Читаем Avé, Christ полностью

Il était passionné par les sujets relatifs à l'amphithéâtre qu'il fréquentait assidûment. Il connaissait le nombre de fauves enfermés dans les cages de Massilia, combien de gladiateurs pouvaient briller dans l'arène et combien de danseurs vivaient en ville dignes des applaudissements du public, mais ignorait le nom de celui qui gouvernait la riche Gaule narbonnaise où il vivait et méconnaissait complètement ses industries et ses traditions.

Tatien, qui l'écoutait au début avec une rancœur déguisée, a rapidement perçu la fatuité de ses propos, si bien qu'il s'est mis à l'analyser avec plus de calme et moins de sévérité.

Au fond, il était ennuyé. Ce visiteur inattendu était un obstacle sur son chemin. S'il le pouvait, il l'enverrait au bout du monde.

L'idée de l'éliminer dans quelque embuscade bien montée lui est passée par la tête, mais il n'était pas né avec la vocation d'un assassin et il a rapidement expulsé la tentation qui s'était insinuée dans son esprit.

Toutefois, il n'abandonnerait pas et mettrait tout en œuvre pour l'éloigner.

Alors que Marcel s'attardait, loquace, à la description de ses propres bravades, le fils de Varrus réfléchissait à la meilleure manière d'amener des amis à éloigner l'intrus.

Loin de la conversation, il imaginait comment exiler le mari de Livia vers quelque destination lointaine.

Il ne supporterait pas sa présence. Il fallait l'éloigner à tout prix.

C'est alors que Marcel lui-même lui offrit l'occasion espérée, disant son intention de retourner à Rome.

Il se sentait asphyxié par les difficultés financières. Seule la grande métropole lui permettrait de réaliser un profit facile à la hauteur de ses attentes.

Tatien a surpris la brèche qu'il cherchait.

Il a montré une rayonnante expression sur son visage et a expliqué qu'il pouvait le présenter à Claude Licius, le neveu du vieil Eustasius que la mort avait déjà emporté, et qui à Rome était respecté dans l'organisation et la direction des jeux du cirque. Il avait grandi à Lyon d'où il était parti répondant à des aventures couronnées de succès, et il était apprécié de nombreux hommes politiques qui ne lui nieraient pas leur coopération et leurs faveurs. Marcel trouverait certainement une excellente manière de démontrer ses qualités intellectuelles en guidant différents artistes.

Il y avait tant d'assurance dans les paroles prononcées pour ce nouvel ami que le beau- fils de Basil, enthousiaste, a accepté sa proposition sans hésiter.

Une lettre expressive a été écrite en ce sens.

Le fils de Varrus Quint demandait à son compagnon de jeunesse de le charger de quelque fonction rentable et méritée.

Une fois qu'il eut lu la lettre, Marcel s'est confondu en remerciements et sans la moindre considération pour sa femme et son beau-père, il a décidé de son départ pour Vienne le jour même. Il promettait de revenir rapidement pour organiser l'avenir avec ses proches. Il s'est rapporté aux vertus de sa compagne comme s'il devait nourrir son affection à coup de compliments et réaffirma au vieil homme mille déclarations d'amitié et d'admiration.

Et à la manière d'un oiseau ahuri et heureux de se voir libre, il les a salués, s'éloignant bruyamment avec d'autres amis vers la ville toute proche.

Commença, alors, pour la villa Veturius une belle période d'harmonie et de régénérescence.

Trois nuits par semaine, le palais résonnait de musiques prodigieuses et de conversations saines. Pendant que Livia et Blandine chantaient au son de la harpe et du luth, Tatien et Basil commentaient Hermès et Pythagore, Virgile et Ulpien, en de remarquables concours d'intelligence.

Pendant des semaines et des semaines, le bonheur volait, célère, lorsque Teodul est revenu à l'exploitation agricole apportant des nouvelles.

Hélène avait adressé à son mari une longue lettre et l'informait de sa décision de rester à Rome pour quelques mois encore, non seulement pour satisfaire son père malade, mais aussi pour résoudre le problème de leur fille. Galba, fatigué des plaisirs, semblait disposé à épouser Lucile. C'était une simple question de temps.

Tatien n'a pas souhaité donner à la question une plus grande attention et a dispensé le préposé d'Opilius sut un ton glacial.

Teodul, qui perçut sa froideur, jura de se venger.

Astucieux et malveillant, il a vite compris qu'entre le mari d'Hélène et la fille de Basil existaient les plus profonds liens d'affection et s'est mis à imaginer des relations plus intimes conformément aux tristes idées dont il se nourrissait.

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