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Et si tu me reproches à l'entrepôt des grains d'être en retour entrepôt du poème et de la sculpture et du palais et ainsi d'en frustrer l'oreille ou le regard du peuple, je te répondrai d'abord que bien au contraire la vanité de l'opulent de ventre l'inclinera à faire étalage de ses merveilles, comme il en est de toute évidence pour le cas du palais, puisqu'une civilisation ne repose point sur l'usage des objets créés mais sur la chaleur de la création, comme il en est, t'ai-je déjà dit, de ces empires qui rayonnent de l'art de la danse, bien que ni l'opulent de ventre dans ses vitrines, ni le peuple dans son musée n'enferment la danse dansée car il n'en est point de provision.

Et si tu me reproches à l'opulent de ventre d'être dix fois contre une de goût vulgaire et favorisant les poètes de clair de lune ou les sculpteurs à ressemblance, je te répondrai que peu m'importe, puisque si je désire la fleur de l'arbre, me faut accepter l'arbre entier, et de même l'effort des dix mille mauvais sculpteurs, pour l'apparition d'un seul qui compte. J'exige donc dix mille entrepôts de mauvais goût, contre un seul qui sache discerner.

Mais certes s'il n'est point de contraires, et si la mer est condition du navire, il est cependant des navires qui sont dévorés par la mer. Et il peut être des opulents de ventre qui soient autre chose que véhicule, voie et charroi, donc condition, et dévorent le peuple pour le seul plaisir de leur digestion. Ne faut pas que la mer dévore le navire, que la contrainte dévore la liberté, que le mauvais sculpteur dévore le bon sculpteur, et que l'opulent de ventre dévore l'empire.

Tu me demanderas ici de te découvrir par ma logique un système qui nous sauvera du péril. Et il n'en est point. Tu ne demandes point comment régir les pierres pour qu'elles s'assemblent en cathédrale. La cathédrale n'est point de leur étage. Elle est de l'architecte qui a livré sa graine, laquelle draine les pierres. Faut que je sois et de mon poème fonde la pente vers Dieu, alors elle drainera et la faveur du peuple, et les graines de l'entrepôt, et les démarches de l'opulent de ventre, pour Sa Gloire.

Ne crois pas que je m'intéresse au sauvetage de l'entrepôt à cause qu'il porte un nom. Je ne sauve pas pour elle-même la mauvaise odeur de l'égoutier. L'égoutier n'est que voie, véhicule et charroi. Ne crois pas que je m'intéresse à la haine des matériaux contre quoi que ce soit qui se distingue d'eux. Mon peuple n'est que voie, véhicule et charroi. Dédaigneux et de la musique comme de la flatterie des premiers, de la haine comme des applaudissements des seconds, et ne servant que Dieu à travers, du versant de ma montagne où me voilà plus solitaire que le sanglier des cavernes, et plus immobile que l'arbre qui simplement, au cours du temps, change la rocaille en poignée de fleurs à graines qu'il livre au vent — et ainsi s'envole en lumière l'humus aveugle — , me situant à l'extérieur des faux litiges dans mon irréparable exil, n'étant ni pour les uns contre les autres, ni pour les seconds contre les premiers, dominant les clans, les partis, les factions, luttant pour l'arbre seul contre les éléments de l'arbre, et pour les éléments de l'arbre, au nom de l'arbre qui protestera contre moi?


CLXXXI


Me vint le litige que je ne pouvais amener mon peuple à la lumière des vérités qu'à travers des actes, non par des mots. Car la vie, il importe de la construire comme un temple afin qu'elle montre un visage. Et que ferais-tu de jours tous égaux, comme de pierres bien alignées? Mais tu dis quand te voilà vieux: «J'ai souhaité la fête de mes pères, j'ai enseigné mes fils, puis leur ai donné des épouses, puis quelques-uns, que Dieu m'a repris une fois bâtis, — car il en use pour sa gloire — je les ai pieusement ensevelis.»

Car il en est de toi comme de la graine merveilleuse qui élève la terre au rang de cantique et l'offre au soleil. Puis ce blé tu l'élevés au rang de lumière dans le regard de la bien-aimée qui te sourit, puis elle te forme les mots de la prière. Et moi si je sème des graines, il en est donc déjà comme d'une prière récitée le soir. Et moi je suis celui qui va lentement, répandant le blé sous les étoiles, et ne puis mesurer mon rôle si je me tiens trop myope et le nez contre. De la graine sortira l'épi, l'épi sera changé en chair de l'homme, et de l'homme sortira le temple à la gloire de Dieu. Et je pourrai dire de ce blé qu'il a le pouvoir d'assembler les pierres.

Pour que la terre se fasse basilique il suffit d'une graine ailée au gré des vents.


CLXXXII


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