Читаем La Chartreuse De Parme полностью

– Nous allons retomber dans la monarchie ordinaire du dix-huitième siècle: le confesseur et la maîtresse. Au fond, le prince n’aime que la minéralogie, et peut-être vous, madame. Depuis qu’il règne, son valet de chambre dont je viens de faire le frère capitaine, ce frère a neuf mois de service, ce valet de chambre, dis-je, est allé lui fourrer dans la tête qu’il doit être plus heureux qu’un autre parce que son profil va se trouver sur les écus. A la suite de cette belle idée est arrivé l’ennui.


«Maintenant il lui faut un aide de camp, remède à l’ennui. Eh bien! quand il m’offrirait ce fameux million qui nous est nécessaire pour bien vivre à Naples ou à Paris, je ne voudrais pas être son remède de l’ennui, et passer chaque jour quatre ou cinq heures avec Son Altesse. D’ailleurs, comme j’ai plus d’esprit que lui, au bout d’un mois il me prendrait pour un monstre.


«Le feu prince était méchant et envieux, mais il avait fait la guerre et commandé des corps d’armée, ce qui lui avait donné de la tenue; on trouvait en lui l’étoffe d’un prince, et je pouvais être ministre bon ou mauvais. Avec cet honnête homme de fils candide et vraiment bon, je suis forcé d’être un intrigant. Me voici le rival de la dernière femmelette du château, et rival fort inférieur, car je mépriserai cent détails nécessaires. Par exemple, il y a trois jours, une de ces femmes qui distribuent les serviettes blanches tous les matins dans les appartements a eu l’idée de faire perdre au prince la clef d’un de ses bureaux anglais. Sur quoi Son Altesse a refusé de s’occuper de toutes les affaires dont les papiers se trouvent dans ce bureau; à la vérité pour vingt francs on peut faire détacher les planches qui en forment le fond, ou employer de fausses clefs; mais Ranuce-Ernest V m’a dit que ce serait donner de mauvaises habitudes au serrurier de la cour.


«Jusqu’ici il lui a été absolument impossible de garder trois jours de suite la même volonté. S’il fût né monsieur le marquis un tel, avec de la fortune, ce jeune prince eût été un des hommes les plus estimables de sa cour, une sorte de Louis XVI; mais comment, avec sa naïveté pieuse, va-t-il résister à toutes les savantes embûches dont il est entouré? Aussi le salon de votre ennemie la Raversi est plus puissant que jamais; on y a découvert que moi, qui ai fait tirer sur le peuple, et qui étais résolu à tuer trois mille hommes s’il le fallait, plutôt que de laisser outrager la statue du prince qui avait été mon maître, je suis un libéral enragé, je voulais faire signer une constitution, et cent absurdités pareilles. Avec ces propos de république, les fous nous empêcheraient de jouir de la meilleure des monarchies… Enfin, madame, vous êtes la seule personne du parti libéral actuel dont mes ennemis me font le chef, sur le compte de qui le prince ne se soit pas expliqué en termes désobligeants; l’archevêque, toujours parfaitement honnête homme, pour avoir parlé en termes raisonnables de ce que j’ai fait le jour malheureux, est en pleine disgrâce.


«Le lendemain du jour qui ne s’appelait pas encore malheureux, quand il était encore vrai que la révolte avait existé, le prince dit à l’archevêque que, pour que vous n’eussiez pas à prendre un titre inférieur en m’épousant, il me ferait duc. Aujourd’hui je crois que c’est Rassi, anobli par moi lorsqu’il me vendait les secrets du feu prince, qui va être fait comte. En présence d’un tel avancement je jouerai le rôle d’un nigaud.


– Et le pauvre prince se mettra dans la crotte.


– Sans doute: mais au fond il est le maître, qualité qui, en moins de quinze jours, fait disparaître le ridicule. Ainsi, chère duchesse, faisons comme au jeu de tric-trac, allons-nous-en.


– Mais nous ne serons guère riches.


– Au fond, ni vous ni moi n’avons besoin de luxe. Si vous me donnez à Naples une place dans une loge à San Carlo et un cheval, je suis plus que satisfait; ce ne sera jamais le plus ou moins de luxe qui nous donnera un rang à vous et à moi, c’est le plaisir que les gens d’esprit du pays pourront trouver peut-être à venir prendre une tasse de thé chez vous.


– Mais, reprit la duchesse, que serait-il arrivé, le jour malheureux, si vous vous étiez tenu à l’écart comme j’espère que vous le ferez à l’avenir?


– Les troupes fraternisaient avec le peuple, il y avait trois jours de massacre et d’incendie (car il faut cent ans à ce pays pour que la république n’y soit pas une absurdité), puis quinze jours de pillage, jusqu’à ce que deux ou trois régiments fournis par l’étranger fussent venus mettre le holà. Ferrante Palla était au milieu du peuple, plein de courage et furibond comme à l’ordinaire; il avait sans doute une douzaine d’amis qui agissaient de concert avec lui, ce dont Rassi fera une superbe conspiration. Ce qu’il y a de sûr, c’est que, porteur d’un habit d’un délabrement incroyable, il distribuait l’or à pleines mains.


La duchesse, émerveillée de toutes ces nouvelles, se hâta d’aller remercier la princesse.


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