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« Cela se peut, sire, répondit Dúnhere. Mais la même, ou une autre semblable à elle, une ténèbre volante en forme d’oiseau monstrueux, passa au-dessus d’Edoras ce matin-là, et tous les hommes furent saisis de peur. Car elle plongea sur Meduseld, et comme elle s’abaissait presque jusqu’au pignon, il y eut un cri qui nous glaça le cœur. C’est alors que Gandalf nous conseilla de ne pas nous assembler dans les champs, mais de vous rencontrer ici dans la vallée au pied des montagnes. Et il nous pria de ne plus allumer de lampes ni de feux, en dehors du strict nécessaire. Nous avons agi selon ses vœux. Il a parlé avec beaucoup d’autorité. C’est là, nous l’espérons, ce que vous auriez souhaité. On n’a pas vu au Val de Hart le moindre signe de ces choses maléfiques. »

« Tant mieux, dit Théoden. Je vais maintenant me rendre au Fort ; et avant de me reposer, j’y rencontrerai les maréchaux et capitaines. Qu’ils viennent à moi aussitôt que possible ! »

De là, la route partait droit vers l’est, coupant à travers la vallée qui, à cet endroit, ne pouvait faire plus d’un demi-mille de large. Des prés d’herbes folles s’étendaient tout autour, gris dans la nuit tombante ; mais devant lui, sur l’autre versant, Merry apercevait un mur d’aspect renfrogné, dernier prolongement des grandes racines du Starkhorn fendu par la rivière au cours des âges passés.

Sur tous les espaces plats, il y avait un grand concours d’hommes. Certains s’étaient massés au bord de la route afin de saluer, à grands cris de joie, le roi et ses cavaliers à leur retour de l’Ouest ; mais derrière eux s’étendaient au loin, en rangs ordonnés, une multitude de tentes et de cases, des rangées de chevaux au piquet, de grandes réserves d’armes, ainsi que des tas de lances hérissés, comme de jeunes arbres plantés en bosquets. Toute cette vaste assemblée se fondait peu à peu dans l’ombre ; pourtant, malgré le froid nocturne qui soufflait des hauteurs, aucune lanterne ne brillait, aucun feu n’était allumé. Des guetteurs allaient et venaient, enveloppés dans de lourdes capes.

Merry se demandait combien de Cavaliers il y avait là. Il ne pouvait le deviner dans l’obscurité grandissante, mais c’était assurément une grande armée, forte de plusieurs milliers d’hommes. Comme il regardait de côté et d’autre, la suite du roi parvint sous le haut escarpement qui enfermait la vallée du côté est ; là, le chemin se mit à grimper brusquement et Merry leva des yeux étonnés. Il se trouvait sur une route comme il n’en avait jamais vu, un grand ouvrage fait de main d’homme, dans les années au-delà de la mémoire des chants. Elle montait en lacets, repliée comme un serpent, forant son chemin dans la paroi qu’elle sillonnait de long en large, raide comme un escalier. Des chevaux pouvaient y monter, et des chariots y être hissés ; mais aucun ennemi ne pouvait venir de ce côté, sinon par les airs, si elle était défendue d’en haut. À chaque tournant, il y avait de grandes pierres levées, sculptées à la ressemblance de géants, lourds et mal bâtis, assis les jambes croisées et les bras repliés sur leur panse rebondie. Certaines d’entre elles, victimes de l’injure des ans, avaient perdu tous leurs traits, hormis les sombres cavités de leurs yeux qui dévisageaient encore les passants d’un air mélancolique. Les Cavaliers les regardèrent à peine. Ils les appelaient les Hommes-pouques, et ils n’y faisaient guère attention : ces êtres ne recelaient plus aucun pouvoir, ni aucune terreur ; mais Merry les observa avec un sentiment d’émerveillement et presque de pitié, tandis que leurs mornes figures se dessinaient, une à une, dans le crépuscule.

Au bout d’un moment, il regarda en arrière et s’aperçut qu’il était déjà à quelques centaines de pieds au-dessus de la vallée, bien qu’il pût encore voir, loin en bas, la ligne sinueuse des Cavaliers franchissant le gué et défilant le long de la route vers leurs cantonnements. Seuls le roi et sa garde montaient jusqu’au Fort.

Enfin, la compagnie du roi se trouva tout à coup devant un précipice ; alors la route du Fort passa dans une coupure entre deux murs rocheux, gravissant une courte pente avant de déboucher sur un vaste plateau. Firienfeld était le nom de ce champ verdoyant d’herbe et de bruyère, juché au-dessus du grand encaissement de la Snawburna, blotti dans le giron des montagnes environnantes : le Starkhorn au sud, au nord la masse découpée de l’Írensaga, et entre eux deux, face aux cavaliers, le mur sinistre et noir du Dwimorberg, la Montagne Hantée surgie de hautes pentes couvertes de sombres pins. Divisant le plateau en deux, une double rangée de pierres levées, mais non travaillées, s’enfonçait dans le crépuscule et disparaissait parmi les arbres. Ceux qui osaient s’aventurer sur cette route parvenaient bientôt aux ténèbres du Dimholt sous le Dwimorberg, au menaçant pilier de pierre, et à l’ombre béante de la porte interdite.

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