Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela? Il reste l’homme, ses désirs, ses besoins. La sécession, me direz-vous, et, à la longue, l’émiettement des nations sont la conséquence d’un système qui met ces vieux organismes à la merci de volontés souvent peu éclairées. Il est clair qu’en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l’excès. Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d’une façon très générale. Les volontés humaines changent; mais qu’est-ce qui ne change pas ici-bas? Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n’est pas la loi du siècle où nous vivons. À l’heure présente, l’existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n’avait qu’une loi et qu’un maître.
Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l’œuvre commune de la civilisation; toutes apportent une note à ce grand concert de l’humanité, qui, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souvent qu’un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire; qui serait à ce point jaloux, égoïste, querelleur; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes. Mais toutes ces dissonances de détail disparaissent dans l’ensemble. Pauvre humanité, que tu as souffert ! que d’épreuves t’attendent encore ! Puisse l’esprit de sagesse te guider pour te préserver des innombrables dangers dont ta route est semée !
Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des f
Ernest Renan – Жозеф Эрнест Ренан (1823–1892), философ и писатель, историк религии, филолог, эксперт по семитским языкам и культуре. Член Французской академии (1878). Известен благодаря тому, что одним из первых в научном сообществе своего времени обратился к изучению истоков раннего христианства. Его исследование «История Иисуса» (1863) вызвало большие дискуссии в обществе. Изучал вопросы национализма и национальной идентичности.
Fichte – Иоганн Готлиб Фихте (1762–1814), представитель немецкой классической философии, один из основоположников субъективного идеализма, который развивался на основе теоретических и этических работ Иммануила Канта. Из-за работ по политической философии Фихте часто воспринимается как отец немецкого национализма.
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A la recherche d’un nouvel « homme fort »