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Pas trop d’empressement tout de même : des funérailles dignes (et coûteuses…) doivent être faites au roi Louis XII, le 10 janvier 1515 ! Coûteuses alors que les caisses du royaume sont aussi vides que les poches d’un boursicoteur tunnelier ! Près de 15 000 livres seraient nécessaires pour payer les clercs de la chapelle royale et les moines de la basilique Saint-Denis qui organisent la cérémonie. Les clercs et les moines sentent bien que le paiement de leurs services ne pourra être honoré. Alors, les uns et les autres décident de se dédommager en se saisissant du drap d’or qui recouvre le cercueil du roi. Les clercs tirent de leur côté, les moines du leur, ils en viennent à se battre comme des chiffonniers, avec tant de conviction que le cercueil tombe sur les dalles de marbre avec un bruit qui résonne comme un abyssal reproche de l’Invisible… Du calme !

Des sous !

Les obsèques terminées, le roi n’a plus qu’une idée : trouver de l’argent, et vite. Où ? En Italie, pardi, en reconquérant le royaume de Naples et le duché de Milan acquis par cousin Louis XII, et perdu dix ans plus tard ! Mais pour mettre sur pied une armée, il faut des finances. Qu’à cela ne tienne : on fait fondre la vaisselle d’or du cousin défunt, et voilà de quoi payer des mercenaires et l’expédition qui va rassembler près de 40 000 hommes.


Pendant ce temps chez nos voisins

Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb qui a quitté Palos de Moguer au sud de l’Espagne (Andalousie) le 3 août 1492 débarque sur les côtes des Bahamas, persuadé qu’il a atteint l’empire du Levant. Le 9 avril de la même année, les Juifs sont chassés d’Espagne. Entre 1519 et 1532, le Portugais Magellan entreprend le premier tour du monde au cours duquel il meurt, assassiné aux Philippines en 1521 – son lieutenant Sebastian Elcano rentre en Espagne en 1522 avec un seul navire sur les cinq engagés dans cette aventure. Le 21 septembre 1529, le souverain ottoman Soliman II le Magnifique arrive aux portes de Vienne, en Autriche ; il est repoussé par les troupes impériales. L’année suivante, en 1522, il s’était emparé de l’île de Rhodes.


Marignan : 14 septembre 1515

La première bataille de François Ier se déroule près de Milan. Elle est entrée dans l’histoire, mais on ignore que ce fut une vraie boucherie, l’une des batailles les plus meurtrières du XVIe siècle.

Quarante mille français

Entre le 13 et le 15 août 1515, les Français, François Ier à leur tête dans sa lourde armure, gravissent les Alpes en plusieurs passages parfois si étroits et vertigineux que les chevaux hésitent à avancer. Un mois plus tard, les montagnes derrière eux, les 40 000 combattants français font face aux troupes milanaises près de Marignan, ou plutôt les troupes suisses car le pape, à qui appartient le duché de Milan, leur a fait appel. C’est dans la plaine située près de cette petite ville que va se dérouler la bataille qui, curieusement, constitue la part inaliénable du savoir historique de chaque Français, et qui tient en une date délivrée immédiatement après le sésame Marignan… Marignan ? 1515 ! Comme si le triomphe de François Ier symbolisait la première pierre du savoir national. La dernière pierre aussi, parfois…

Attention : rizière !

Revenons sur le champ de bataille : nous sommes le 13 septembre 1515, vers trois heures de l’après-midi. Attention, ne conduisez pas votre cheval n’importe où, et si vous êtes un archer à pied, attention aussi, vous vous trouvez dans une zone de rizières et risquez de vous enfoncer ! Les Suisses attaquent en empruntant les chaussées solides et légèrement surélevées. Les Français reculent. Mais voilà François, François le Grand, le Grand François ! Il se lance à cheval dans la bataille avec 200 des siens, contre 4 000 Suisses à la solde des Milanais, et qui reculent ! La bataille se poursuit et produit tant de poussière qu’il faut interrompre le combat. Il fait déjà nuit.

Un carnage !

À quatre heures du matin, le 14 septembre, les Suisses attaquent. Trois heures plus tard, ils ont enfoncé l’aile gauche française, le combat tourne en leur faveur. Mais voici qu’arrivent les alliés des Français : les Vénitiens. Les Suisses reculent et reçoivent alors une pluie de boulets lancés par les canons de Galiot de Genouillac, l’habile commandant de l’artillerie française. Ils fuient en désordre ; la cavalerie les rattrape et transforme bientôt les fiers Helvètes en petits Suisses vaincus. Le carnage va se poursuivre jusqu’à la fin de l’après-midi du 14 septembre. Les épées tranchent, découpent, fouillent, écartèlent, lardent, désossent, embrochent, amputent, étourdissent, estourbissent tant qu’on dénombre près de 20 000 morts !

« Allons, Bayard, dépêchez-vous ! »

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