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L’endroit ressemblait au reste du State Care. « Isolement » ne signifiait pas des cellules fermées, froides et humides, comme il aurait pu le faire dans une prison fédérale : il y avait seulement un peu plus de verrous et de mobilier incassable que dans les services ouverts, afin de séparer les patients potentiellement violents des résidants moins agressifs. Ces cas étaient peu fréquents : le State Care était habilité à s’occuper des SDF chroniques, pas des psychotiques complets. D’une certaine manière, seuls les moins pénibles des patients passaient par là : le personnel n’avait guère besoin de débattre sur leur cas et les transférait en général sans tarder en hôpital psychiatrique.

Quoi qu’il pouvait être par ailleurs, Orrin Mather n’était pas un psychopathe. Sandra en aurait parié son diplôme. Elle voulait le sortir aussi vite que possible d’isolement et elle avait l’intention de commencer par lui demander sa version des faits.

La malchance voulut que Wattmore préside à l’entrée du service. Elle aurait dû ouvrir à Sandra sans commentaire, mais n’en fit rien. « Désolée, docteur Cole, j’ai mes instructions », et elle bipa Congreve pendant que Sandra attendait, furieuse et impuissante. Congreve arriva sans tarder. Son bureau se trouvait seulement quelques portes plus loin dans le couloir, et il y emmena Sandra en la prenant par le coude.

Il referma la porte derrière lui et croisa les bras. Il faisait au moins quinze degrés plus frais dans son bureau qu’à l’extérieur – le murmure stoïque du climatiseur sortait par les conduits d’aération –, mais cela sentait le renfermé et le gras. Des emballages de petits déjeuners de fast-food jonchaient sa table de travail. Sandra voulut prendre la parole, mais Congreve leva la main : « Avant toute chose, je tiens à ce que vous sachiez que le manque de professionnalisme dont vous faites preuve ces derniers temps me déçoit beaucoup.

— Je ne comprends pas. Quel manque de professionnalisme ?

— Quand vous avez parlé à ce patient, Orrin Mather, après que j’ai confié son cas au Dr Fein. Et je suis bien obligé de supposer que c’est lui que vous alliez voir ce matin.

— Retourner voir un patient n’est pas vraiment manquer de professionnalisme. Quand je l’ai interrogé à son arrivée, je lui ai dit que c’était moi qui le suivrais. Je voulais m’assurer que ça se passait bien avec Fein et qu’il ne se sentait pas abandonné.

— Cela ne vous concernait plus une fois que je vous avais retiré ce patient.

— Vous me l’aviez retiré sans raison valable.

— Je n’ai pas à justifier cette décision ni aucune autre que je puisse être amené à prendre. Pas auprès de vous, docteur Cole. Quand le conseil d’administration vous confiera un poste à responsabilités, vous pourrez contester mes choix, mais d’ici là, il faut que vous accomplissiez les tâches que je vous confie. Vous y réussiriez mieux, d’ailleurs, si vous arriviez à l’heure. »

C’était son premier retard depuis, quoi, un an et demi ? Mais elle était trop énervée pour lever le pied. « Et cette histoire comme quoi Orrin aurait agressé un aide-soignant…

— Pardon, mais avez-vous assisté à l’événement ? Savez-vous quelque chose que vous ne m’avez pas dit ?

— Ça ne peut pas être vrai. Orrin ne ferait de mal à personne. »

L’objection manquait de force et Sandra comprit aussitôt qu’elle venait de commettre une erreur. Congreve roula des yeux. « Vous êtes arrivée à cette conclusion au bout de vingt minutes d’entretien ? Voilà qui fait de vous une remarquable diagnosticienne. Nous devrions nous estimer heureux de vous compter parmi nous. »

Sandra avait les joues en feu. « J’ai parlé à sa sœur…

— Ah oui ? Quand ça ?

— Je l’ai rencontrée à l’extérieur. Mais…

— Vous me dites que vous avez discuté avec la famille du patient sur votre temps libre ? Je suppose que vous avez dû rédiger un rapport officiel, alors… ou du moins une note pour le Dr Fein et pour moi-même. Non ?

— Non, reconnut-elle.

— Et vous ne voyez toujours pas où se situe votre manque de professionnalisme ?

— Ça n’explique pas…

— Arrêtez ! Arrêtez donc, avant d’aggraver votre cas. » Congreve adoucit le ton. « Écoutez. J’admets que votre travail a été satisfaisant jusqu’ici. Je suis donc disposé à passer l’éponge en mettant ces derniers événements sur le compte du stress. Mais vous avez vraiment besoin d’un peu de recul pour réfléchir. Tenez, si vous preniez le reste de la semaine ?

— C’est ridicule. » Elle ne s’était pas attendue à cela.

« Je vais réaffecter vos patients. Tous vos patients. Rentrez chez vous, docteur Cole, calmez-vous, résolvez le problème qui vous détourne de votre travail. Prenez une semaine… davantage, si vous voulez. Mais ne revenez pas avant d’avoir retrouvé un minimum d’objectivité. »

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