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Ainsi, Faramir, Éowyn et Meriadoc trouvèrent enfin un lit dans les Maisons de Guérison ; et ils y furent bien soignés. Car bien que tous les savoirs fussent alors déchus de leur plénitude d’autrefois, la médecine du Gondor n’en demeurait pas moins savante, apte à guérir les maux et les blessures, et toutes les affections auxquelles les mortels étaient sujets, à l’est de la Mer. Toutes, hormis la vieillesse. À cela, ils n’avaient encore trouvé aucun remède ; et de fait, la longévité des Gondoriens ne dépassait guère plus désormais celle des autres hommes, et ceux d’entre eux qui passaient la centaine avec quelque vigueur se faisaient rares, sauf dans les maisons de plus pur lignage. Mais à présent, leur science et leur art leur faisaient défaut ; car nombre d’entre eux souffraient d’un mal qui ne pouvait se guérir ; et ils appelaient cela l’Ombre Noire, car ce mal venait des Nazgûl. Et ceux qui en étaient atteints s’abîmaient lentement dans un rêve toujours plus profond, bientôt livrés au silence et à un froid mortel, et enfin à la mort. Et aux yeux de ceux qui les soignaient, il semblait que ce mal pesait lourdement sur le Demi-Homme et la Dame du Rohan. Mais alors que la matinée tirait à sa fin, les malades parlaient encore par moments, murmurant dans leurs rêves ; et les veilleurs écoutaient tout ce qu’ils disaient, espérant découvrir quelque chose qui les aiderait à comprendre leurs maux. Mais bientôt, ils commencèrent à succomber aux ténèbres, et à mesure que le soleil passait à l’ouest, une ombre grise s’étendit sur leur visage. Faramir, lui, brûlait d’une fièvre qui refusait de s’apaiser.

Gandalf allait de l’un à l’autre, plein de sollicitude, et les veilleurs lui rapportaient la moindre des paroles entendues. Ainsi les heures passèrent, tandis qu’au-dehors la grande bataille se poursuivait, faite d’espoirs changeants et d’étranges nouvelles ; et Gandalf ne sortait toujours pas mais continuait d’attendre, jusqu’à ce qu’enfin le couchant empourprât le ciel tout entier, et que sa lueur tombât au travers des fenêtres sur les traits grisâtres des malades. Alors, il sembla que cette lueur redonnait un peu de couleur à leurs visages, comme s’ils revenaient à la santé ; mais ce n’était qu’un semblant d’espoir.

Puis une vieille femme, Ioreth, la doyenne des servantes de cette maison, contemplant le beau visage de Faramir, laissa couler ses larmes, car tous les gens du peuple l’aimaient. Et elle dit : « Hélas ! s’il devait mourir. Plût au ciel que le Gondor ait encore des rois, comme au temps jadis, à ce qu’on dit ! Car il est dit dans la tradition ancienne : Les mains du roi sont celles d’un guérisseur. À cela seulement pouvait-on reconnaître le roi légitime. »

Et Gandalf, qui se tenait tout près, dit : « Les hommes pourraient se rappeler longtemps vos paroles, Ioreth ! Car elles sont porteuses d’espoir. Il se pourrait en effet qu’un roi soit revenu au Gondor… ou n’avez-vous pas entendu les étranges nouvelles parvenues dans la Cité ? »

« J’ai été trop occupée ici et là pour m’arrêter aux cris et aux clameurs, répondit-elle. Tout ce que j’espère, c’est que ces diables d’assassins ne viendront pas troubler les malades jusque dans cette Maison. »

Alors Gandalf sortit en hâte. Déjà, l’incendie du ciel s’éteignait, les collines fumantes s’estompaient, tandis que le soir d’un gris de cendre se répandait sur les champs.

Or, comme le soleil baissait, Aragorn, Éomer et Imrahil se dirigeaient vers la Cité, entourés de leurs chevaliers et capitaines ; et quand ils furent devant la Porte, Aragorn dit :

« Voyez le Soleil qui se couche dans un grand incendie ! C’est le signe que bien des choses ont péri ou se sont achevées, et celui d’un changement dans les fortunes du monde. Mais cette Cité et ce royaume ont été la charge des Intendants pendant maintes longues années, et je crains, en y entrant sans être invité, de semer le doute et la discorde, ce qu’il faut éviter tant que durera cette guerre. Je n’entrerai pas et ne réclamerai rien avant que nous sachions qui prévaudra, de nous ou du Mordor. On dressera mes tentes sur le champ de bataille, où j’attendrai d’être accueilli par le Seigneur de la Cité. »

Mais Éomer dit : « Vous avez déjà hissé la bannière des Rois et dévoilé les emblèmes de la Maison d’Elendil. Souffrirez-vous qu’ils soient contestés ? »

« Non, dit Aragorn. Mais j’estime que le temps n’est pas mûr ; et je ne veux de querelle d’aucune sorte, sauf avec l’Ennemi et ses serviteurs. »

Et le prince Imrahil dit : « Voilà de sages paroles, seigneur, si un parent du seigneur Denethor peut se permettre de vous conseiller en cette matière. Il est fier et résolu, mais il est âgé ; et son humeur est plus qu’étrange depuis que son fils a été blessé. Mais je ne voudrais pas vous voir attendre comme un mendiant à la porte. »

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