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C'est qu'il n'est point d'objets, ni d'honneurs ni de gages. Ils valent par l'éclairage de ta civilisation. Ils font partie d'abord d'une structure. Et ils l'enrichissent. Et s'il se trouve que tu serves la même tu es enrichi d'être plus. Ainsi de l'équipe s'il est une équipe véritable. L'un de ceux de l'équipe a remporté un prix et chacun de l'équipe se sent enrichi dans son cœur. Et celui qui a remporté le prix est fier pour l'équipe, et il se présente rougissant avec son prix sous le bras, mais s'il n'est point d'équipe mais une somme de membres, le prix ne signifiera quelque chose que pour celui qui le reçoit. Et il méprisera les autres de ne point l'avoir obtenu. Et chacun des autres enviera et haïra celui qui a reçu le prix. Car chacun a été frustré. Ainsi les mêmes prix sont objets d'ennoblissement pour les premiers, d'avilissement pour les seconds. Car te favorise cela seul qui fonde les chemins de tes échanges.

Ainsi de mes jeunes lieutenants qui rêvent de mourir pour l'empire, si j'en fais des capitaines. Tout glorieux les voilà, mais où vois-tu rien là qui les diminue? Je les ai rendus plus efficaces, plus sacrifiés. Et, les ennoblissant, j'ennoblis plus grand qu'eux. Ainsi du commandant qui servira mieux le navire. Et le jour où je l'ai nommé il s'enivre et enivre ses capitaines. Ainsi de la femme heureuse d'être belle à cause de l'homme qu'elle illumine. Voilà qu'un diamant l'embellit. Et il embellit l'amour.

Tel aime sa maison. Elle est humble. Mais il a peiné et veillé pour elle. Elle manque cependant de quelque tapis de haute laine ou de l'aiguière d'argent qui est du thé auprès de la bien-aimée avant l'amour. Et voici qu'un soir, ayant peiné, veillé et souffert, il est entré chez le marchand et il a choisi le plus beau tapis, la plus belle aiguière, comme on choisit l'objet d'un culte. Et le voilà qui rentre rouge d'orgueil car il habitera ce soir une vraie maison. Et il invite tous ses amis à boire pour fêter l'aiguière. Et il parle au cours du banquet, lui le timide, et je ne vois rien là qui ne m'émeuve. Car l'homme certes est augmenté, et à sa maison sacrifiera plus, car elle est plus belle.

Mais s'il n'est point d'empire que tu serves, si l'hommage ou l'objet ou l'honneur sont pour toi, alors c'est comme s'ils étaient jetés dans un puits vide. Car tu engloutis. Et te voilà de plus en plus avide d'être de moins en moins rassasié et abreuvé. Et tu ne comprends point l'amertume qui te vient le soir du vide des choses que tu as tellement désirées. Vanité des biens, dis-tu, vanité!..

Et quiconque crie ainsi c'est qu'il a cherché à se servir soi. Et, certes, il ne s'est point trouvé.


CLXXVII


Car je te parlerai et tu recevras de moi un signe. Je te rendrai tes dieux. Certains ont cru aux anges, aux démons, aux génies. Et il suffisait qu'ils fussent conçus pour agir. De même que, dès l'heure où tu l'as formulée, la charité commence de coloniser le cœur des hommes. Tu avais la fontaine. Non seulement cette pierre de la margelle usée par les générations, non seulement l'eau chantante, non seulement la provision déjà amassée dans le réservoir comme les fruits dans la corbeille (et tes bœufs vont à l'abreuvoir s'emplir de l'eau déjà reçue), non seulement l'eau et le chant de l'eau et le silence de la réserve d'eau et la fraîcheur de l'eau agile dans tes paumes, et non seulement la nuit sur l'eau tremblante d'étoiles — et douce au gosier — mais quelque dieu de la fontaine afin qu'elle soit une en lui et que, de la distribuer en cette pierre-ci et cette autre, cette margelle, et cette conduite, et cette rigole, et cette procession lente des bœufs, tu n'ailles point la perdre en matériaux divers. Car il importe que tu te réjouisses des fontaines.


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