Читаем Avé, Christ полностью

Si, je le crois ! Je sens dans ton dévouement noble et calme un beau rivage tranquille, capable de protéger le cours de mon destin de toutes les tempêtes. Je t'aime beaucoup ! J'ai découvert cette vérité dès que nous nous sommes vus pour la première fois! Je comprends, maintenant, que Marcel m'a fait connaître les enchantements de la jeune fille, alors qu'en ta compagnie, je discerne en moi les désirs ardents de la femme... À aucune autre gloire féminine, je pourrais aspirer que celle de partager tes sentiments, cependant, nous ne nous appartenons plus...

Notant cette dernière phrase marquée de déception et d'amertume, le fils de Varrus l'a interrompue, considérant, impulsif :

Si tu me veux et si je te veux tant que cela, pourquoi nous arrêter à ceux qui nous méprisent ? Nous renouvellerons nos chances, nous serons heureux, ton père nous comprendra...

Livia a laissé aller le flot d'émotion qui dominait son cœur et lui dit d'une voix hachée:

Liée à ton nom, tu as une femme qui t'a donné deux petites filles...

Ma femme ? — a répondu l'interlocuteur impatient — Et si je te disais qu'elle n'a pas trouvé en moi l'homme qu'elle attendait ? Et si je t'affirmais, avec des preuves évidentes, qu'elle se consacre à une autre espèce d'amour ?

La jeune femme a soupiré, affligée, et a commenté :

Je ne doute pas de ce que tu dis, néanmoins, le temps et l'esprit de sacrifice peuvent changer la situation...

Et montrant sa fille qui jouait plus loin, elle a ajouté avec assurance :

Blandine est aussi un amour qui a confiance en nous. Si nous adoptions une conduite identique à celle qui nous blesse, peut-être empoisonnerions-nous son cœur de façon irrémédiable. Que gagnerions-nous à la ravir des bras maternels ? Elle serait prisonnière, en esprit, aux arbres de son enfance... Avec cette séparation, elle verrait en sa maman une héroïne inoubliable que nous aurions répudiée avec dédain par notre geste, et la dévotion pure et simple que nous désirerions recevoir d'elle, serait probablement transformée en méfiance et douleur... Si un jour, elle doit ressentir le fiel de la vérité, que le calice de l'angoisse lui soit imposé par d'autres mains...

Tatien a regardé la petite, de loin, et s'est tu, la voix saisie de commotion.

— Nous serons ensemble ! — a expliqué la jeune femme le ranimant — par-dessus tout l'amour est entente, affection, communion, confiance, manifestation de l'âme qui peut exister sans engagement d'ordre matériel... Nous nous retrouverons en Blandine qui sera notre point de référence affective. Les jours passeront comme des ondes de beauté et d'espoir et... qui sait l'avenir ? Peut-être que le temps.

Avant même qu'elle eut pu finir sa phrase, la fillette les a rejoints avec un beau sourire à leur offrir une magnifique branche de géraniums rouges.

Son père s'est réfugié dans le silence et la petite a dominé la conversation racontant ses aventures pleines de grâce.

Quelques instants plus tard, le trio prenait le chemin du retour.

À l'entrée de la modeste maison où il avait aménagé, Basil les attendait manifestant visiblement des signes d'impatience.

En quelques mots, il leur a rapporté l'inquiétude qui l'affligeait.

Marcel était apparu, inopinément.

Livia est devenue toute pâle et avec délicatesse elle voulut éviter une rencontre entre les deux hommes ; mais, Tatien, le visage sombre, se décida à entrer pour le voir de près.

Le jeune homme, qui approchait de la trentaine, était grand et élégant, il avait une belle chevelure et un regard agité sur un visage énigmatique.

Il a étreint sa femme, avec joie, comme si rien de grave ne s'était produit entre eux deux, puis il a salué Tatien avec ferveur en arrivant même à le déconcerter. Il semblait presque satisfait de voir sa femme en compagnie d'un nouvel ami comme si cela soulageait sa conscience d'un lourd fardeau.

En quelques minutes, il leur a communiqué l'objectif de son voyage.

Il était à Lyon car il accompagnait un groupe de chanteurs renommé qui allait participer à de grandes manifestations artistiques.

Et peut-être pour prévenir indirectement sa femme, il a ajouté qu'il ne pourrait pas s'attarder très longtemps.

Ses compagnons attendaient son retour à Vienne. Une belle fête chez Titus Fulvius, un riche patricien parmi ses relations, l'obligeait à repartir rapidement.

Le père de Blandine a perçu chez l'arrivant un esprit totalement différent de la famille pour laquelle il s'était pris d'affection.

Marcel était turbulent, exhibitionniste, beau parleur.

Il donnait l'impression d'un garçon intelligent qui jouait avec la vie. Il n'exprimait pas dans son discours de phrases qui puissent dénoter d'une maturité d'esprit dans son raisonnement.

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