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Ô herbeuses clairières! ô printemps éternel et infini des paysages de l’âme, en vous – bien que depuis longtemps calcinés par la sécheresse mortelle de cette vie terrestre – en vous, les hommes peuvent encore se rouler comme un jeune cheval dans le trèfle matinal et, pour de rares et éphémères instants, sentir en eux la fraîche rosée de la vie éternelle. Plût à Dieu que durent ces calmes bénis! Mais les fils de la vie emmêlés, confondus, sont tissés de chaîne et de trame: les calmes traversés d’orages, un orage pour chaque calme. La marche de la vie n’est pas un chemin qu’on ne rebrousse jamais, nous n’avançons pas selon une progression constante jusqu’à l’ultime arrêt, à travers l’enchantement innocent du premier âge, la foi naïve de l’enfance, à travers la condamnation commune du doute de l’adolescence, puis le scepticisme, l’incroyance, pour trouver enfin le repos méditatif du «Si» de l’âge d’homme. Mais, le parcours terminé, nous recommençons la ronde et sommes à nouveau des enfants, des adolescents et des «Si», éternellement. Où est le port ultime dont nous ne lèverons plus l’ancre? Sous quelle voûte céleste extasiée navigue le monde dont les plus harassés ne se lasseront pas? Où se cache le père de l’enfant trouvé? Nos âmes sont les orphelines de filles-mères mortes en leur donnant le jour et le secret de notre paternité demeure dans leurs tombes, là où il nous faut aller pour l’apprendre.


Et ce même jour aussi, Starbuck contemplant de sa pirogue les profondeurs dorées de ce même Océan murmura:


«Insondable beauté, telle que jamais amant n’en vit dans les yeux de sa jeune épouse! Ne me dis rien de tes requins aux dents serrées, ni de tes mœurs de cannibale, ni de tes rapts. Que la foi évince les faits et les chimères le souvenir, je regarde au plus profond et je crois.»


Et Stubb bondit dans cette même lumière dorée, tel un poisson aux brillantes écailles:


– «Je suis Stubb et Stubb a son histoire, mais Stubb prête ici serment qu’il a toujours été joyeux!»

CHAPITRE CXV Le Péquod rencontre le Célibataire

Joyeuse aussi la vision et joyeux les sons que le vent nous apporta quelques semaines après que le harpon d’Achab eut été forgé.


C’était le Célibataire, navire de Nantucket. Il venait à peine de caler son dernier baril d’huile et de verrouiller ses écoutilles pleines à craquer. Maintenant il paradait gaiement, en tenue de fête et non sans quelque gloriole, parmi les navires que de grandes distances séparaient sur les parages de pêche, avant de pointer sa proue vers son pays.


Les trois hommes en vigie au sommet de ses mâts portaient à leurs chapeaux d’étroites et longues banderoles rouges, aux potences de la proue, une baleinière était suspendue, la quille en bas et, pendue au beaupré, on voyait la longue mâchoire inférieure du dernier cachalot qu’ils avaient tué. Les pavillons de poupe et de beaupré, les signaux de toutes couleurs flottaient dans son gréement, deux barils de spermaceti flanquaient de part et d’autre ses trois postes de vigie et plus haut, dans les barres traversières, de petits barils de galère contenaient eux aussi de ce précieux liquide tandis qu’une lampe de bronze était fixée à la pomme de son grand mât.


Comme on l’apprit par la suite, le Célibataire avait eu un succès d’autant plus surprenant que nombre d’autres navires, croisant dans les mêmes eaux, avaient passé des mois entiers sans prendre un seul poisson, non seulement il avait vidé des barils de bœuf et de pain pour faire de la place à l’huile tellement plus précieuse mais encore il avait acheté des tonneaux aux vaisseaux rencontrés et les avait arrimés le long du pont et dans les cabines du capitaine et des officiers. La table même de la cabine avait été réduite en petit bois et les repas y étaient servis sur une barrique d’huile fixée au plancher. Au gaillard d’avant les matelots étaient allés jusqu’à remplir leurs coffres qu’ils avaient calfatés et goudronnés; on ajoutait en plaisantant que le coq avait mis un couvercle à sa plus grande marmite et l’avait remplie, que le garçon avait mis un tampon à sa cafetière et l’avait remplie, que les harponneurs avaient rempli les douilles de leurs fers, que tout en vérité était rempli de spermaceti hormis les poches de pantalon du capitaine dans lesquelles il se réservait d’enfoncer les mains avec complaisance, pour témoigner de sa pleine satisfaction.


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