Читаем La Chartreuse De Parme полностью

A quelque temps de là, la Chékina avertit la duchesse qu’on lui avait offert une grosse somme pour laisser examiner les diamants de sa maîtresse par un orfèvre; elle avait refusé avec indignation. La duchesse la gronda d’avoir refusé; et, à huit jours de là, la Chékina eut des diamants à montrer. Le jour pris pour cette exhibition des diamants, le comte Mosca plaça deux hommes sûrs auprès de chacun des orfèvres de Parme, et sur le minuit il vint dire à la duchesse que l’orfèvre curieux n’était autre que le frère de Rassi. La duchesse, qui était fort gaie ce soir-là (on jouait au palais une comédie dell’arte, c’est-à-dire où chaque personnage invente le dialogue à mesure qu’il le dit, le plan seul de la comédie est affiché dans la coulisse), la duchesse, qui jouait un rôle, avait pour amoureux dans la pièce le comte Baldi, l’ancien ami de la marquise Raversi, qui était présente. Le prince, l’homme le plus timide de ses Etats, mais fort joli garçon et doué du cœur le plus tendre, étudiait le rôle du comte Baldi, et voulait le jouer à la seconde représentation.


– J’ai bien peu de temps, dit la duchesse au comte, je parais à la première scène du second acte; passons dans la salle des gardes.


Là, au milieu de vingt gardes du corps, tous fort éveillés et fort attentifs aux discours du premier ministre et de la grande maîtresse, la duchesse dit en riant à son ami:


– Vous me grondez toujours quand je dis des secrets inutilement. C’est par moi que fut appelé au trône Ernest V; il s’agissait de venger Fabrice, que j’aimais alors bien plus qu’aujourd’hui, quoique toujours fort innocemment. Je sais bien que vous ne croyez guère à cette innocence, mais peu importe, puisque vous m’aimez malgré mes crimes. Eh bien! voici un crime véritable: j’ai donné tous mes diamants à une espèce de fou fort intéressant, nommé Ferrante Palla, je l’ai même embrassé pour qu’il fît périr l’homme qui voulait faire empoisonner Fabrice. Où est le mal?


– Ah! voilà donc où Ferrante avait pris de l’argent pour son émeute! dit le comte, un peu stupéfait; et vous me racontez tout cela dans la salle des gardes!


– C’est que je suis pressée, et voici le Rassi sur les traces du crime. Il est bien vrai que je n’ai jamais parlé d’insurrection, car j’abhorre les jacobins. Réfléchissez là-dessus, et dites-moi votre avis après la pièce.


– Je vous dirai tout de suite qu’il faut inspirer de l’amour au prince… Mais en tout bien tout honneur, au moins!


On appelait la duchesse pour son entrée en scène, elle s’enfuit.


Quelques jours après, la duchesse reçut par la poste une grande lettre ridicule, signée du nom d’une ancienne femme de chambre à elle; cette femme demandait à être employée à la cour, mais la duchesse avait reconnu du premier coup d’œil que ce n’était ni son écriture ni son style. En ouvrant la feuille pour lire la seconde page, la duchesse vit tomber à ses pieds une petite image miraculeuse de la Madone, pliée dans une feuille imprimée d’un vieux livre. Après avoir jeté un coup d’œil sur l’image, la duchesse lut quelques lignes de la vieille feuille imprimée. Ses yeux brillèrent, et elle y trouvait ces mots:


Le tribun a pris cent francs par mois, non plus; avec le reste on voulut ranimer le feu sacré dans des âmes qui se trouvèrent glacées par l’égoïsme. Le renard est sur mes traces, c’est pourquoi je n’ai pas cherché à voir une dernière fois l’être adoré. Je me suis dit, elle n’aime pas la république, elle qui m’est supérieure par l’esprit autant que par les grâces et la beauté. D’ailleurs, comment faire une république sans républicains? Est-ce que je me tromperais? Dans six mois, je parcourrai, le microscope à la main, et à pied, les petites villes d’Amérique, je verrai si je dois encore aimer la seule rivale que vous ayez dans mon cœur. Si vous recevez cette lettre, madame la baronne, et qu’aucun œil profane ne l’ait lue avant vous, faites briser un des jeunes frênes plantés à vingt pas de l’endroit où j’osai vous parler pour la première fois. Alors je ferai enterrer, sous le grand buis du jardin que vous remarquâtes une fois en mes jours heureux, une boîte où se trouveront de ces choses qui font calomnier les gens de mon opinion. Certes, je me fusse bien gardé d’écrire si le renard n’était sur mes traces, et ne pouvait arriver à cet être céleste; voir le buis dans quinze jours.


«Puisqu’il a une imprimerie à ses ordres, se dit la duchesse, bientôt nous aurons un recueil de sonnets, Dieu sait le nom qu’il m’y donnera!»


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