Читаем Мои воспоминания. Под властью трех царей полностью

Samedi 6 Juillet. Demain le bal! Toutes nos t^etes sont pleines de cette id'ee, on compte et recompte les invit'es – on lit avec satisfaction les billets, qui acceptent, avec d'epit ceux qui refusent. On va voir la Гора Katale orn'ee d’une multitude de fleurs. Entre les mille distractions de ces jours j’ai trouv'e quelques moments `a consacrer … `a la Muse! Voici ce qui l’a provoqu'e. Hier la grande-duchesse me ramena du mont Katale. La soir'ee 'etait magnifique et je ne r'esistai pas `a la tentation de m’'etablir pour quelques instants sur le balcon pour у attendre le reste de la soci'ete, qui revenait `a pied. L’air 'etait pur et embaum'e des parfums du soir, le ciel serein, la temp'erature vivifiante et douce, le silence troubl'e seulement par les 'echos des voix de la societ'e attard'ee, tout concourait pour p'en'etrer mon ^ame d’un sentiment piein de douceur, je levai les yeux vers la voute c'eleste si calme, si majestueuse de son harmonie grandiose. Je sentis, que si j’'etais n'ee po`ete, ce moment m’aurait inspir'e mes plus beaux chants, et je plongeai dans l’int'erieur de mon ^ame, pour en tirer les expressions qui devaient rendre les sentiments que j’'eprouvais. Cette nuit encore, j’y r^evai, et ce matin, je mis en ordre mes id'ees et j’ecrivis:

Plus que l’'eclat brillant du jour plein de splendeurJ’aime l’heure douteuse, o`u la lune projetteDe son p^ale rayon la r^eveuse douceur.J’aime d’un ciel serein la majest'e muetteEt le calme imposant d’un beau soir de l’'et'eEt j’aime `a veiller seule `a l’heure o`u tout sommeille,A sentir s’'elever la douce volupt'eQu’un r^eve, une pri`ere en mon ^ame r'eveille.C’est l’heure, o`u tout repose, o`u la nature dort,Seule l’^ame s’'el`eve au-dessus de la terreOubliant tous ses maux, et perce avec transportLes voiles t'en'ebreux, pour trouver la lumi`ere.Le calme de la nuit se r'epand dans mon coeur,Je le sens palpiter d’un frisson plein de charmes.Mon ^etre est travers'e par un souffle enchanteurQui me fait voir le Ciel, et qui tarit mes larmes.Et dans mon coeur r'esonne un son m'elodieux,Car tu descends alors, divine po'esie,Et mon ^ame en extase en s’'elancant aux CieuxPar un douleureux charme est touch'ee et ravie!O! moment plein d’ivresse! ^o suave douleurQui frappe en tons r'eveurs, les cordes de ma lyre.Le coeur sait te comprendre et sentir ta douceur,H'elas, l’esprit n’a pas de mots pour te d'ecrire!

Je me trouve dans un de ces moments de la vie, o`u on voudrait la passer `a contempler une belle nuit 'etoil'ee, `a lire des po'esies inspir'ees, `a 'ecouter les accords d’une voix s’'elancant vers le Ciel, accompagnant le son grave d’une orgue r'eligieuse; dans un de ces moments aussi o`u l’on sent le manque dans votre coeur de la pl'enitude de vie que vous trouvez dans la nature. Oh! s’il 'etait permis `a ce coeur de former un d'esir!… O doux, mais irr'ealisable r^eve, quitte moi – une sph`ere 'etroite est trac'ee autour de ma vie. Que ma pens'ee s’y renferme aussi.

8 Juillet. J’ai eu une conversation sur la po'esie avec Fredro, dont j’ai infiniment joui. Il a un esprit s'erieux et m'edidatif sous l’apparence comique, dont il l’enveloppe, et je lui trouve beaucoup de charme. Il m’a appris une jolie 'enigme de Jean Jacques Rousseau dont le mot est Portrait.

Enfant de l’art, rival de la natureSans prolonger les jours, j’emp^eche de mourir.Plus je suis vrai, plus je fais impostureEt je deviens trop jeune `a force de vieillir.

Le duc est de nouveau parti et pour son retour on pr'epare une nouvelle surprise.

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