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« Bien sûr, j’ai souvent songé à partir, mais j’envisageais plutôt cela comme des vacances : une suite d’aventures comme celles de Bilbo, ou bien en mieux, avec une fin heureuse. Mais ici, cela signifierait l’exil, une succession de dangers que j’attirerais en essayant de les fuir. Et je suppose qu’il me faudrait partir seul, si je devais partir et sauver le Comté. Mais je me sens tout à fait insignifiant, complètement déraciné, et, ma foi… désespéré. L’Ennemi est si fort, si terrible. »

Il ne le dit pas à Gandalf, mais tandis qu’il parlait, une profonde envie de suivre Bilbo embrasa son cœur – suivre Bilbo, et peut-être même le retrouver. Ce désir était si fort qu’il triompha de sa peur : il aurait presque pu se précipiter dehors et partir à toutes jambes sans son chapeau, comme Bilbo l’avait fait longtemps auparavant, par un matin semblable.

« Mon cher Frodo ! s’écria Gandalf. Les hobbits sont vraiment des créatures étonnantes, comme je ne me lasse pas de le dire. Vous pouvez apprendre tout ce qui a trait à leurs coutumes en un mois, et après cent ans, ils peuvent encore vous surprendre au moment opportun. Je ne m’attendais guère à une telle réponse, même de votre part. Mais Bilbo ne s’est pas trompé en choisissant son héritier, même s’il n’avait pas idée de l’importance de son choix. Je crains que vous n’ayez raison. L’Anneau ne pourra rester caché dans le Comté encore longtemps ; et par égard pour vous et pour les autres, vous devrez partir, en laissant derrière vous le nom de Bessac. Car il sera risqué de porter un tel nom, en dehors du Comté ou dans la Sauvagerie. Je vais vous donner un nom pour voyager. Quand vous partirez, vous serez M. Souscolline.

« Mais je ne crois pas que vous soyez obligé de partir seul. Pas si vous connaissez quelqu’un de confiance, quelqu’un qui serait prêt à aller à vos côtés – et que vous seriez prêt à exposer à des périls inconnus. Mais si vous cherchez un compagnon, choisissez avec prudence ! Et prudence dans ce que vous dites, même à vos plus proches amis ! L’ennemi a de nombreux espions et de nombreuses façons d’entendre. »

Il s’arrêta soudain comme pour écouter. Frodo s’aperçut que tout était très silencieux, à l’intérieur comme à l’extérieur. Gandalf s’approcha furtivement d’un côté de la fenêtre. Puis, tout à coup, il s’appuya sur le rebord et tendit un long bras à l’extérieur et vers le bas. Il y eut un cri rauque, et la tête frisée de Sam Gamgie apparut, tirée par une oreille.

« Tiens, tiens, par ma barbe ! dit Gandalf. Sam Gamgie, c’est cela ? Mais que faites-vous donc là ? »

« Bénie soit vot’ barbe, M. Gandalf, m’sieur ! dit Sam. Rien ! J’étais juste en train de tailler la bordure d’herbe en dessous de la fenêtre, si vous me suivez. » Il ramassa ses cisailles et les exhiba comme preuve.

« Pas tellement, dit Gandalf d’un ton sévère. Cela fait un moment que je n’entends plus le bruit de vos cisailles. Depuis quand êtes vous aux aguets ? »

« Au guet, m’sieur ? Vous m’excuserez, m’sieur, j’vous suis pas. Y a pas de guet à Cul-de-Sac, et ça, c’est un fait. »

« Ne faites pas l’innocent ! Qu’avez-vous entendu et pourquoi écoutiez-vous ? » Les yeux de Gandalf jetèrent des éclairs et ses sourcils se dressèrent sur son front.

« Monsieur Frodo, m’sieur ! s’écria Sam, tremblant comme une feuille. Le laissez pas me faire du mal, m’sieur ! Le laissez pas me changer en quelque chose de pas naturel ! Ça ferait un tel choc à mon vieux papa. Je pensais pas à mal, m’sieur, sur mon honneur ! »

« Il ne te fera pas de mal, dit Frodo, ayant peine à étouffer un rire, quoiqu’il fût lui-même surpris et plutôt perplexe. Il sait aussi bien que moi que tu ne penses pas à mal. Mais dépêche-toi de répondre à ses questions, et tout de suite ! »

« Eh bien, m’sieur, commença Sam, tergiversant un peu. J’ai entendu pas mal de choses que j’ai pas très bien comprises, rapport à un ennemi, et des anneaux, et M. Bilbo, m’sieur, et des dragons, et puis une montagne de feu, et… les Elfes, m’sieur. J’écoutais parce que j’étais incapable de faire autrement, si vous voyez ce que je veux dire. Qu’on me bénisse, m’sieur, mais j’aime tellement les histoires de ce genre-là. Et qui plus est, j’y crois, qu’importe ce que dit Ted. Les Elfes, m’sieur ! Comme j’aimerais les voir, eux. Pourriez pas m’emmener voir des Elfes, m’sieur, quand vous partirez ? »

Soudain, Gandalf se mit à rire. « Entrez donc ! » s’écria-t-il ; et sortant les deux bras, il hissa le jardinier stupéfait à travers la fenêtre, cisailles et brins d’herbe compris, et le déposa à l’intérieur sur ses deux pieds. « Vous emmener voir les Elfes, hein ? » dit-il en l’observant attentivement ; mais un sourire flottait sur ses lèvres. « Donc, vous avez appris que M. Frodo doit s’en aller ? »

« Oui, m’sieur. Et c’est pour ça que je me suis étouffé, comme vous avez entendu, à ce qu’il semblerait. J’ai essayé de me retenir, m’sieur, mais ça m’a échappé : j’étais si bouleversé. »

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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