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Les trois voiles neuves correspondantes furent alors enverguées et arisées, tandis qu’une voile d’étai de cape était établie à l’arrière. Ainsi le navire reprit sa route avec quelque précision. Le cap donné au timonier était, pour le moment et dans la mesure du possible, est-sud-est, car au gros du typhon il n’avait gouverné que tant bien que mal. Mais tandis que maintenant il orientait au mieux le navire tout en regardant le compas, voici que, par bonheur le vent parut venir de l’arrière, oui le vent debout malveillant devenait vent de poupe!


Aussitôt on brassa carré, au chant joyeux des matelots: «Oh! le bon vent! Oh! yé oh! saluons-le, les gars!» car le promesse d’un tel événement démentait les funestes présages qui l’avaient précédé.


À peine avait-il orienté les voiles – malgré une sombre répugnance – que Starbuck, s’apprêtant à obéir à la consigne de son capitaine lui enjoignant de faire rapport à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit sur tout arrangement survenu, se dirigea machinalement vers la cabine d’Achab pour l’informer.


Il s’arrêta involontairement devant sa porte avant de heurter. La lampe du carré avait des oscillations longues qui rendaient sa lumière capricieuse et jetaient des ombres changeantes sur la porte fermée du vieillard, une porte mince dont les panneaux supérieurs étaient remplacés par des stores. En raison de l’isolement souterrain de l’endroit il y régnait un bourdonnement silencieux encore qu’il fût enserré de toutes parts par le rugissement des éléments. Contre la cloison de l’avant, les mousquets chargés, debout dans le râtelier, brillaient, attirant le regard. Starbuck était un homme droit et honnête, mais au moment où il aperçut les armes, une pensée mauvaise germa étrangement en son cœur, si mêlée encore à sa pacifique bonté qu’il n’en prit pas conscience sur-le-champ.


– Il m’aurait bien descendu, une fois, murmura-t-il, oui, voilà le mousquet qu’il a braqué sur moi, celui-là avec la crosse ferrée. Que je le touche, que je le soulève. C’est étrange que moi qui ai tenu en main tant de lances meurtrières, c’est étrange que je tremble ainsi. Chargé? Il faut que je le sache. Oui, oui… et la poudre dans le bassinet… ce n’est pas bien. Il vaudrait mieux la vider… Attendons, il faut que je me guérisse de cela. Je vais tenir l’arme fermement tout en réfléchissant. Je suis venu lui faire rapport d’un vent favorable. Mais favorable à quoi? À la mort et à la perte… il n’est favorable que pour Moby Dick. C’est un vent favorable pour ce seul maudit poisson. Le canon même qu’il a levé sur moi! celui-là même… je le tiens en ce moment, il m’aurait tué avec l’arme même que je serre. Oui, et il tuerait volontiers tout son équipage. N’a-t-il pas dit qu’aucune tempête ne lui ferait amener les voiles? N’a-t-il pas brisé son sextant céleste? Et dans ces mers périlleuses, ne cherche-t-il pas sa route à l’estime douteuse du loch? Et dans ce typhon même, n’a-t-il pas juré qu’il ne voulait point de paratonnerres? Doit-on souffrir docilement que ce vieil homme fou entraîne tout l’équipage d’un navire à sa perte avec lui? Oui, si ce navire va à la mort, il deviendra de propos délibéré le meurtrier de plus de trente hommes, et sur mon âme je peux jurer que ce navire ira à la mort, si on laisse Achab faire ce qu’il veut. Ce crime lui serait épargné si, en cet instant, il disparaissait. Ah! il marmonne en dormant? Oui, il dort là… tout près. Il dort? Oui, mais il vit et se réveillera bientôt. Et alors, je ne pourrai m’opposer à toi, vieil homme. Tu n’écoutes ni la voix de la raison, ni les arguments, tout cela tu le méprises. Tu n’aspires qu’à voir obéis catégoriquement tes ordres catégoriques. Oui et tu dis que les hommes ont prêté ce serment qui est le tien, tu dis que nous sommes tous des Achab. Dieu m’en préserve! Mais n’y a-t-il pas d’autre moyen? Un moyen légal? Le faire prisonnier pour le ramener de force? Comment espérer arracher aux mains vivantes de ce vieillard sa vivante puissance? Seul un sot le tenterait. En admettant qu’il soit garrotté, lié de cordes et de haussières de la tête aux pieds, enchaîné aux bagues d’amarrage sur le sol même de sa cabine, il serait alors plus hideux qu’un tigre en cage. Je ne pourrais en supporter la vue, je ne pourrais fuir ses hurlements. Tout réconfort et jusqu’au sommeil et la raison sans prix me seraient ôtés pendant ce long, cet intolérable voyage. Que reste-t-il alors? La terre est à des centaines de lieues, le Japon interdit est la plus proche. Je suis seul, ici, en pleine mer, deux océans et un continent tout entier se tiennent entre la loi et moi. Oui, oui, il en est bien ainsi. Le ciel est-il meurtrier lorsque sa foudre frappe dans son sommeil un meurtrier en puissance consumant ensemble ses draps et sa chair? Et serais-je, alors, un meurtrier si… Et lentement, furtivement, il appuya le canon du mousquet contre la porte.


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ВЕЧНЫЙ КАПИТАН — цикл романов с одним героем, нашим современником, капитаном дальнего плавания, посвященный истории человечества через призму истории морского флота. Разные эпохи и разные страны глазами человека, который бывал в тех местах в двадцатом и двадцать первом веках нашей эры. Мало фантастики и фэнтези, много истории.                                                                                    Содержание: 1. Херсон Византийский 2. Морской лорд. Том 1 3. Морской лорд. Том 2 4. Морской лорд 3. Граф Сантаренский 5. Князь Путивльский. Том 1 6. Князь Путивльский. Том 2 7. Каталонская компания 8. Бриганты 9. Бриганты-2. Сенешаль Ла-Рошели 10. Морской волк 11. Морские гезы 12. Капер 13. Казачий адмирал 14. Флибустьер 15. Корсар 16. Под британским флагом 17. Рейдер 18. Шумерский лугаль 19. Народы моря 20. Скиф-Эллин                                                                     

Александр Васильевич Чернобровкин

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