Читаем Le Retour du Roi полностью

Il sortit, et tous les autres le suivirent peu après. La journée était encore belle, quoique de plus en plus brumeuse, et il faisait chaud pour un mois de mars, même aussi loin au sud. Pippin avait sommeil, mais il se morfondait dans le logement, et il décida de descendre explorer la Cité. Il apporta à Scadufax un morceau qu’il avait gardé et que la bête accepta de bonne grâce, bien qu’elle ne parût manquer de rien. Puis, par de nombreuses rues sinueuses, il se rendit à pied jusqu’au bas de la ville.

On se retournait sur son passage. Face à lui, les hommes étaient graves et courtois, le saluant à la manière du Gondor, la tête courbée et les mains sur la poitrine ; mais il entendait souvent appeler derrière son dos, tandis que ceux qui étaient dehors criaient à d’autres de sortir voir le Prince des Demi-Hommes, le compagnon de Mithrandir. Nombre d’entre eux usaient d’une autre langue que le parler commun, mais il ne mit pas longtemps à comprendre tout au moins ce que signifiait Ernil i Pheriannath, et il sut que son titre l’avait précédé dans la Cité.

Enfin, par des passages voûtés et plusieurs belles allées aux riches pavages, il parvint au cercle le plus bas et le plus vaste, où on le dirigea vers la rue des Lanterniers, une large voie qui conduisait à la Grande Porte. Il y trouva la Vieille Hôtellerie, un grand bâtiment de pierre grise usée par les intempéries dont les deux ailes s’étendaient en retrait de la rue, séparées par une étroite pelouse derrière laquelle s’élevait la façade aux multiples fenêtres : sur toute sa largeur, un porche soutenu par une colonnade donnait accès à l’édifice, précédé d’un escalier qui descendait dans le gazon. Des garçons jouaient entre les colonnes : c’étaient les seuls enfants qu’il avait vus à Minas Tirith, et il s’arrêta pour les observer. L’un d’eux ne tarda pas à l’apercevoir et, criant, il s’élança à travers la pelouse et le rejoignit dans la rue, suivi de plusieurs de ses camarades. Il se tint face à Pippin, l’examinant de bas en haut.

« Salutations ! dit le garçon. Tu viens d’où ? Tu es un étranger dans la Cité. »

« J’en étais un, dit Pippin ; mais on dit que je suis devenu un homme du Gondor. »

« Allons ! fit le garçon. On est tous des hommes ici, à ce compte-là. Mais quel âge as-tu, et comment t’appelles-tu ? J’ai déjà dix ans, et je ferai bientôt cinq pieds. Je suis plus grand que toi. Bien sûr, mon père est un Garde, parmi les plus grands. Qu’est-ce qu’il fait, ton père ? »

« À quoi dois-je répondre en premier ? dit Pippin. Mon père cultive les terres autour de Fontblanche, près de Tocquebourg dans le Comté. J’ai presque vingt-neuf ans, alors pour ça je te bats ; même si je fais seulement quatre pieds et que je ne devrais plus grandir, sinon en largeur. »

« Vingt-neuf ans ! dit le garçon avec un sifflement. Ma foi, tu es bien vieux ! Aussi vieux que mon oncle Iorlas. N’empêche, ajouta-t-il sans se laisser abattre, je gage que je pourrais te retourner sur la tête ou bien t’étendre sur le dos. »

« Peut-être, si je te laissais faire, répondit Pippin avec un rire. Et je pourrais te faire la même chose : on connaît quelques tours de lutte dans mon petit pays. Où, soit dit en passant, je passe pour exceptionnellement grand et fort ; et je n’ai jamais laissé personne me retourner sur la tête. Alors, si tu t’avisais d’essayer et que rien n’y faisait, je serais peut-être obligé de te tuer. Car quand tu seras plus grand, tu découvriras que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être ; et au cas où tu m’aurais pris pour un jeune étranger mollasson et une proie facile, détrompe-toi : je ne le suis pas, je suis un demi-homme, hardi, implacable et terrifiant ! » Pippin prit un visage si dur que le garçon recula d’un pas ; mais il revint aussitôt en serrant les poings, une lueur belliqueuse dans les yeux.

« Non ! s’écria Pippin en riant. Ne crois pas non plus ce que les étrangers disent d’eux-mêmes ! Je n’ai rien d’un bagarreur. Mais si tu cherches à te mesurer à moi, la moindre des politesses serait de te présenter avant. »

Le garçon se dressa avec fierté. « Je suis Bergil fils de Beregond de la Garde », dit-il.

« J’en étais sûr, reprit Pippin, car tu ressembles à ton père. Je le connais, et il m’a envoyé te trouver. »

« Alors pourquoi ne pas l’avoir dit tout de suite ? » s’exclama Bergil. Et soudain, un air de consternation envahit son visage. « Ne me dis pas qu’il a changé d’avis et qu’il veut m’envoyer avec les filles ! Mais non – les derniers chars sont partis. »

« Sa requête est moins pénible que cela, sinon bonne, expliqua Pippin. Il dit qu’au lieu de me retourner sur la tête, tu pourrais décider de me faire visiter un peu la Cité, question d’égayer ma solitude. En échange, je peux te raconter des histoires des pays lointains. »

Bergil tapa des mains et eut un rire de soulagement. « C’est bon, s’écria-t-il. Viens, alors ! Nous étions sur le point d’aller flâner devant la Porte. Allons-y tout de suite. »

« Que se passe-t-il là-bas ? »

Перейти на страницу:

Все книги серии Le Seigneur des Anneaux

Похожие книги

Неудержимый. Книга XXIII
Неудержимый. Книга XXIII

🔥 Первая книга "Неудержимый" по ссылке -https://author.today/reader/265754Несколько часов назад я был одним из лучших убийц на планете. Мой рейтинг среди коллег был на недосягаемом для простых смертных уровне, а силы практически безграничны. Мировая элита стояла в очереди за моими услугами и замирала в страхе, когда я брал чужой заказ. Они правильно делали, ведь в этом заказе мог оказаться любой из них.Чёрт! Поверить не могу, что я так нелепо сдох! Что же случилось? В моей памяти не нашлось ничего, что могло бы объяснить мою смерть. Благо, судьба подарила мне второй шанс в теле юного барона. Я должен снова получить свою силу и вернуться назад! Вот только есть одна небольшая проблемка… Как это сделать? Если я самый слабый ученик в интернате для одарённых детей?!

Андрей Боярский

Приключения / Самиздат, сетевая литература / Попаданцы / Фэнтези