Et le soir – sonnez trompettes de la renommée, battez cœurs et tambours – le roi François le Grand fait appeler Pierre du Terrail, légende vivante, dont les exploits sont chantés dans l’Europe entière. « Bayard, mon ami… », dit François à la légende vivante qui vient de s’arrêter devant lui « Bayard, mon ami, je veux aujourd’hui soye fait chevalier par vos mains ! » « Sire… », lui répond Pierre du Terrail de Bayard sans peur et sans reproche, «… parce que vous fûtes oint vous êtes le chevalier des chevaliers… » « Allons, allons, Bayard dépêchez-vous ! », s’impatiente François sans doute à genoux sur quelque pierre pointue. Et Bayard s’exécute en posant sur l’épaule royale le plat de son épée. Plus tard, le compositeur du roi, Clément Janequin (1485 - 1558) immortalisa ces journées dans sa chanson
Léonard sans limite
En 1507, Louis XII prenait Milan et y découvrait un génie : Léonard de Vinci dont il s’empressait de faire son peintre et ingénieur personnel. En 1515, François Ier
retrouve à Milan ce génie à qui il propose de venir s’installer en France. Léonard accepte et arrive en 1516 près du château d’Amboise, au manoir du Clos-Lucé. Il a apporté avec lui quelques tableaux, dont la Joconde. Son bras droit est paralysé, il ne peut plus tenir un pinceau. Mais son imagination est encore débordante, et il invente un lion mécanique dont les mouvements émerveillent la cour lors de grandes fêtes qu’il organise. Un tunnel relie la résidence royale au manoir de Léonard. Cela permet à François Ier de s’entretenir fréquemment avec son hôte d’exception. Le 2 mai 1519, dans sa chambre du Clos-Lucé, Léonard, à soixante-huit ans, rend le dernier soupir la tête posée dans les deux mains royales. Léonard :À table François !
François, suivi de sa cour fort nombreuse, a assisté à la messe vers dix heures. Le déjeuner aura lieu à midi. Dans la grande salle du château, on a répandu sur le sol des herbes odoriférantes. L’huissier entre suivi des officiers serveurs. L’écuyer tranchant apporte dans une vasque les couteaux, puis les viandes sont apportées par le maître d’hôtel et l’officier chargé du pain. Ces viandes sont des rôtis, des pièces de venaison, des volailles, des pâtés, des hachis, le tout somptueusement, artistement présenté. On trouve aussi des potages, des poissons. Gingembre, cannelle et muscade relèvent les plats. Une nouveauté : on mange dans des assiettes de faïence qui remplacent les écuelles en bois et les plats de métal. La fourchette ne fait son apparition qu’à l’époque d’Henri III qui l’a découverte à Venise. Elle ne possède alors que deux longues dents.
Les électeurs qui pourraient transformer le rêve de François Ier
en réalité sont des ecclésiastiques, pas insensibles à l’argent…