Читаем Цветы зла полностью

Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,L'espoir, dont l''eperon attisait ton ardeur,Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,Vieux cheval dont le pied `a chaque obstacle bute.R'esigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,L'amour n'a plus de go^ut, non plus que la dispute;Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la fl^ute!Plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur!Le Printemps adorable a perdu son odeur!Et le Temps m'engloutit minute par minute,Comme la neige immense un corps pris de roideur;Je contemple d'en haut le globe en sa rondeurEt je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute?

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LXXXI

ALCHIMIE DE LA DOULEUR

L'un t''eclaire avec son ardeur,L'autre en toi met son deuil, Nature!Ce qui dit `a l'un: S'epulture!Dit `a l'autre: Vie et splendeur!Herm`es inconnu qui m'assistesEt qui toujours m'intimidas,Tu me rends l''egal de Midas,Le plus triste des alchimistes;Par toi je change l'or en ferEt le paradis en enfer;Dans le suaire des nuagesJe d'ecouvre un cadavre cher,Et sur les c'elestes rivagesJe b^atis de grands sarcophages.

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LXXXII

HORREUR SYMPATHIQUE

De ce ciel bizarre et livide,Tourment'e comme ton destin,Quels pensers dans ton ^ame videDescendent? R'eponds, libertin.— Insatiablement avideDe l'obscur et de l'incertain,Je ne geindrai pas comme OvideChass'e du paradis latin.Cieux d'echir'es comme des gr`eves,En vous se mire mon orgueil;Vos vastes nuages en deuilSont les corbillards de mes r^eves,Et vos lueurs sont le refletDe l'Enfer o`u mon coeur se pla^it.

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LXXXIII

L'H'EAUTONTIMOROUM'ENOS

`A J.G.F.

Je te frapperai sans col`ereEt sans haine, comme un boucher,Comme Mo"ise le rocher!Et je ferai de ta paupi`ere,Pour abreuver mon Saharah,Jaillir les eaux de la souffrance.Mon d'esir gonfl'e d'esp'eranceSur tes pleurs sal'es nageraComme un vaisseau qui prend le large,Et dans mon coeur qu'ils so^ulerontTes chers sanglots retentirontComme un tambour qui bat la charge!Ne suis-je pas un faux accordDans la divine symphonie,Gr^ace `a la vorace IronieQui me secoue et qui me mord?Elle est dans ma voix, la criarde!C'est tout mon sang, ce poison noir!Je suis le sinistre miroirO`u la m'eg`ere se regarde!Je suis la plaie et le couteau!Je suis le soufflet et la joue!Je suis les membres et la roue,Et la victime et le bourreau!Je suis de mon coeur le vampire,— Un de ces grands abandonn'esAu rire 'eternel condamn'es,Et qui ne peuvent plus sourire!

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