Полагаю, что письмо, которое я вам сейчас пишу, придет к вам, когда вы уже обоснуетесь в
Все мои четыре дочери чувствуют себя прекрасно. Хотя, конечно, ужасно иметь четырех дочерей, они, по общему мнению, достаточно милы, чтобы вознаградить меня за это несчастье. Они, правда, очень миленькие. Моя жена безупречна по отношению к детям и занимается ими с нежностью, за которую я ей так признателен, что трудно выразить. Она поручает мне передать вам ее почтение и собирается написать вам, как только почувствует себя получше. Что касается до моего здоровья, то в общем оно гораздо лучше, нежели прежде. Однако возвращение весны отозвалось на мне в последние дни как бы обострением моего обычного недуга.
P. S. Я не могу окончить этого письма, не исполнив поручения, данного мне старым графом Толстым. Я сейчас от него. Ходил с ним христосоваться. Он много расспрашивал меня про вас и много рассказывал про связи свои с маминькиною роднею — Львом Васильевичем, Михайлой Львовичем*
и т. д. Очень вас любит и непременно хочет, чтобы я был его внуком. Каждый раз я должен обещать, что буду вам кланяться. — Простите. Целую ваши ручки и еще раз поздравляю с великим праздником.Тютчевым И. Н. и Е. Л., 2/14 июля 1840*
Tegernsee. Ce juillet 1840
J’ai reçu, chers papa et maman, la lettre que vous m’avez écrite aussitôt après votre arrivée à Ovstoug. Elle m’a fait grand plaisir. J’avais bien besoin d’avoir de vos nouvelles, car le long silence joint à l’incertitude où j’étais sur l’endroit où vous vous trouviez ne laissait pas de m’inquiéter. Merci encore une fois de votre lettre, ainsi que de l’envoi de la lettre de change y compris le cadeau de maman pour sa petite filleule qui se porte à charme ainsi que ses sœurs. Toutes les quatre, à part ce nombre, réussissent assez bien pour me faire éprouver dès à présent même beaucoup de satisfaction à les avoir.
Je reconnais bien volontiers que je dois en grande partie ce résultat à l’influence de ma femme qui a pris pour elle seule toute la partie des soins et du tracas pour ne me laisser que le plaisir de leur possession. Ce qui me rend particulièrement heureux, c’est de voir que les enfants se sont attachés à elle, plus qu’ils ne l’ont jamais été à personne.
Je voudrais bien que vous connaissiez ma femme. Vous l’aimeriez à coup sûr. On ne saurait imaginer une nature meilleure, plus affectueuse et plus vraie.
Nous sommes établis ici depuis bientôt six semaines, mais jusqu’à présent l’horrible temps qu’il n’a cessé de faire nous a singulièrement gâté l’agrément du séjour. Nous n’avons pas eu depuis notre arrivée deux jours de suite sans pluie et à l’heure qu’il est nous sommes obligés à faire du feu dans les chambres. Que cela ressemble peu à l’Italie où je me trouvai l’année dernière à pareille époque — et cependant à peine vingt heures de voyage nous séparent de cette bienheureuse Italie où l’on voit le soleil tous les jours de l’année.
A part le désagrément de la saison, on est fort bien ici en ce moment. Plusieurs familles de notre société à Munich sont établies ici à demeure et, grâce à la proximité, les visiteurs de la ville ne nous manquent guères. Ces jours-ci nous avons été dans les fêtes à cause de Mad. de Krüdener arrivée ici depuis un mois et dont nous avons célébré dernièrement la fête*
. C’est le frère du Roi, le Prince Charles* qui en a fait les frais. Il a beaucoup d’amitié pour Mad. de Krüdener et comme d’ailleurs il est d’une galanterie extrême, il n’a pas manqué de venir tout exprès de Munich et lui offrir le jour de sa fête un grand dîner auquel il avait invité toutes les personnes de sa connaissance qui se trouvent à TVous connaissez l’attachement que je porte à Mad. de Kr<üdener> et vous pouvez facilement vous représenter le plaisir que j’ai eu à la revoir. Après la Russie c’est ma plus ancienne affection. Elle avait 14 ans quand je l’ai vue pour la première fois, et aujourd’hui, le 2/14 juillet, son fils aîné vient d’accomplir sa quatorzième année. Elle est toujours bien belle, et notre amitié heureusement n’a pas plus changé que sa personne.