Читаем L'Empire des anges полностью

Je propose de n'«atterrir» que sur les planètes tempérées, avec des océans et une atmosphère. Raoul me répond qu'il n'y a pas de raison pour que la planète où s'est rendue Nathalie soit identique à la nôtre, mais Freddy m'approuve. Mes critères suffisent à diviser par dix le nombre de planètes à explorer. Au lieu de deux cent milliards, il n'y en a désormais plus que 20 milliards…

Nous ne nous attendions pas à être arrêtés par cet adversaire: l'immensité de l'espace.

<p>113. JACQUES</p>

Plus j'écris, plus j'éprouve des sensations étranges. Je tremble d'émotion en écrivant et je suis traversé de frissons proches de l'amour physique. Pendant quelques minutes, je suis «ailleurs». J'oublie qui je suis.

Les scènes s'écrivent d'elles-mêmes comme si mes personnages s'émancipaient de ma tutelle. Je les regarde vivre dans mon roman comme des poissons dans un aquarium. C'est agréable et, en même temps, cela me fait peur. J'ai l'impression de jouer avec un explosif dont je ne possède pas le mode d'emploi.

Quand j'écris, j'oublie qui je suis, j'oublie que j'écris, j'oublie tout. Je suis avec mes personnages, je vis avec eux dans l'histoire. C'est comme un rêve éveillé. Un rêve éveillé erotique car mon corps tout entier exprime sa joie. Sensation d'extase. Transe. L'instant magique ne dure guère. Juste quelques minutes, quelques secondes parfois.

Cependant, je ne suis pas à même de décider quand se produiront ces moments d'extase. Ils surviennent, c'est tout. Ils me sont offerts lorsque je tiens la bonne scène, la bonne musique, les bonnes idées. Lorsqu'ils cessent, je me retrouve en sueur, hébété. Ensuite, j'ai comme un coup de blues. Une nostalgie, un regret que le moment merveilleux n'ait pas duré plus longtemps. Je baisse alors le son de ma musique et je me saoule e télévision pour oublier la douleur de ne pas vivre en permanence sur de tels sommets.

<p>114. IGOR</p>

Je bondis et je lance une grenade en plein milieu de l'escouade de Tchétchènes qui vient de surgir devant moi. Je m'éloigne en courant. Je ne réfléchis pas aux balles qui, par intermittence, passent entre mes mollets. Je me précipite vers le puits au centre du village et m'accroche au seau qui y est suspendu.

Les Loups se sont fait décimer. Je ne vois même pas Stanislas. J'abaisse le son de mon baladeur. La Nuit sur le mont Chauve décline. J'entends les sifflements de ma respiration et, derrière, le crépitement du feu, des cris, des ordres, des blessés appelant à l'aide.

<p>115. VENUS</p>

Les jurés m'examinent en silence. Et moi de la scène j'examine les jurés. Au centre, le champion de boxe poids lourds fixe ma poitrine. A côté de lui: quelques vieux acteurs oubliés, des animateurs de télévision, un réalisateur de films érotiques, quelques photographes spécialisés dans les nus artistiques, un footballeur qui n'a pas marqué de buts depuis longtemps.

C'est ça, les jurés? Ce sont eux qui vont décider de mon sort? Je suis soudain prise d'un doute. Mais plusieurs caméras de télévision sont là pour retrans-237 mettre le spectacle à travers tout le pays. Des millions de gens sont en train de me regarder. Je leur souris et pousse la hardiesse jusqu'à leur adresser un clin d'œil. Ce n'est pas interdit par le règlement, que je sache.

J'ai peur. J'ai tellement peur. Heureusement que je me suis bourrée de tranquillisants.

<p>116. ENCYCLOPEDIE</p>

JE NE SAIS PAS CE QUI EST BON ET CE QUI EST MAUVAIS (PETIT CONTE ZEN): Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin vient vers lui et lui dit: «Vous avez beaucoup de chance. Ce n'est pas à moi que quelqu'un offrirait un aussi beau cheval blanc!» Le fermier répond: «Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose…»

Plus tard, le fils du fermier monte le cheval et celui-ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe.

«Oh! quelle horreur! dit le voisin. Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose. Assurément celui qui vous a offert le cheval l'a fait exprès, pour vous nuire. Maintenant votre fils est estropié à vie!»

Le fermier ne semble pas gêné outre mesure. «Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose», lance-t-il.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Книжный вор
Книжный вор

Январь 1939 года. Германия. Страна, затаившая дыхание. Никогда еще у смерти не было столько работы. А будет еще больше.Мать везет девятилетнюю Лизель Мемингер и ее младшего брата к приемным родителям под Мюнхен, потому что их отца больше нет – его унесло дыханием чужого и странного слова «коммунист», и в глазах матери девочка видит страх перед такой же судьбой. В дороге смерть навещает мальчика и впервые замечает Лизель.Так девочка оказывается на Химмель-штрассе – Небесной улице. Кто бы ни придумал это название, у него имелось здоровое чувство юмора. Не то чтобы там была сущая преисподняя. Нет. Но и никак не рай.«Книжный вор» – недлинная история, в которой, среди прочего, говорится: об одной девочке; о разных словах; об аккордеонисте; о разных фанатичных немцах; о еврейском драчуне; и о множестве краж. Это книга о силе слов и способности книг вскармливать душу.

Маркус Зузак

Современная русская и зарубежная проза
Адам и Эвелин
Адам и Эвелин

В романе, проникнутом вечными символами и аллюзиями, один из виднейших писателей современной Германии рассказывает историю падения Берлинской стены, как историю… грехопадения.Портной Адам, застигнутый женой врасплох со своей заказчицей, вынужденно следует за обманутой супругой на Запад и отважно пересекает еще не поднятый «железный занавес». Однако за границей свободолюбивый Адам не приживается — там ему все кажется ненастоящим, иллюзорным, ярмарочно-шутовским…В проникнутом вечными символами романе один из виднейших писателей современной Германии рассказывает историю падения Берлинской стены как историю… грехопадения.Эта изысканно написанная история читается легко и быстро, несмотря на то что в ней множество тем и мотивов. «Адам и Эвелин» можно назвать безукоризненным романом.«Зюддойче цайтунг»

Инго Шульце

Проза / Современная русская и зарубежная проза / Современная проза