Читаем Avé, Christ полностью

Le messager romain s'est interrompu, il a balayé d'un regard fulgurant l'assemblée humiliée et a demandé :

Qui parmi vous coopérera avec nous, nous indiquant les centres d'indiscipline ? Notre magnanimité répondra par la libération de tous ceux qui collaboreront à l'action méritoire dans laquelle nous sommes engagés.

Les chrétiens sont restés muets.

Exaspéré par le silence régnant qu'il prit pour de la déconsidération à son autorité, Valérien s'est dirigé vers Vestinus et Basil, les plus âgés, et s'est exclamé :

À Rome, nous pensons trouver chez les anciens les paroles pleines d'expérience que nous devons entendre en premier lieu.

Il a concentré son attention sur Vestinus et lui a demandé, directement :

Quelles informations peux-tu donner du mouvement subversif en préparation ?

Sans la moindre hésitation Lucain lui a répondu :

Vénérable ambassadeur de César, nous ne sommes pas des délateurs.

Le délégué impérial a esquissé une mine de mécontentement et fixant Basil, il l'a interrogé :

Et vous ? Que dites-vous ?

Le vieux libéré a soutenu son regard pénétrant et a répliqué, serein :

Illustre légat, nous sommes au service du Christ qui nous recommande l'abstention de tout jugement frivole pour que nous ne soyons pas jugés frivolement. L'Évangile n'approuve pas la révolte.

Quelle insolence ! — a crié l'ex-guerrier de Mésie offensé — ces vieux semblent plaisanter !... Sommez de répondre clairement, ils profitent de l'occasion pour se vanter d'être vertueux et faire la propagande de l'agitateur juif ! Ils se trompent, pourtant !...

Et commandant à Libérât l'ouverture de spacieux compartiments annexes, il a ordonné:

Aux chevalets !

Avec la passivité qui leur était caractéristique, les partisans du Crucifié ont pénétré dans la lugubre pièce.

Plusieurs instruments de martyre y étaient alignés.

Obéissant aux ordres reçus, des assistants de Numicius ont attaché les deux vieux à deux grands chevaux de bois liant leurs membres avec de dures cordes en cuir capables de tendre leur corps jusqu'au démembrement.

Affrontant la dureté du milieu, Vestinus a supplié ses compagnons avec humilité :

Frères, ne vous inquiétiez pas pour nous ! L'affliction et le désespoir ne sont pas dans le programme de travail que le Maître nous a tracé. À notre âge, la mort pour Jésus, nous sera une honorable faveur. De plus, il nous a recommandé de ne pas craindre ceux qui tuent le corps car ils ne peuvent tuer l'âme. Aidez-nous en priant ! Les oreilles du Seigneur sont partout vigilantes.

Mais Egnas a ordonné le silence.

Et, alors que les deux vieux étaient liés par les bras, la tête et les pieds sur les grandes pouliches de flagellation, il recommanda que les soldats restent prêts à tourner les roues afin d'intensifier graduellement le supplice, si nécessaire.

Lucain et Basil se sont regardés, inquiets.

Ils se disaient que leur corps exténué ne résisterait pas au terrible supplice.

Sans aucun doute, c'était la fin...

Ils se sont réfugiés dans la prière suppliant l'aide divine quand Valérien s'est écrié ahurissant :

Misérables ! Confessez maintenant ! Où se cachent les chrétiens insoumis ?

Christianisme et insoumission ne peuvent s'entendent ! — a répliqué Vestinus avec calme.

Nous n'avons rien à dire — a ajouté Basil, résigné.

Horde de corbeaux ! — a tonné Egnas possédé. — Par toutes les divinités infernales ! Ils délient leur langue ou payeront très cher leur hardiesse !...

Il fit un signe impératif et les cordes se sont étirées.

Les deux apôtres tourmentés ont senti que leur thorax et leur tête se détachaient, que leurs bras se séparaient de leur tronc.

Gémissants à demi-asphyxies, ils n'ont cependant pas perdu leur détermination.

Confessez ! Confessez ! — répétait le haut dignitaire romain, l'esprit écumant de colère.

Mais comme les révélations se faisaient attendre indéfiniment, il a ordonné de tirer encore plus les cordes.

La poitrine des suppliciés palpitait douloureusement.

Tous deux avaient leur regard cloué au plafond comme s'ils cherchaient, en vain, la contemplation du ciel.

Une sueur pâteuse leur coulait du corps qui se brisait.

À un certain moment, Basil a poussé un cri inoubliable.

Jésus !

Cette supplique s'est échappée du fond de son âme dans un mélange indicible de douleur, d'amertume, d'affliction et de foi.

Les yeux du vieil accordeur n'ont fait qu'un tour dans leur orbite alors que Vestinus présentait les mêmes symptômes d'angoisse.

Une fois la base du crâne rompue ainsi que plusieurs veines entre les os cassés et la chair dilacérée, le sang en jets successifs ruisselait de sa bouche entrouverte.

Sa mort fut rapide.

Une étrange pâleur s'est imprimée sur les deux visages auparavant torturés.

La perplexité des impies et le muet héroïsme des fils de l'Évangile laissaient tout le monde choqué dans la salle.

Le plus jeune des chrétiens présents, Lucius Aurèle, le visage imberbe, presque un garçon s'est avancé vers les chevalets plein de sang et affrontant la stupéfaction des bourreaux, a prié à voix haute :

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