Ce n’est plus une émeute, c’est une révolution. Ce ne sont plus des passions, des aspirations vagues, c’est la solennelle proclamation des droits de la femme. L’amour est relégué au troisième, au quatrième plan. On se livre par principe, on fait des infidélités par devoir. Aphrodite se retire, en boudant, avec son écuyer tout nu, portant le carquois et les flèches. C’est le règne de Pallas-Athènes, avec sa pique, comme Théroigne de Méricourt et le hibou, l’oiseau des sages à côté.
La passion était pour les questions générales. Pour le cas privé, pour l’application, on ne mettait pas plus d’entraînement que n’en mettent les Léontine[721]
, peut-être moins. Les Léontine jouent avec le feu et en prennent souvent; alors, tout embrasées, elles se jettent dans la Seine pour éteindre l’incendie; entraînées par le tourbillon avant toutes réflexions, elles n’ont pas d’armes contre leur propre cœur. La jeunesse de Minerve, au contraire, commence par l’analyse; beaucoup de choses peuvent arriver à ces doctes enfants, mais aucune surprise: elles ont des parachutes théoriques, elles se jettent dans le fleuve avec un manuel de natation, et si elles nagent contre le courant, c’est qu’elles le désirent.Nageront-elles longtemps à
Nos pères et grand-pères de la patrie, nos graves et burgraves s’en émurent. Eux qui étaient si condescendants, si paternels avec les «belles polissonnes» (pourvu qu’elles ne fussent les épouses de leurs fils), envisagèrent tout autrement les austères
Le coup de pistolet du 4 avril acheva la conviction, quoiqu’il n’y eût aucun rapport entre le fanatisme d’un jeune homme exalté et les sérieuses occupations de ces demoiselles. Les pères de la patrie tournèrent l’attention du souverain sur ces jeunes personnes qui ont changé les coupes et les formes des habits, ont abandonné la crinoline et adopté les lunettes, puis ont taillé les cheveux.
Le monarque, indigne de ce qu’elles ont changé la
L’affaire était grave. Le Conseil, le Sénat, le Synod, les ministres, l’état-major, les archevêques et toutes les autres polices se réunirent pour arrêter radicalement le mal. La première chose que l’on décida c’était d’exclure les jeunes personnes des hautes écoles et d’appliquer la loi salique aux Universités et à la science. Ensuite on ordonna, sous peine d’être arrêté par les farouches orang-outangs de la police, et traîné au violon, de porter la crinoline, d’ôter les lunettes et de se faire croître de longs cheveux en vingt-quatre heures.
Le Saint-Synode donna sa bénédiction et son consentement, quoique le nomocanon byzantin ne dise rien des crinolines et parle très précisément contre l’habitude «païenne» de tresser les cheveux. La police était lancée à la chasse des
Ces mesures extraordinaires de salut public ont fait le plus grand bien, non aux archevêques et aux pères de la patrie, mais à nos jeunes
Il leur manquait une chose, c’est de jeter bas le côté théâtral, l’uniforme, et de se développer en toute largeur et liberté. Oter un habit qu’on prenait pour un signe de ralliement, ce n’est pas chose facile.
Maintenant, débarrassées de votre costume, naviguez
Все, что вырабатывалось на Западе, воспроизводилось у нас, на нашем