 pieds d’elevation — depuis la souche jusqu’au sommet, l’epaisseur des murs étaient de six pieds et demi. Que l’on juge de la masse enorme de ce colosse, ces deux tiers d’arpent n’étaient occupés que par la longueur et largeur des cours de l’interieur du fort du Bâtiment de l’état-major et des huit tours, me reservant dans un ouvrage que je mettrai incessament au jour, j’entrerai dans un plus ample détail tant du Bastion que des fossés du logement du gouverneur de l’artillerie et de l’arsenal. Je joins seulement pour l’intelligence et la connoissance de ce chateau fort les plans, coupes, profils, élévations, les sculptures attachées à ce monument comme l’horloge, les cinq statues au dessus de la porte, les differens verroux, les portes de fer nommées portes du trésor qui servirent sous le règne d’Henry IV à renfermer son argent. J’ai fait l’acquisition — d’une; elle pèze 700 livres, elle servoit lors de la prise à la tourelle qui communiqoit dans les fossés, les portes de prisons de M. le Cardinal de Rohan et de madame de Lamotte, les instruments de supplice en fer sont en ma possession. Les remarques que j’ai fait des pendatifs, des parties de sculptures gothiques et quantité d’inscription sur toutes les pierres, tant dans l’intérieur des cachots que des prisons cours et dépendances, dessins, versifications, de la prose, des reflections des mourans, des versets de patiens, des plaintes des vivans dans toutes les langues, de divers papiers trouvés dans le joint des pierres, ce qui prouve la nécessité d’avoir anéanti cette infernale prison. Il est donc aussi nécessaire d’avoir la description de la Bastille pour perpetuer le souvenir de l’horreur qu’inspiroit son existence et la joie universelle qu’a occasionnée sa destruction. H existait aussi des fortes doublées en fer battu qui renfermoient réelement le trésor, contenant des cartons dans lesquels étoient les papiers saisis sur les prisonniers, qui parloiens sur le gouvernement, et les copies des lettres de cachet; j’y ai trouvé une lettre intéressante que je conserve mais que je publierai à la suite de mes ouvrages.

Cet ouvrage fait aveu soin sera le premier volume que je me fais gloire de dedier aux Electeurs de 1789 en rendant mon compte à la municipalité de Paris, je le déposerai aux archives de l’assemblée nationale et copie d’iceluy au Roi des français, à la société-mère des amis de la constitution de Paris et, aux 83 departemens afin que ma reddition de compte soit vue et examinée de toute la nation entiere. J’attends d’elle le suffrage que j’ai lieu d’esperer.

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