Читаем Le Grec полностью

Pendant ce temps, les Australiens s'inquiétaient. Leur doyen, au nom de la communauté, décida d'aller aux nouvelles. Il erra au hasard dans les couloirs vides, trouva la porte de la cuisine et embrassa la scène d'un coup d'œil : le Grec penché sur la Menelas secouée par des spasmes, et l'écriteau. Surmontant un haut-le-cœur, il se porta au secours de ses hôtes. Trois minutes plus tard, tous ses associés étaient dans la cuisine, surmontant leur dégoût, feignant de n'avoir pas lu la redoutable pancarte. Le Grec les pria de retourner à table, il allait tout leur expliquer… Ils vinrent se rasseoir, l'appétit coupé, les yeux rivés à la soupière dans laquelle… Pouah!… Pendant qu'Olympe se refaisait une beauté dans une salle de bain, S.S. les rejoignait, l'air jovial :

« C'est une blague des domestiques. Un différend qu'ils ont eu avec ma gouvernante! Bien entendu, ce que vous avez lu est stupide! D'ailleurs… » A la grande horreur des Australiens, il plongea, la louche d'argent dans le récipient précieux…

« … j'en reprends! Je l'ai trouvée délicieuse! »

Il toisa ses commensaux d'un œil dur :

« En voulez-vous encore? »

Ils se dévisagèrent, gênés, comprenant toutefois que le Grec leur imposait l'épreuve de force et que la signature de leur contrat était à ce prix-là. Le doyen donna le ton :

« Nous allons tous en prendre. Cette soupe est un vrai régal! »

Pas fou, il servit d'abord ses proches voisins et fit circuler la soupière. Chacun se retrouva en tête-à-tête avec le liquide rougeâtre et suspect.

« Messieurs… »

Sous l'œil aigu et attentif du Grec, il plongea bravement sa cuillère dans son assiette. Surmontant une nausée, il porta la bisque à ses lèvres et avala, maudissant le dieu des affaires qui lui infligeait un supplice pareil. Les uns après les autres, ses alliés l'imitèrent. Quand les assiettes furent vides, Satrapoulos prit la parole :

« Tant pis pour le reste du dîner! Je suis désolé. Je vous propose d'aller continuer notre repas chez Maxim's. »

La Menelas refusa de se joindre à eux. Elle avait un teint de plâtre. Elle s'affala dans un énorme canapé en cuir et lapa la moitié d'une bouteille de whisky, à petites gorgées, en faisant la grimace.

Deux heures après, le Grec était de retour, furieux. L'affaire était ratée. Il s'était montré agressif, intransigeant et avait refusé d'accompagner les Australiens qui avaient voulu finir leur soirée au Crazy Horse. Il attaqua sans préambule :

« C'est intelligent! Tu m'as fait louper dix millions de dollars! »

Bien qu'éméchée, la Menelas se rebiffa :

« Comment oses-tu?… On ne m'a jamais traitée de la sorte! »

Bientôt, les injures des bas quartiers d'Athènes volèrent sous le lustre en cristal du grand salon. Excédée, Olympe prit son manteau et hurla :

« Je fous le camp! »

Au lieu de la retenir, le Grec, oubliant qu'ils devaient se marier le lendemain, aboya en écho :

« C'est ça! Et pisse dans la soupe! »

Au moment où la porte claquait, la sonnerie du téléphone retentit. Socrate la négligea, se proposant d'aller finir la nuit au George V. Il n'avait plus remis les pieds au Ritz depuis la mort de sa mère.

Peut-être même, en buvant un verre dans une boîte, trouverait-il des filles trop heureuses de venir lui calmer les nerfs à domicile. La sonnerie du téléphone insistait, lancinante. Avec colère, il alla décrocher :

« Oui? Quoi? »

Au bout du fil, une voix flûtée de petite fille inquiète :

« C'est moi…

— Peggy! Mais d'où appeliez-vous?

— New York… Socrate, c'est affreux! Il faut absolument que vous fassiez quelque chose pour moi!

— Tout ce que vous voudrez, Peggy! Je vous écoute.

— Il faut absolument que vous m'épousiez. »

Il considéra l'appareil d'un air ahuri, comme si sa contemplation eût pu lui fournir les réponses aux questions folles qui se pressaient dans sa tête… Il bredouilla…

« Pardon?

— Épousez-moi! J'ai dit à ma belle-famille que nous allions nous marier… Il faut le faire, Socrate! »

Il déglutit avec peine :

« Mais, Peggy…

— Vous acceptez?

— Je…

— Socrate, c'est très grave… J'ai pris mes responsabilités… Prenez les vôtres!

— Eh bien…

— Socrate, mon chéri, oui ou non?

— Mais oui, bien sûr!…

— Quand?

— Attendez, je vous entends mal… »

Il avait très bien entendu. Elle répéta :

« Quand? »

Il tenta d'avaler sa salive qui restait bloquée dans sa gorge :

« Quand vous voudrez.

— Oh! Socrate! Vous êtes merveilleux! Vous m'avez compromise, vous savez! Tout le monde est au courant! Toute la famille Baltimore… Nut aussi!

— Ah! Nut aussi…

— Chéri, j'arrive!

— Où ça? bégaya-t-il.

— A Paris! Il faut que nous parlions de tout cela dans le détail… Nous avons tellement de questions à régler! Il faut que nos avocats se rencontrent!

— Peggy?…

— Oui?

— Êtes-vous sérieuse?

— Oui! Je vous aime. Je veux vivre avec vous.

— Peggy…

— Oui?

— Moi aussi.

— Oh! mon amour, j'arrive!

— Je téléphone immédiatement à New York pour qu'on mette un avion à votre disposition…

— Chéri, vous pensez à tout!

— Peggy!

— Oui?

— Je vous aime.

— Ne bougez pas, j'arrive! »

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