Французский язык с Франсуазой Саган. Здравствуй, грусть / Françoise Sagan. Bonjour, tristesse

Ce qui m'étonna le plus, les jours suivants, ce fut l'extrême gentillesse d'Anne à l'égard d'Elsa. Elle ne prononçait jamais, après les nombreuses bêtises qui illuminaient sa conversation, une de ces phrases brèves dont elle avait le secret et qui aurait couvert la pauvre Elsa de ridicule. Je la louais en moi-même de sa patience, de sa générosité, je ne me rendais pas compte que l'habileté y était étroitement mêlée. Mon père se serait vite lassé de ce petit jeu féroce. Il lui était au contraire reconnaissant et il ne savait que faire pour lui exprimer sa gratitude.

Cette reconnaissance n'était d'ailleurs qu'un prétexte (эта благодарность была, впрочем, только предлогом, prétexte m — предлог, повод). Sans doute lui parlait-il comme à une femme très respectée (несомненно ей он говорил как женщине очень уважаемой = к ней он обращался как к глубоко уважаемой женщине), comme à une seconde mère de sa fille (как ко второй матери его дочери): il usait même de cette carte (он использовал даже эту карту = он даже пользовался этим, user— пользоваться, прибегать, употреблять) en ayant l'air sans cesse de me mettre sous la garde d'Anne (казавшись беспрерывно помещать меня под присмотр Анн = постоянно показывая, что помещает меня под присмотр Анн, avoir l'air — казаться: «иметь вид»; sanscesse— беспрерывно, беспрестанно), de la rendre un peu responsable de ce que j'étais (возлагать на нее ответственность за то, чем я была = /что/ возлагает на нее ответственность за мое поведение, rendre qn responsable de — делатького-либо ответственным за, возложить на кого-либо ответственность), comme pour se la rendre plus proche (как будто для того, чтобы стать ей ближе: «сделать себе ее более близкой»; rendre — отдавать, возвращать; rendre + прилагательное — /с/делать; приводить в какое-либо состояние), pour la lier à nous plus étroitement (чтобы привязать ее к нам более плотно, lier — связывать, соединять, привязывать).

Cette reconnaissance n'était d'ailleurs qu'un prétexte. Sans doute lui parlait-il comme à une femme très respectée, comme à une seconde mère de sa fille: il usait même de cette carte en ayant l'air sans cesse de me mettre sous la garde d'Anne, de la rendre un peu responsable de ce que j'étais, comme pour se la rendre plus proche, pour la lier à nous plus étroitement.