Читаем Le Retour du Roi полностью

« Ils se retirèrent à son commandement. “Même les ombres des Hommes se plient à sa volonté, me dis-je. Peut-être finiront-elles par servir ses besoins !”

« Nous chevauchâmes un jour dans la lumière, puis vint le jour sans aube et nous continuâmes, traversant la Ciril et le Ringló ; et le troisième jour, nous arrivâmes à Linhir au-dessus de l’embouchure de la Gilrain. Là, des hommes du Lamedon disputaient les gués à de féroces combattants d’Umbar et du Harad qui avaient remonté la rivière dans des navires. Mais tous, défenseurs et assaillants, abandonnèrent la lutte et s’enfuirent à notre approche, criant que le Roi des Morts était sur eux. Seul Angbor, Seigneur du Lamedon, eut le courage de nous attendre ; et Aragorn le pria de rassembler ses gens et de nous suivre, s’ils l’osaient, quand l’Armée Grise serait passée.

« “À Pelargir, l’Héritier d’Isildur aura besoin de vous”, dit-il.

« Ainsi nous franchîmes la Gilrain, chassant les alliés du Mordor en déroute devant nous ; puis nous nous reposâmes un court moment. Mais Aragorn se dressa bientôt, disant : “Oyez ! Minas Tirith est déjà assaillie. Je crains qu’elle ne tombe avant que nous ne venions à son secours.” Nous fûmes donc de nouveau en selle avant la fin de la nuit, et nous poursuivîmes notre route avec toute la rapidité que nos chevaux étaient capables d’endurer, à travers les plaines du Lebennin. »

Legolas s’arrêta et soupira, puis, tournant son regard vers le sud, il se mit à chanter doucement :





De la Celos à l’Erui coule l’argent des rivières

Dans les champs verts du Lebennin !

L’herbe y pousse longue et haute. Au vent de la Mer,

Le blanc lis se balance,

Et l’or dodelinant des clochettes du mallos et de l’alfirin

Dans les champs verts du Lebennin,

Au vent de la Mer !

« Ces champs sont verts dans les chansons de mon peuple ; mais ils étaient sombres alors, des déserts gris dans les ténèbres devant nous. Et à travers les vastes terres, foulant insoucieusement l’herbe et les fleurs, nous pourchassâmes nos adversaires pendant une nuit et un jour, avant d’atteindre le Grand Fleuve, enfin.

« Je songeai alors en mon cœur que nous approchions de la Mer ; car les eaux paraissaient larges dans l’obscurité, et d’innombrables oiseaux de mer criaient sur les rives. Hélas pour la plainte des mouettes ! La Dame ne m’avait-elle pas averti d’y prendre garde ? Et maintenant, je ne puis les oublier. »

« Pour ma part, je n’y fis pas attention, dit Gimli, car nous étions alors à pied d’œuvre : le vrai combat allait s’engager. À Pelargir était amarré le gros de la flotte d’Umbar, une cinquantaine de grands navires et un essaim de plus petits vaisseaux. Bon nombre de fuyards avaient atteint les havres avant nous, amenant leur peur avec eux ; et certains navires avaient appareillé pour descendre le Fleuve ou gagner la rive opposée ; et un grand nombre des plus petites embarcations était en flammes. Mais les Haradrim, maintenant aux abois, firent volte-face, féroces dans leur désespoir ; et ils rirent en nous voyant, car ils formaient encore une grande armée.

« Mais Aragorn fit halte et cria d’une voix forte : “Maintenant, venez ! Par la Pierre Noire, je vous appelle !” Et soudain, l’Armée Ombreuse jusque-là restée en arrière monta enfin telle une marée grise, balayant tout sur son passage. J’entendis des cris étouffés, une faible sonnerie de cors, et un murmure de voix lointaines, très nombreuses : comme l’écho d’une bataille oubliée, il y a longtemps, dans les Années Sombres. De pâles lames furent tirées ; mais je ne saurais dire si elles mordaient encore, car les Morts n’avaient plus besoin d’aucune arme, autre que la peur. Nul ne leur résistait.

« Ils assaillirent tous les bateaux tirés à sec, puis ils passèrent sur l’eau vers ceux qui étaient au mouillage ; et tous les marins furent pris d’une terreur folle et se jetèrent par-dessus bord, sauf les esclaves enchaînés aux rames. Sans peur, nous chargeâmes contre l’ennemi en déroute, dispersant ses soldats comme autant de feuilles mortes, jusqu’à atteindre la rive. Alors, dans chacun des grands navires qui restaient, Aragorn envoya l’un de ses Dúnedain, et ils rassurèrent les captifs qui s’y trouvaient et leur prièrent d’écarter la peur et d’être libres.

« Avant la fin de ce sombre jour, il ne restait aucun ennemi pour s’opposer à nous : tous s’étaient noyés ou enfuis vers le sud dans l’espoir de rejoindre leur propre pays à pied. Quant à moi, je trouvai étrange et merveilleux que les desseins du Mordor aient été déjoués par ces spectres de peur et de ténèbres. Il fut battu par ses propres armes ! »

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