Читаем Avé, Christ полностью

Ma fille, en matière de bien-faire, je pense que nous devons aller jusqu'au bout. Même si le mal nous dilacère, même si l'ignorance nous trahit, je considère que le devoir réclame notre effort personnel dans les plus petites phases de notre vie. Tatien a une fille malade dont sa mère elle-même nous affirme être près de la mort. Toutes deux supplient son aide. De quel droit peut-il s'esquiver ?

Se fiant à l'expérience que les années avaient conférée à son cœur, Basil a avancé, après une courte pause :

Si tu étais l'épouse tourmentée par l'affliction, excuserais-tu son absence ?

La jeune femme a abandonné tout argument, mais Blandine qui voulut apporter un peu de bonne humeur à la scène intime, est intervenue, en demandant :

Papa, pourquoi ne pas emmener grand-père Basil et Livia avec nous ? Nous pourrions voyager tous les quatre ensemble ?

Le vieil homme a caressé ses doux cheveux bruns et lui fit observer sur un ton joyeux :

Non, Blandine ! Un voyage aussi long ne peut être réalisé par nous tous. Nous resterons à attendre. Quand tu reviendras, nous aurons créé de nouvelles musiques. Il est possible que tu reviennes avec une belle harpe. Bien évidemment, ta maman verra les progrès artistiques que tu as faits et elle voudra récompenser tes efforts avec un instrument plus moderne.. Qui sait ?

La fillette a souri fière.

De douces mélodies berçaient les rêves de ces quatre âmes sœurs qui, si elles obéissaient à leur propre volonté, jamais ne se sépareraient.

Tatien demanda à Livia de chanter l'hymne aux étoiles qui était à l'origine de leur première rencontre et la jeune femme a immédiatement répondu à son désir, répétant la chanson avec émotion et beauté.

Il planait dans l'air une sensation d'enchantement mêlée, néanmoins, d'une infinie tristesse...

À l'exception de Blandine dont le rire facile dénonçait l'insouciance infantile, les autres semblaient plutôt vouloir porter sur leur visage le masque d'une tranquillité en complet désaccord avec les présages affligeants qui envahissaient leur cœur.

Le gendre de Veturius ne s'était jamais montré aussi sensible à faire ses adieux.

Il promit à Livia de revenir rapidement.

Il ne s'attarderait pas.

Puisque le voyage s'imposait, ne pouvant être repoussé, il partirait le lendemain avec la ferme intention de ne répondre qu'aux obligations strictement nécessaires.

Qu'elle ne craigne rien. Il prétendait étudier avec sa femme une séparation honorable. Bien qu'ils ne puissent pas jouir, Livia et lui, du bonheur nuptial, il désirait se consacrer à son bien-être et à celui de Basil qu'il estimait comme un père.

Un lopin de terre dans le voisinage serait l'idéal pour le moment.

Il était convaincu que dès qu'elle aurait réalisé le mariage de Lucile, au cas où la malade réussisse à guérir, Hélène préférerait le monde romain en compagnie de Teodul, de sorte que lui, Tatien, était décidé à changer sa propre situation familiale.

Il rendrait, alors, la propriété à son beau-père et déménagerait avec Blandine dans quelque recoin où ils pourraient vivre tous ensemble.

Il se sentait jeune et robuste.

Il pouvait travailler bien plus énergiquement.

Il n'avait jamais perdu sa brillante forme physique en raison des exercices auxquels il se consacrait avec les esclaves de la maison, pour certains d'entre eux d'excellents gladiateurs.

Pourquoi craindre l'avenir quand tout paraissait sourire à leurs désirs ?

Alors que Livia acquiesçait ses plans, découragée, Blandine suivait la conversation d'un regard fulgurant, croyant qu'aucune force ne réussirait à contrarier les affirmations paternelles.

Des accolades et des vœux affectueux ont été échangés.

Toutefois quand Livia eut remarqué que la silhouette de Tatien, enlacé à sa fillette, se perdait dans les ombres du bois voisin, elle a laissé des larmes chaudes et abondantes inonder ses yeux... Une angoisse insurmontable asphyxiait son cœur comme si elle était condamnée à s'éloigner d'eux pour toujours pour ne plus les revoir, jamais plus.

Les jours ont passé entre la nostalgie et l'espoir dans la maisonnette fleurie de Lyon, quand à l'immense surprise de la Villa Veturius, Hélène est arrivée avec sa fille et son frère, accompagnée d'Anaclette et par une petite suite de serviteurs.

Lucile était en pleine convalescence. Galba, le fiancé mûr, l'entourait d'attentions.

Au foyer de Basil, l'événement inattendu a été accueilli avec une grande étrangeté.

La maîtresse de maison avait rejoint la ville avec la suite d'Octave Ignace Valérien accompagné de sa femme Climène Auguste qui devaient séjourner en Gaules, en mission officielle.

Valérien était un soldat courageux et astucieux qui s'était distingué en Mésie où il avait perdu quatre doigts lors d'un combat avec les goths. C'est en tant qu'envoyé spécial qu'il avait été nommé pour arraisonner la ville et la libérer des éléments subversifs.

Le gouvernement de Trebonianus Gallus avait éparpillé des envoyés de cette nature dans plusieurs directions.

Les localités les plus importantes des Gaules devaient supporter leur présence.

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