Le Christ entend leurs sollicitations et attend l'occasion de leur faire connaître le trésor impérissable. Il reste silencieux, car pour évoluer l'herbe tendre a besoin de temps, et Jésus attend donc avec confiance, car il ne renonce pas à la collaboration des disciples résolus et sincères pour propager son divin apostolat. Au moment adéquat, ils surgissent, sous son influence sublime, et le paysage des temples se modifie. Ce ne sont pas seulement des croyants qui comparaissent pour la prière, ce sont aussi des travailleurs déterminés qui arrivent pour se mettre à l'œuvre. Pleins de courage, prêts à mourir pour que d'autres atteignent la vie, ils donnent l'exemple du renoncement et du désintérêt, ils révèlent la volonté du Père en eux-mêmes et, de la sorte, ils répandent dans le monde la compréhension du plus grand trésor qui soit, synthétisé par la conquête de la lumière éternelle et de l'amour universel qui enrichit déjà leur esprit grandi.
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Demander
La majorité des croyants se rendent aux centres de prière dans l'intention de demander quelque chose.
Rares sont ceux qui y comparaissent dans la véritable attitude de fils de Dieu, intéressés par les sublimes désirs du Seigneur pour améliorer leurs connaissances, rénover leurs valeurs intérieures, exploiter spirituellement des occasions reçues du Plus- Haut.
À la rigueur, les hommes devraient voir dans les temples le lieu sacré du Très- Haut où ils peuvent apprendre la fraternité, l'amour, et coopérer à son programme divin. Cependant, presque tous préfèrent insister, s'entêter, s'imposer à l'affection paternelle de Dieu, afin de suborner son pouvoir infini. La plupart du temps, ces impertinents invétérés abandonnent la ligne droite de leur vie sous le coup d'une suprême révolte dans leurs relations avec le Père. Ils réclament tant, que l'expérience désirée leur est accordée.
Des désastres surviennent. Des douleurs apparaissent. Puis, c'est le tour de l'ennui qui est toujours engendré par l'incompréhension des devoirs.
En chemin, nous provoquons l'apparition de certaines grâces, nous demandons d'avance l'héritage qui nous revient, en exigeant prématurément des concessions de la part du Père, comme un fils prodigue, mais le désenchantement est le poison de l'imprévoyance et de l'irresponsabilité.
L'ennui sera toujours le fruit amer de la précipitation pour ceux qui se lancent à la poursuite de patrimoines qui ne leur reviennent pas.
Soyons donc attentifs lorsque nous demandons, car pardessus tout, nous devons solliciter la compréhension de la volonté de Jésus nous concernant.
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Comment demandes-tu ?
Dans de nombreux endroits, nous trouvons des créatures désenchantées par la
prière.
Jésus n'a-t-il pas promis la réponse du Ciel à ceux qui demandaient en son nom ? Combien de cœurs ne sont-ils pas découragés parce que la mort leur a volé un être cher, parce que des désastres imprévisibles croisèrent leur route !
Nous répétons donc que le Maître divin a enseigné que l'homme devrait demander en son nom.
Cependant, dans le mécanisme des manifestations spirituelles, l'âme croyante, convaincue de sa propre fragilité, devrait interroger sa conscience sur le contenu de ses prières au Seigneur suprême.
Demande-t-elle au nom du Christ ou des vanités du monde ? Réclamer en vertu des caprices qui obscurcissent les chemins du cœur, c'est lancer au Soleil divin la poussière des soucis terrestres ; mais demander au nom de Jésus, c'est accepter sa volonté sage et aimante, c'est se livrer de tout cœur pour que nous soit accordé le nécessaire.
Il n'y a qu'à travers cet acte de compréhension parfaite de son amour sublime que nous trouverons la joie complète, l'allégresse infinie.
Observe le contenu de tes prières. Comment demandes-tu ? Au nom du monde ou au nom du Christ ? Ceux qui sont déçus par la prière confessent l'infantilité de leurs prières.
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Les vivants de l'au-delà
Plusieurs écoles religieuses, qui défendent peut-être certains intérêts de la prêtrise, assurent que l'Évangile ne présente pas de bases au concept d'échange entre les hommes et les esprits désincarnés qui les ont précédés dans l'au-delà...
Cependant, dans ce passage de Luc, nous voyons le Maître des maîtres s'entretenir avec deux entités retirées dans la sphère invisible dont la tombe est la porte d'accès.
D'ailleurs, en diverses circonstances nous trouvons le Christ en contact avec des âmes perturbées ou perverses, à soulager les souffrances de malheureux persécutés. La mentalité dogmatique, quant à elle, y voit la manifestation de Satan, l'ennemi éternel et insatiable.