Anatoli Ado s’est rappelé lors d’une conversation avec moi en 1983, de l’accueil bienveillant que Jacques Godechot lui avait montré lors de l’une de ses missions scientifiques en France. Les historiens américains, en rendant un profond hommage à sa mémoire, ont également constaté son amabilité, n’oubliant pas de citer son attitude cordiale envers les chercheurs allemands, mrme après la guerre[879]
. Je peux également attester de cette courtoisie, jamais démentie[880]; il m’envoyait les tirés-à-part de ses articles avec d’aimables dédicaces.N’étant point un historien marxiste, Jacques Godechot appréciait pourtant à leur juste valeur l’nuvre des historiens soviétiques, dont les recherches se trouvaient toujours au centre de son attention. Ce n’était pas par hasard qu’il écrivait à ses collègues dans sa lettre du 22 avril 1969, après la réception de
Jacques Godechot a ainsi permis l’existence de cordiales et fructueuses relations entre les historiens soviétiques et français, et entretenait des relations très amicales avec Victor Daline et Guennadi Koutcherenko. Il participait aux colloques des historiens soviétiques et français, ne refusait jamais de publier ses articles dans les éditions soviétiques[883]
, et il invitait constamment Albert Manfred à l’université de Toulouse, pour y donner des conférences. Albert Manfred écrivait, en 1976: «J’ai un grand respect pour le professeur Godechot, fréquent participant de nos colloques, et dont nous apprécions tous hautement la contribution personnelle au développement de la coopération scientifique entre les historiens de nos deux pays»[884].Je ne doute pas que les lettres de Jacques Godechot à Albert Manfred et aux responsables de
1
Paris, le 8 janvier 1966
[de Paris à Paris]
Mon cher Collègue,
Je n’ai peut-être pas assez insisté ce matin pour vous dire à quel point la Faculté des Lettres de Toulouse serait heureuse que vous veniez y faire une ou deux conférences. Je me permets de vous précisiez que, si vous vous décidez, la Faculté prendra à sa charge vos frais de voyage et du séjour. J’espnre, en tout cas, que si vous ne pouvez venir maintenant, vous ne manquerez pas d’inscrire Toulouse dans votre prochain programme de voyage.
Veuillez croire, mon cher collngue, à mes sentiments les plus cordialement dévoués.
[signature]
Jacques Godechot
2
Toulouse, le 10 août 1966
Mes chers collègues,
Je vous remercie de m’avoir envoyé, avec une aussi aimable dédicace