Читаем La fraternité de l'anneau полностью

Mais l’anneau n’était pas sur l’île : il l’avait perdu, son trésor était parti. Bilbo eut froid dans le dos en entendant son cri déchirant, même s’il ne comprenait pas encore ce qui venait de se passer. Gollum avait enfin sauté à la conclusion, mais trop tard. Qu’est-ce qu’il a dans ses poches ? s’écria-t-il. Les yeux de Gollum brûlaient d’un feu verdâtre tandis qu’il se hâtait de revenir pour tuer le hobbit et récupérer son « Trésor ». Bilbo comprit au dernier moment le danger qui le guettait, et s’enfuit à l’aveuglette dans le passage qui l’avait conduit au lac ; et c’est alors que sa chance le sauva une fois de plus. Car au beau milieu de sa course, il mit la main dans sa poche, et l’anneau se glissa discrètement à son doigt. Ainsi Gollum le dépassa sans l’apercevoir, et il s’en fut guetter la sortie de crainte que le « voleur » ne s’échappe. Bilbo le suivit prudemment, tandis qu’il jurait et conversait avec lui-même au sujet de son « Trésor » ; et de cette conversation, Bilbo déduisit à son tour la vérité, et il reprit espoir dans les ténèbres : c’est lui qui était tombé sur le merveilleux anneau, et il tenait là une chance d’échapper aux orques et à Gollum.

Ils finirent par s’arrêter devant une ouverture invisible qui menait aux portes inférieures des mines, du côté est des montagnes. Là Gollum s’accroupit, aux abois, flairant et écoutant ; et Bilbo fut tenté de le tuer avec son épée. Mais la pitié retint son bras ; et s’il de conserva l’anneau dans lequel résidait son seul espoir, il ne voulut pas s’en servir pour poignarder cette misérable créature, alors sans défense. Enfin, rassemblant tout son courage, il sauta dans le noir par-dessus Gollum et s’enfuit par le tunnel, poursuivi par les cris de haine et de désespoir de son ennemi : Voleur ! voleur ! Bessac ! On le hait à jamais !

Or, fait curieux, cette histoire n’est pas celle que Bilbo rapporta tout d’abord à ses compagnons. Il leur raconta en effet que Gollum avait promis de lui faire un cadeau, s’il gagnait la partie ; mais qu’en allant le chercher sur son île, Gollum s’était aperçu que le précieux objet avait disparu : un anneau magique qui lui avait été donné il y a longtemps, le jour de son anniversaire. Bilbo comprit que c’était précisément l’anneau qu’il avait trouvé ; et puisqu’il avait gagné la partie, l’objet lui revenait déjà de droit. Mais comme il se trouvait en mauvaise posture, il n’en souffla mot à Gollum et exigea, faute de cadeau, que Gollum lui montre la sortie en guise de récompense. Tel fut le récit que Bilbo consigna dans ses mémoires, et il semble ne l’avoir jamais modifié lui-même, pas même après le Conseil d’Elrond. On le trouvait encore, à l’évidence, dans l’original du Livre Rouge, tout comme dans plusieurs copies et abrégés. Mais bien d’autres copies présentent la vraie histoire (comme variante), sans doute tirée des notes de Frodo ou de Samsaget, qui apprirent tous deux la vérité, mais semblent n’avoir rien voulu supprimer qui soit de la plume du vieux hobbit.

Gandalf, pour sa part, douta du récit de Bilbo sitôt qu’il l’entendit ; et il se montra toujours très curieux au sujet de l’anneau. Il finit par apprendre la vérité de la bouche de Bilbo, au terme de longues interrogations qui ébranlèrent leur amitié pendant un certain temps ; mais le magicien semblait attacher beaucoup d’importance à la vérité. Il ne le dit pas à Bilbo, mais il lui paraissait tout aussi troublant de constater que le bon hobbit n’avait pas dit la vérité dès le début – ce qui était tout à fait contraire à ses habitudes. Reste que l’idée d’un « cadeau » n’était pas qu’une simple fantaisie hobbitesque. Elle lui avait été suggérée, comme Bilbo le reconnut, par la conversation que tenait Gollum et que Bilbo surprit ; car Gollum appela bel et bien l’anneau son « cadeau d’anniversaire », et ce, à plusieurs reprises. Un fait qui, aux yeux de Gandalf, semblait tout aussi étrange et suspect ; mais il ne découvrit pas la vérité à ce sujet avant de nombreuses années encore, comme on le verra dans ce livre.

La suite des aventures de Bilbo ne nous concerne guère ici. Grâce à l’anneau, il échappa aux gardes orques de la porte et rejoignit ses compagnons. Il se servit de l’anneau à maintes reprises au cours de sa quête, surtout pour prêter main-forte à ses amis ; mais il leur cacha son existence aussi longtemps qu’il le put. De retour chez lui, il ne le mentionna plus jamais, sauf à Gandalf et à Frodo ; et personne d’autre dans le Comté n’en savait quoi que ce soit, ou du moins le croyait-il. Seul Frodo eut le privilège de voir le récit de Voyage qu’il était en train d’écrire.

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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