Читаем Tango chinetoque полностью

— Écoute, Gros, dis-je, après cette plaisanterie, si on atterrit dans la mer de Chine, notre taf nous sera compté et on aura rien à y redire !

Tout son cran lui est revenu au Béru.

— Toi qu'as la passion des bagnoles sports écoute le monsieur de Cap Kennedy, peut être que tu sauras conduire notre cigarillos à bon port !

— Merci de ta confiance, Gros. Si ça craque nous aurons eu une fin peu banale !

Je reviens à nos moutons.

— Cap Kennedy, je vous écoute !

— Vous devez avoir devant vous un rétroverseur de bougnaaal ?

— Ça se peut, mais comment le reconnaître ?

— C'est toujours la plus longue manette.

— Il y en a effectivement une plus longue que les autres.

— Tirez-la à vous !

— Elle est tirée !

— Alors poussez-la !

— Tu parles d'un moniteur d'auto-école, ronchonne le Gros dans son scaphandre, on n'est pas près d'avoir le permis avec un rigolo pareil.

J'ai une légitime hésitation et je pousse la manette indiqué.

Notre fusée a un soubresaut et se met à hoqueter dangereusement.

— M… ! Y a de la perruque dans l'arrivée d'essence ! remarque le Gros, ou alors c'est les soupapes qui sont grippées, faudra leur cloquer de l'Aspro !

Je lui fais signe de se taire.

— Tout tremble ! annoncé-je.

— Je vous l'avais annoncé, déclare froidement la voix chinoise. Vous allez vous désintégrer !

— Risquez le paquet, les gars ! oppose la voix américaine.

— O.K. ! réponds-je à cette dernière. Que faut-il faire maintenant ?

— Actionnez l'antivibreur cystographique !

— C'est quoi ?

— Sur nos fusées c'est le bouton blanc placé au-dessus du lave-glace.

— Sur celle-là, ça doit être le bouton rouge, déduis-je.

— Alors, allez-y, my boy !

Je tourne le bouton rouge molleté. La fusée change d'orbite, c'est très net, mais n'en continue pas moins ses hoquets. La voix chinoise se file en reno.

— Tournez immédiatement ce bouton dans sa position initiale, ou sinon vous êtes perdus !

— N'en faites rien ! les garçons ! gueule le mec de Cap Kennedy.

— Ton avis, pépère ? demandé-je à mon copassager.

— Ben puisqu'on a choisi, on a choisi, philosophe-t-il.

Il regarde par la baie vitrée.

— Dites, les Ricains, interpelle-t-il, je vous signale toutefois qu'on se rapproche de la terre. Si vous voudriez pas nous déguster sur la poire faudrait voir à nous signaler comment t'est-ce qu'on ouvre le pébroque !

— Trop tôt encore ! tranche la voix américaine. Vous avez devant vous un cadran à baloches oscillantes, non ?

— Oui, dis-je, car j'en ai déjà vu au rayon quincaillerie du Bazar de l'Hôtel de Ville.

— Il indique combien ?

— 1957, réponds-je.

— L'année où Anquetil a gagné son premier Tour de France ! précise Béru qui est un sportif invertébré.

— Lorsqu'il indiquera 1914, vous tirerez sur les deux leviers placés de chaque côté du portrait de Mao Tsé-toung, ordonne l'homme de Cap Kennedy. Après quoi vous fermerez le robinet de vidange situé sous l'escabeau de la kitchenette ! C'est tout ! Bonne chance, les gars ! On est de tout cœur avec vous ici, et bravo pour la performance ! Terminé !

Je surveille l'aiguille du cadran. Elle recule rapidement. J'avance mes mains sur les leviers.

— Si vous touchez à ces leviers ! déclare la voix chinoise, vous sautez !

Je réalise alors seulement qu'une caméra de téloche est placée face à nous et que, du sol, les Chinois nous surveillent.

Béru aussi aperçoit cet œil indiscret.

— On va tout de même y toucher, Camarades, dit-il d'un ton tranchant. Et tant pis pour ce qu'arrivera. Voilà, ça y est presque, 1918, 1917, 1916, 1915, bon baiser à mardi, caresse aux enfants, lettre suit ! Vas-y, San-A. !

J'opère la manœuvre prescrite ! Un heurt formidable se produit. Il me semble que nous nous disloquons et puis non : nous sommes toujours là, solides au poste.

Je mate par le hublot, les rétro-fusées rétro-fusent et le parachute s'est ouvert. Nous descendons doucement.

— Ma parole, balbutie le Gros, mais on va s'en sortir, San-A. !

— Je commencé à y croire, dis-je.

— Pourvu qu'on se pose bien dans de la flotte, ça doit filer une sacrée secousse à l'arrivée !

<p>CONCLUSION</p>

Une sacrée secousse, oui ! Et cependant c'est bien dans de la flotte, comme le souhaitait Béru, que nous nous posons ! Notre capsule s'enfonce durement dans l'élément liquide.

— On coule ! crie Béru.

Effectivement, nous continuons de nous engloutir au sein des eaux.

Mais la descente s'arrête et, après un léger temps mort, la fusée remonte lentement à la surface. Au passage nous apercevons des tas de poissons éberlués qui clignent de l'œil en nous apercevant.

— On a bien fait de pas ouvrir la lourde avant l'arrêt complet du véhicule, se réjouit Béru, ce machin-là c'est encore plus traître que le métro !

Vite, nous nous dépêtrons de nos sangles, nous arrachons nos tuyaux, nous nous dévissons mutuellement nos casques.

La fusée flotte à la surface de l'eau.

— Où qu'on est, à ton avis ? demande le Gros en m'aidant à déverrouiller la porte, dans la mer de Chine ou dans le Pacifique ? Qui c'est qui l'a emporté : la manœuvre des Chinetoques ou celle que les Amerloques nous ont fait exécuter.

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