Longtemps la tempe te, et les pleursDe la neige. — A l’aube brumeuse,On a coucheґ Don JuanDans un lit de neige.Ni bruyantes fontaines,Ni chaudes eґtoiles...Sur la poitrine de Don Juan,Une croix orthodoxe.Afin que la nuit eґternelleSoit plus claire — pour toi,J’ai apporteґ un eґventail,Noir, de Seґville....Et pour que tu voisDe tes propres yeux, la beauteґDes femmes, — cette nuitJe t’apporterai un cur.Dormez en paix, maintenant!De tre`s loin vous e tes venu,Ici, chez moi. Votre listeEst comple`te, Don Juan!
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Apre`s tant de roses, de villes, de toasts —Comment n’e tes-vous pas fatigueґDe m’aimer? Vous — presque un squelette,Moi — presque une ombre.Vous avez du recourir aux forcesCeґlestes? — Que m’importe! — EtQue m’importe cette odeur de NilQui vient de mes cheveux?Moi — c’est mieux —, je vous raconteLe conte: c’eґtait en janvier. Quelqu’unA jeteґ une rose. Un moine masqueґPortait une lanterne. Une voixIvre, — priait et s’emportait,Pre`s du mur de la catheґdrale.Don Juan de Castille, alors,Rencontra Carmen.
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Il est minuit — juste.La lune — un eґpervier.— Tu regardes — quoi?— Je regarde — c’est tout!— Je te plais? — Non.— Tu me reconnais? — Peut-e tre.— Je suis Don Juan.— Et moi — Carmen.
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Don Juan avait — une eґpeґe,Don Juan avait — Dona Ana.C’est tout ce que les gens m’ont ditDu beau, du malheureux Don Juan.Mais aujourd’hui, j’ai ruseґ:A minuit juste, je suis alleґe sur la route.Quelqu’un a marcheґ pre`s de moi,Il reґpeґtait des noms.Et une eґtrange crosse — blanchissait dans la brume...— Don Juan n’a jamais eu — Dona Ana!