Читаем Avé, Christ полностью

Il s'est abstenu de toute visite personnelle au philosophe, mais, informé que le vieil homme et la jeune fille s'absentaient de chez eux une nuit par semaine se rendant à un endroit ignoré, un beau jour, il les a furtivement suivis et il a découvert que tous deux étaient chrétiens et fréquentaient en cachette le méprisable culte. Il a gardé ce secret pour lui et se fit très réservé cherchant l'isolement. Il a juste informé Tatien qu'il apporterait des ordres de Veturius tant qu'Hélène resterait au domicile paternel, faisant l'aller et retour entre Lyon et Rome autant de fois que ce serait nécessaire.

La vie a ainsi continué sans surprise et sans rebondissements.

Le fils de Varrus, à nouveau heureux, ne soupçonnait pas que la douleur allait accabler son destin avec une dureté implacable.

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AMES DANS L'OMBRE

Non loin de la station thermale de Trajan, en plein cœur de la Rome antique, nous allons trouver une magnifique villa en fête.

La matrone Julia Cêmbria reçoit des amis chez elle. L'air ambiant est parfumé d'une odeur envoûtante.

Au son de musiques entraînantes, de brillants danseurs exécutent au centre d'un jardin soigné des danses étranges et érotiques que les convives, autour des massifs verts et fleuris, accompagnent avec lasciveté et enchantement.

L'hôtesse est la veuve d'un célèbre chef militaire qui, en mourant lors d'une campagne menée par Maximin, lui a légué une belle fortune, de nombreux esclaves et un véritable palais où son défunt mari prenait plaisir à cultiver des plantes et des fleurs venues d'Orient. La propriété obéissait donc au plus grand raffinement. Entre les grands parterres bien dessinés sous forme de deux « croissants de lune ", des arbustes, des sources et des bancs en marbre peignaient des tableaux d'une beauté somptueuse.

La veuve, sans enfants, semblait vouloir prendre sa revanche sur la nature qui, impitoyable, commençait à flétrir son visage bien que luttant pour garder sa jeunesse et profiter des plaisirs bien payés en s'entourant déjeunes gens jouisseurs de la vie ; peut-être pour affirmer devant les autres sa victoire permanente de femme insoumise face à la vieillesse.

Entre les phrases chuchotées et les éclats de rire joyeux avivés par le vin abondant qui était servi bien évidemment entre les différents numéros artistiques, nous nous trouvons devant une belle jeune femme qui en compagnie de quelques amis participe à la brillante soirée.

C'est Lucile qui goûte au plaisir de la liberté à l'éveil de ses premiers rêves juvéniles, intoxiquée par la soif d'aventures au sein de la société romaine de son temps. Elle sait que sa mère destine sa main de femme à son oncle dépravé qui ne lui inspire pas d'amour mais se sent incapable de fuir les desseins de son grand-père qui lui réclame ce sacrifice afin de préserver sa propre fortune et, en raison de cela, imprudente et futile, elle se livre aux dérèglements comme si elle pouvait se fuir elle-même.

La veille, elle avait rencontré l'attirant Marcel Volusianus, qui, lorsqu'il avait fait référence aux Gaules, avait immédiatement éveillé son attention. Dès l'instant où elle fut présentée à lui par une vieille amie de l'amphithéâtre, elle ne s'est plus du tout souciée de ce qui se passait dans l'arène. Toute son attention était concentrée sur lui. Et l'affinité fut si grande entre eux deux que la jeune femme n'a pas hésité à faciliter son entrée à la fête de Julia en mobilisant pour cela ses propres relations.

Marcel, complètement détaché des liens qui le retenaient à sa famille lointaine, se rendait à la tentation de nouvelles aventures.

La voix douce et les gestes caressants de Lucile, l'élocution sonore où prédominait l'accent romain coutumier du monde gaulois avaient captivé son cœur.

Enchanté, il avait réussi à entrer dans la villa de Cêmbria et, aux côtés de la petite-fille de Veturius sur un banc entouré de grenadiers de Syrie, il chuchotait à ses oreilles ivres :

J'ai vraiment voyagé à travers les paysages les plus expressifs du Rhône mais j'étais loin de deviner que je trouverais ici la plus belle fleur de la jeunesse latine. Douce Lucile, comment me jeter à tes pieds et t'adorer ? Avec quels mots pourrais-je exprimer l'émotion et la satisfaction qui m'emparent ?

Alors que la jeune femme, ivre de joie, se rendait à ses caresses d'un regard languissant, l'audacieux conquérant continuait avec une fascinante inflexion de tendresse :

Qu'importé si nous nous rapprochons plus intimement l'un de l'autre, si nous nous sentons, depuis hier, portés par le même sentiment de confiance et d'affection ? La vie est à peine une minute de bonheur que nous respirons entre les ombres du passé et les ombres de l'avenir... Tout est toujours un « maintenant » merveilleux !... Ma diva céleste, ne tais pas le miraculeux appel de l'amour !

Devant les yeux au supplice du jeune homme, la jeune femme a balbutié, entre la joie et l'appréhension :

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