Dawkins écrit: «Lorsque vous plantez une idée fertile dans mon esprit, vous parasitez littéralement mon cerveau, le transformant en véhicule pour la propagation de cette idée.» Et il cite à l'appui le concept de Dieu, une idée qui est née un jour et n'a plus cessé d'évoluer et de se propager, relayée et amplifiée par la parole, l'écriture, puis la musique, puis l'art, les prêtres la reproduisant et l'interprétant de façon à l'adapter à l'espace et au temps dans lesquels ils vivent.
Mais les idées, plus que les êtres vivants, mutent vite. Par exemple le concept, l'idée de communisme, née de l'esprit de Karl Marx, s'est répandue dans un temps très court dans l'espace jusqu'à toucher la moitié de la planète. Elle a évolué, a muté, puis s'est finalement réduite pour ne concerner que de moins en moins de personnes comme une espèce animale en voie de disparition.
Mais en même temps, elle a contraint l'idée de «capitalisme» à muter elle aussi.
Du combat des idées dans l'idéosphère surgit notre civilisation.
Actuellement les ordinateurs sont en passe de donner aux idées une accélération de mutation. Grâce à Internet, une idée peut se répandre plus vite dans l'espace et le temps et être plus rapidement encore confrontée à ses rivales ou à ses prédatrices.
C'est excellent pour répandre les bonnes idées, mais aussi pour les mauvaises, car dans la notion d'idée il n'y a pas de notion «morale».
En biologie non plus d'ailleurs, l'évolution n'obéit pas à une morale. Voilà pourquoi il faudra peut-être réfléchir à deux fois avant de répandre les idées qui «traînent». Car elles sont plus puissantes désormais que les hommes qui les inventent et que ceux qui les véhiculent.
Enfin, c'est juste une idée…
Edmond Wells,
125. JACQUES
Le quatrième éditeur me contacte par téléphone et m'encourage à persévérer. «L'écriture nécessite une grande expérience de la vie. Il est impossible qu'à dix-sept ans et demi vous en ayez suffisamment», dit-il.
Le cinquième éditeur me reproche mes scènes de batailles, guère prisées du public féminin. Il me rappelle que le lectorat est dans son immense majorité féminin et que femmes et jeunes filles préfèrent de loin les scènes romantiques. Pourquoi ne pas réfléchir à une version «
Je regarde mes rats: un mâle est précisément en train de copuler avec une femelle. Il lui mord très fort le cou jusqu'au sang, lui écrase la tête et lui bloque la croupe avec ses griffes pour mieux s'y emboîter. La pauvre couine de douleur, mais le mâle n'en semble que plus excité.
Une
126. IGOR
Cinq. Six. Sept. Et dix, qui fait la manche. J'ai abattu tous les soldats ennemis qui se sont aventurés dans ma rue. Il est midi. Le ciel est blanc. Le village fume et les mouches s'acharnent sur la viande encore tiède des combattants.