Читаем La forêt des ombres полностью

— Arthur m’a expliqué que c’est à cause de mon enfance. Des choses qui se seraient passées... Moi, la psychologie, ça m’échappe, tout ce que je sais, c’est que je déteste les portes et les volets. J’aurais trop peur d’être enfermée...

— Et moi, Emma ? Qu’est-ce que vous croyez que je ressens ? Je suis enfermé !

Elle baissa les yeux.

— Je sais David, j’en suis désolée. Mais vous ne m’avez pas laissé le choix... Vous me rendiez malheureuse. Et vous vouliez partir... Me quitter, si lâchement !

David s’approcha d’elle. Elle se cabra.

— N’essayez pas ! ordonna-t-elle en réarmant sa visée.

II agita ses mains devant lui, pour essayer, de la calmer.

— Emma... Vous n’avez pas le droit de me retenir ici contre mon gré. Ce n’est pas comme ça que je vais vous aimer...

Elle haussa les épaules.

— Je sais que vous adorez Clara, que vous ne voulez pas la blesser en quittant votre femme. Mais moi aussi, je l’adore ! Et elle m’aime bien ! Si vous aviez vu comme on s’est amusées tout à l’heure ! Elle oubliera très vite votre... sa mère !

— Mais enfin, Emma...

— Je comprends aussi que vous n’osiez pas tout me dire, l’interrompit-elle, que c’est difficile... Mais... J’ai vu comment vous m’avez regardée, quand je suis arrivée dans le chalet. Ce mélange de surprise et de fascination. Puis votre incursion nocturne dans ma chambre, alors que tout était fermé...

— Mais... C’est vous qui aviez laissé la porte ouverte ! Vous venez de dire que vous ne supportiez pas l’enfermement !

La remarque ne sembla pas la perturber outre mesure.

— Oui, oui... Vous vous êtes glissé près de moi... Votre chaleur, votre tendresse... Puis, vous m’avez embrassée... Ça, vous savez vous y prendre.

— Je ne vous ai jamais embrassée, Emma !

— Ça m’a fait tout drôle, vous savez ? J’attendais ce moment depuis si longtemps... David Miller, rien que pour moi... Pour moi... celui qui m’écrivait ces messages magnifiques. Ces mots, je les connais par cœur...

David eut un regard de dégoût, qu’elle ne remarqua pas.

— Puis c’est moi que vous avez voulu choisir, pour aller chez Franz, avant que... cette sale rouquine prenne ma place...

Vous voyez, je n’oublie pas ! Je me souviens aussi de cette terrible journée où vous êtes parti à la recherche de ma voiture. Je crois que je ne vous ai jamais tant aimé qu’au moment où je vous ai vu revenir, couvert de neige. Votre regard, je me rappelle encore votre regard...

Elle retint son souffle.

— Vous pouvez bien me le dire, maintenant...

Il secoua la tête, incapable de retenir plus longtemps les paroles qui lui brûlaient les lèvres.

— Mais vous êtes complètement folle. Folle et obsédée !

Il comprit trop tard qu’il n’aurait jamais dû prononcer ces mots. Quand il aperçut le sourire qui se forma sur ses lèvres, il sut qu’elle était parfaitement capable de le torturer. Ou même de le tuer. Le tuer pour qu’il l’aime enfin.

— Les cigarettes me manquent, vous n’imaginez pas à quel point ! Arthur devait m’en rapporter dans sa malle, mais il a oublié. Lui qui n’oublie jamais. On dirait... je sais pas... qu’il l’a fait exprès...

Elle se tripota le bout des lèvres, très rapidement.

— Je vous ai pourtant prévenu que ça me rendait nerveuse ! Et vous, vous m’insultez !

Le volcan entrait en éruption.

— Arthur m’avait dit que vous tenteriez de me blesser... Que... la coquille était solide... Mais je m’y suis préparée, David... Je commence à m’habituer à votre ton méprisant... Et je tiendrai le coup, le temps qu’il faudra...

Elle ouvrit la bouche et fit « Haaaa ! » très doucement. Puis elle recommença, à peine plus fort. « Haaaaaaaa ! »

— Emma, arrêtez ! Je vous en prie !

— Vous savez ce qui se passera, si je crie vraiment ?

Elle posa calmement le fusil devant David, croisa les bras, puis se tourna et aboya en direction de la chambre de Cathy.

— Vous aussi, vous savez ? Vous savez, n’est-ce pas ? Elle partit d’un rire diabolique.

— C’est si fragile, la nuque d’un enfant... Crac ! Elle hocha la tête, défigurée par la haine.

— Alors, ce fusil, David, vous ne le prenez pas ? Allez-y ! Allez, sale morveux !

David fit deux pas en arrière, lui intimant de se calmer.

— Prenez-le ! Espèce de porc !

Il était incapable de faire un geste.

— On croyait peut-être qu’on allait me baiser si facilement ! Elle finit par désigner la seringue.

— Je suppose que vous savez comment on procède !

— Emma, je vous en prie. Non...

— Attention David... Je vais crier...

David s’empara de la seringue et l’approcha de son bras droit.

— Emma... Je... Je regrette. Je veux discuter avec vous. Je...

— Évidemment... Maintenant que vous m’avez insultée ! Vous auriez pu facilement éviter tout cela. Mais je pense que vous retiendrez la leçon. Vous êtes intelligent, vous apprenez vite.

— Je ne recomm...

— Haaa ! Haaaaaa !

Il planta l’aiguille dans son avant-bras, sans injecter.

— Dites-moi au moins de quoi il s’agit !

De l’autre côté du couloir, Cathy suppliait en hurlant.

S’immoler ou faire exécuter sa fille...

Le liquide disparut dans son organisme.

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