L'homme est toujours prêt à conquérir le monde, mais il n'est jamais prêt à se conquérir pour rejoindre une sphère plus élevée. Inspiré par ce concept erroné, il perturbe l'ordre lors des différentes occasions qui, chaque jour, lui sont offertes. Si Dieu lui accorde la santé physique, il s'en sert très souvent pour contracter des maladies destructrices ; s'il réussit à amasser des possibilités financières, il tente d'accaparer les biens d'autrui.
Le Maître divin n'a pas recommandé que l'âme humaine se détache des objectifs et des aspirations au gain ; il a juste souligné que l'homme doit savoir ce qu'il cherche, quelle espèce de profit il convoite, à quelles fins il se propose dans ses activités terrestres.
Si tes désirs reposent sur des acquisitions factices relatives à des situations temporaires ou à des patrimoines destinés à pourrir, renouvelle, tant qu'il est temps, ta vision spirituelle, parce qu'il ne sert à rien de vaincre le monde qui ne t'appartient pas et qui te perdra, indéfiniment, pour la vie immortelle.
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Etres chers
On commente avec amertume le progrès évident des impies.
On admire le croyant qui affiche une bonne position parmi les hommes qui manquent de scrupule, occupant très souvent une place élevée dans la sphère financière.
Beaucoup demandent : « Où est donc le Seigneur qui ne voit pas leurs procédés crapuleux?»
La question démontre plus d'ignorance que de bon sens. Où est donc la finalité du trésor monnayé de l'homme pervers ? Même s'il jouissait d'une santé inaltérable pendant cent ans sur la terre, il serait obligé d'abandonner ce patrimoine pour recom mencer son apprentissage.
L'éternité confère une importance très limitée aux biens extérieurs. Ceux qui ne font qu'accumuler des avantages transitoires sans se soucier de leur âme, omettant complètement la sphère intérieure, sont dignes de pitié. Ils laisseront presque toujours tout au gré de l'irresponsabilité.
Or, cela n'arrive pas à d'autres qui sont dotés de richesse spirituelle, qui se sentent aimés de Dieu, où qu'ils soient conduits, ils s'identifient au Père. Dans la difficulté et dans la tempête, ils gardent la joie de l'héritage divin qui s'amasse dans leur cœur.
De l'impie, nous devons nous attendre à de l'indifférence, de l'ambition, de l'avarice, à la préoccupation d'accumuler de manière irréfléchie ; de l'ignorant, il est bien naturel de recevoir des questions insensées. Ainsi donc, l'apôtre des gentils s'exclama avec raison : « Bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures. »
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La pratique du bien
Au fur et à mesure que l'esprit grandit en connaissance, plus il comprend la valeur du temps et les occasions que la vie supérieure lui offre ; il reconnaît alors finalement l'imprudence qu'il y a à dépenser de précieux recours en discussions stériles et capricieuses.
L'apôtre Pierre recommande qu'il soit rappelé que la volonté de Dieu est que le bien se fasse en imposant le silence à l'ignorance et à la folie des hommes.
Un conflit peut durer plusieurs années avec de graves conséquences pour les forces en opposition ; pourtant, il suffit un jour d'une expression de résignation pour que l'entente se fasse.
Au service divin, il est conseillé de ne pas se quereller, sauf quand la clarification et l'énergie traduisent la charité. Sur ce chemin, la pratique du bien est la boussole de l'enseignement.
Avant toute dispute, il convient de donner quelque chose
de soi. Cela est utile et opportun.Le bien le plus humble est une graine sacrée.
Convoqué à discuter, Jésus s'est immolé.
Pour s'être lui-même transformé en lumière divine, il nous a élevés des ténèbres de l'ignorance humaine.
Il n'a pas parlementé avec nous. Au contraire, il nous a convertis.
Il n'a pas demandé notre compréhension. Il a compris notre folie, il a détecté notre cécité et nous a soutenus encore davantage.
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Ministères
Toute créature reçoit du Seigneur suprême le don de servir comme un ministère essentiellement divin.
Si dans ses luttes sociales, l'homme a tant de difficulté à résoudre ses problèmes, c'est qu'il ne s'est pas encore doté d'un enseignement aussi élevé.
Le paysage de l'évolution terrestre présente une division entre ceux que vous appelez « magnats » et les « prolétaires », car en général, jusqu'à présent, le monde n'appréhende pas la dignité qu'il y a dans le travail honnête, aussi humble soit-il.
Il est essentiel qu'il y ait toujours des professionnels pour effectuer le nettoyage public, des pionniers pour pénétrer les terres insalubres, des directeurs d'usines, des travailleurs.