Читаем Moby Dick полностью

Tandis que cet heureux navire de la chance se rapprochait du sombre Péquod, sur son gaillard d’avant résonnait le battement barbare d’énormes tambours. Lorsqu’il fut plus près encore, on vit que les chaudières géantes avaient été recouvertes de la peau de l’estomac tendu du poisson noir, semblable à du parchemin, et qu’elles grondaient sous les poings fermés des hommes. Sur le gaillard d’arrière, les seconds et les harponneurs dansaient avec les filles olivâtres qui s’étaient laissé enlever par eux aux îles polynésiennes cependant que, suspendus dans une pirogue décorée, solidement amarrée entre le mât de misaine et le grand mât, trois nègres de Long Island présidaient à cette gigue joyeuse avec d’étincelants archets en ivoire de cachalot. En même temps, d’autres membres de l’équipage s’affairaient à grand fracas à détruire la maçonnerie des fourneaux d’où avaient été retirées les chaudières. On aurait pu croire qu’ils tiraient bas une bastille maudite tant étaient sauvages les hurlements qu’ils poussaient tandis que volaient par-dessus bord les briques et le mortier devenus inutiles.


Seigneur et maître du spectacle, le capitaine se tenait debout bien droit sur la demi-dunette afin que se déroulât pleinement sous ses yeux cette scène qui semblait avoir été montée pour son seul divertissement personnel.


Achab, lui aussi, se tenait debout sur son gaillard d’arrière, hirsute et noir, avec une tristesse opiniâtre, et les deux navires se croisant – l’un tout réjouissance en quittant le passé, l’autre tout pressentiment de malheur face à l’avenir – les deux capitaines incarnèrent ce contraste frappant.


– Venez à bord, venez à bord! cria le joyeux commandant du Célibataire en élevant un verre et une bouteille.


– As-tu vu la Baleine blanche? grinça Achab en réponse.


– Non, seulement entendu parler, mais n’en crois pas un mot, dit l’autre avec bonne humeur. Venez à bord!


– Tu es trop diablement gai. Va ton chemin. As-tu perdu des hommes?


– Pas qui vaillent la peine d’en parler… deux Islandais, c’est tout. Mais venez à bord, vieux frère, venez. J’aurai vite fait d’effacer cette ombre à votre front. Venez, voulez-vous, c’est fête, un navire plein et en route pour le pays.


– La familiarité des imbéciles est étonnante! marmonna Achab, puis à voix haute: Tu dis que tes cales sont pleines et que tu rentres au pays, appelle-moi un navire vide en partance. Aussi va ton chemin, j’irai le mien. Ohé, à l’avant. Tout dessus et au plus près!


Ainsi tandis qu’un navire était emporté, guilleret, vent arrière, l’autre, têtu, luttait contre la brise, et ils se séparèrent. L’équipage du Péquod regarda longuement, gravement le Célibataire qui s’éloignait, mais les hommes de ce dernier ne détournèrent pas le regard de leur bacchanale. Cependant Achab, penché sur la lisse de couronnement, les yeux fixés sur le navire rentrant au pays, sortit de sa poche une petite fiole et, regardant alternativement le vaisseau et le flacon, parut réunir deux souvenirs lointains, car celui-ci contenait du sable de Nantucket.

CHAPITRE CXVI Le cachalot agonisant

Tandis qu’on est encalminé et qu’un navire plus favorisé par la fortune fait voile à proximité, il n’est pas rare qu’on bénéficie de cette risée et nous la sentîmes gonfler joyeusement nos voiles. Il parut en aller ainsi du Péquod.

Le lendemain de sa rencontre avec le Célibataire, des baleines furent signalées et quatre d’entre elles furent tuées dont une par Achab.


Il était tard dans l’après-midi lorsque le pourpre combat eut pris fin et que, flottant dans la beauté de la mer et du ciel du couchant, le soleil et le cachalot silencieusement agonisaient ensemble. Dans l’air couleur de rose montèrent alors une si plaintive douceur, et une telle guirlande d’oraisons qu’on eût dit que, du fond des couvents perdus dans les vertes vallées des Philippines, la brise de terre espagnole étourdiment avait pris la mer, emportant ces hymnes du soir.


Apaisé à nouveau, mais seulement pour s’ouvrir à une tristesse plus profonde, Achab, qui s’était écarté du cachalot, regardait avec une attention soutenue s’affaiblir ses soubresauts, depuis sa pirogue à présent tranquille. Tous les cachalots mourants offrent ce même et étrange spectacle d’un être se tournant vers le soleil pour expirer et dans un soir si calme cette vision revêtait pour Achab un caractère d’émerveillement inconnu jusqu’alors.


Перейти на страницу:

Похожие книги

Вечный капитан
Вечный капитан

ВЕЧНЫЙ КАПИТАН — цикл романов с одним героем, нашим современником, капитаном дальнего плавания, посвященный истории человечества через призму истории морского флота. Разные эпохи и разные страны глазами человека, который бывал в тех местах в двадцатом и двадцать первом веках нашей эры. Мало фантастики и фэнтези, много истории.                                                                                    Содержание: 1. Херсон Византийский 2. Морской лорд. Том 1 3. Морской лорд. Том 2 4. Морской лорд 3. Граф Сантаренский 5. Князь Путивльский. Том 1 6. Князь Путивльский. Том 2 7. Каталонская компания 8. Бриганты 9. Бриганты-2. Сенешаль Ла-Рошели 10. Морской волк 11. Морские гезы 12. Капер 13. Казачий адмирал 14. Флибустьер 15. Корсар 16. Под британским флагом 17. Рейдер 18. Шумерский лугаль 19. Народы моря 20. Скиф-Эллин                                                                     

Александр Васильевич Чернобровкин

Фантастика / Приключения / Морские приключения / Альтернативная история / Боевая фантастика