Personne n'a réuni sur la terre de ressources inconnues aussi élevées que Jésus. Concernant les malades, il suffisait qu'ils touchent son habit pour guérir de douloureuses maladies ; ses mains rendaient leurs mouvements aux paralytiques, la vision aux aveugles. Et pourtant, le jour du Calvaire, nous voyons le Maître blessé et offensé, ne pas faire appel aux pouvoirs qui constituent son apanage divin dans l'intérêt de sa propre situation. Ayant accompli la loi sublime de l'amour, au service du Père, il s'est livré à sa volonté concernant ses propres intérêts. La leçon du Seigneur est suffisamment significative.
Il est compréhensible que le disciple étudie et s'enrichisse d'énergies spirituelles, néanmoins, il doit se rappeler qu'avant notre bien, il y a celui des autres et que ce bien distribué tout le long de notre vie est la voix qui parlera pour nous à Dieu et aux hommes, aujourd'hui ou demain.
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Pour témoigner
De toute évidence, le Maître ne manquera pas de voir ses disciples plongés dans la souffrance. D'ailleurs, si l'on considère les grands besoins des hommes sur la terre, on comprend le caractère indispensable des épreuves et des obstacles.
La pédagogie moderne est pleine d'efforts sélectifs, de concours de capacité, de tests d'intelligence.
L'Evangile offre des situations semblables.
L'ami du Christ ne doit pas être une créature morose à attendre des souffrances, et comme il sait qu'il est sur la terre pour travailler, il doit s'attendre à des difficultés de toute sorte.
Pour les jouissances illusoires du monde, la planète est pleine d'instigateurs
abusés.
Comment invoquer le Sauveur et continuer dans la fantaisie ? Lorsque nous sommes appelés à nous tourner vers le Christ, c'est pour que nous apprenions à accomplir notre tâche en faveur de la sphère supérieure, sans oublier que le service commence en nous-mêmes.
Quantité d'individus d'une valeur culturelle certaine deviennent les mentors de ceux qui désirent des dons illusoires au plan physique.
Dans l'Évangile, il n'en est pas de même. Quand le Maître invite quelqu'un à son œuvre, ce n'est pas pour qu'il pleure de découragement ou se repose dans la satisfaction de l'oisiveté.
Si le Seigneur t'a appelé, n'oublie pas qu'il considère déjà que tu es digne de témoigner.
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Impermanence
L'Ecclésiaste nous parle des vanités et de l'affliction des hommes dans le tourbillon des ambitions effrénées de la terre.
Depuis les premiers temps de la famille humaine, il existe des créatures troublées par les fausses valeurs du monde. Pourtant, il suffirait de méditer quelques instants au caractère transitoire de tout ce qui palpite au niveau des formes pour com prendre la souveraineté de l'esprit.
Observez la pompe des musées et la ruine des civilisations mortes. À quelle fin tant de monuments et d'arcs de triomphe ont-ils été élevés ? Tout ne fut qu'habillement de la pensée. L'idée a évolué, l'esprit s'est enrichi, mais les vieux corps sont restés en arrière.
Les mains calleuses qui ont œuvré à la construction de brillantes colonnes ont appris avec le travail les lumineux
secrets de la vie. Et pourtant, combien d'amertumes ont éprouvées les fous qui se sont battus jusqu'à la mort pour les posséder ?Profitez de toutes les occasions de service comme étant sacrées dans la marche divine vers Dieu.
Précieuse est la pénurie, parce qu'elle apporte la discipline. Précieuse est l'abondance, parce qu'elle multiplie les formes du bien. L'une et l'autre, néanmoins, périront un jour. Au niveau de la sphère charnelle, la gloire et la misère sont des cadres temporaires. Toutes deux passent. Seuls Jésus et la loi divine restent pour nous comme des portes de vie et de rédemption.
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Opportunité
Le mauvais travailleur se plaint toujours. Lorsqu'il n'attribue pas sa faute aux instruments qu'il a en main, il déplore la pluie, ne tolère pas la chaleur, maudit le givre et le vent.
C'est un aveugle qui profite difficilement, puisqu'il ne voit que le mauvais côté des choses.
Le bon travailleur, quant à lui, comprend avant tout le sens profond de l'occasion qu'il a reçu. Il valorise tous les éléments placés sur son chemin, comme il respecte les possibilités d'autrui. Il ne dépend pas des saisons. Il plante avec le même enthousiasme les fruits qui poussent dans le froid et ceux qui poussent à la chaleur. C'est l'ami de la nature, il profite des leçons, vit de bonne humeur, trouve dans la rudesse de l'ensemen cement et dans la joie de la récolte une égale satisfaction.