Читаем Avé, Christ полностью

Un sourire général est apparu sur chacun des visages dans l'humble pièce.

L'idée fut acceptée avec joie.

Et cette nuit-là, quand l'heure des adieux arriva, plein de compréhension et de tendresse Tatien s'est éloigné, ranimé. Il avait oublié les luttes et les problèmes de sa propre destinée comme s'il avait absorbé un miraculeux nectar venu des dieux.

Le cœur du patricien, qui auparavant était taciturne et angoissé, semblait maintenant revivre.

RÊVES ET AFFLICTIONS

Enveloppés par les douces brises du fleuve, les yeux plongés dans le firmament qui se peuplait de constellations, nous retrouvons Basil parlant à Tatien admiratif :

Pour nous, la vie est encore un impénétrable secret céleste. Nous ne sommes que des animaux pensants. Entre les mains de l'homme, le pouvoir est une fantaisie, tout comme la beauté est un leurre dans le cœur de la femme. J'ai visité l'Egypte, en compagnie de deux prêtres d'Amathus, et là, nous avons trouvé différents souvenirs de la sagesse immortelle. Dans les pyramides de Gizeh, j'ai étudié minutieusement, les problèmes de la vie et de la mort me plongeant dans des réflexions profondes sur la transmigration des âmes. Ce que nous apprenons dans nos cultes tangibles n'est que l'ombre de la réalité. De toute part, la truculence politique de ces derniers siècles a porté préjudice au service de la révélation divine. Je pense que nous approchons de temps nouveaux. Le monde a soif d'une foi vivante pour être heureux. Je n'admets pas que nous soyons limités à l'existence physique et l'Olympe doit s'ouvrir pour répondre à nos aspirations...

Ne croyez-vous pas, par hasard — intervint son interlocuteur inquiet —, que la confiance pure et simple en la protection des dieux suffit au bonheur collectif, conformément au culte de nos ancêtres ?

Oui, oui — lui fit l'ancien —, la simplicité est aussi l'un des aspects de l'énigme, cependant, mon cher, dans le cas présent, en ces temps d'incommensurables déséquilibres moraux, le problème de l'homme ne cesse de grandir. Nous ne sommes pas des marionnettes prisonnières des tentacules de la fatalité. Nous sommes des âmes portant l'habit de la chair en transit vers une vie plus élevée. J'ai parcouru les grandes routes de la foi et cherché dans les archives de l'Inde védique, de l'Egypte, de Perse et de Grèce et chez tous les vénérables instructeurs, j'ai observé la même vision de la gloire éternelle à laquelle nous sommes destinés. Personnellement, je considère que nous sommes un temple vivant en construction dont les autels à l'infini expriment la grandeur divine. Lors de nos expériences sur terre, nous ne réussissons à construire que les fondations du sanctuaire poursuivant au-delà de la mort du corps cette initiation complétant l'œuvre sublime. Dans les luttes de l'existence animale, nous développons le potentiel de l'esprit permettant notre élévation aux sommets de la vie.

Et, après une pause pendant laquelle il semblait réfléchir aux concepts qu'il venait d'énoncer, il a ajouté :

Donc, le problème est bien plus vaste. Il est fondamental que nous sachions mettre en valeur la dignité humaine inhérente à toutes les créatures. Les esclaves et les maîtres sont les fils du même Père.

L'ami, qui enregistrait attentivement ses paroles, objecta immédiatement :

Égalité ? Cela viendrait contrarier la structure de notre organisation sociale. Comment niveler les classes, sans bousculer les traditions ?

Le vieil homme a alors souri calmement et lui a fait remarquer :

Mon fils, je ne me réfère pas à l'égalité par la violence qui classerait dans la même catégorie les bons et les mauvais, les justes et les injustes. Je me reporte à l'impératif de fraternité et d'éducation. Je veux dire que la vie est comme une grande machine dont les pièces vivantes, que nous sommes, doivent fonctionner harmonieusement. Il y a ceux qui naissent pour une tâche déterminée, distante de la nôtre, comme il y a ceux qui voient le chemin d'une manière différente avec d'autres yeux que les nôtres. Gardant la certitude que notre esprit peut vivre d'innombrables fois sur terre, nous modifions le cours de notre évolution, d'une existence à l'autre, comme l'élève apprend à écrire, petit à petit, pour arriver aux plus hautes expressions de la culture. En conséquence, nous ne voyons pas comment niveler les classes, ce serait impraticable. L'effort personnel et le mérite qui en résulte sont les frontières naturelles entre les âmes, ici et dans l'au-delà. La hiérarchie existera toujours comme appui inévitable de l'ordre. Chaque arbre produit selon l'espèce à laquelle il s'apparente et chacun mérite plus ou moins d'estime selon la qualité de sa propre production. Substituons, ainsi, les mots « maîtres» et « esclaves » par « administrateurs » et « coopérateurs » et peut-être atteindrons-nous l'équilibre nécessaire à notre entendement.

Cherchant à calmer leur entretien, l'ancien fit un petit intervalle et ajouta en souriant :

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