Читаем Orchéron полностью

Ils s’échouèrent sur les bottes de paille, renversant au passage la cruche d’eau et la coupe de fruits. Perchée sur lui, elle se contorsionna comme une éclipte dorée pour se glisser sous son grand corps, releva les jambes et les croisa sur son dos pour mieux s’ouvrir, pour mieux favoriser l’intromission du visiteur imposant qui s’impatientait à sa porte. Elle n’était pas sûre tout à coup d’être assez grande pour l’accueillir. Elle poussa un petit cri lorsqu’une première poussée d’Orchéron brisa net son hymen, un long soupir de surprise et de protestation lorsqu’un deuxième coup de bassin, impérieux, puissant, la fendit de part en part comme une bûche. Elle resta pendant quelques instants écartelée, tétanisée, le souffle coupé, ne sachant si elle devait se réjouir ou se désoler. Puis son frère adoptif se mit à aller et venir en elle avec une douceur infinie, étonnante pour un homme de sa corpulence. Elle se détendit, épousa ses mouvements, joua avec l’intrus qui se faisait maintenant tendre, caressant, se déroba pour l’abandonner pendant quelques instants à sa porte, le reprit avec avidité, le garda en elle, le bassin basculé vers l’avant, les fesses décollées du drap de laine végétale, le pubis collé au pubis d’Orchéron, les seins écrasés sur son torse, les ongles enfoncés dans sa nuque, les dents plantées dans son épaule. Elle jouissait du contact de leurs peaux suantes, glissantes, chuintantes, de la cadence précipitée de leurs souffles, de l’enchevêtrement grisant de leurs odeurs, de leurs chaleurs. Elle gémissait d’être prise et de prendre, d’exercer son pouvoir de femme, d’emprisonner la puissance de l’homme. Des frissons naissaient au creux d’elle et montaient en spirales voluptueuses, fascinantes. Elle ne chercha pas à résister d’ailleurs, elle comprit d’instinct que son visiteur, gagné par la fébrilité, perdait tout contrôle sur lui-même et s’apprêtait à défaillir. Elle se creusa encore pour le blottir et le retenir au fond d’elle, suffoqua sous le poids d’Orchéron, lâcha prise, bascula dans un désordre indescriptible lorsque la semence de son frère et amant irrigua par saccades son intérieur profané.

Le fracas d’une porte ouverte à la volée ne leur laissa pas le temps de reprendre leur souffle et leurs esprits. Orchéron était encore allongé sur Mael quand Aïron, une petite solarine à la main, s’introduisit dans le grenier. Le visage du constant, chiffonné de sommeil, se renfrogna un peu plus à la vue de leurs deux corps nus et surpris dans une position qui n’entretenait aucune équivoque.

« Le malheur est sur nous… »

Planté sur ses deux jambes maigres qui s’évadaient de sa courte chemise de nuit comme des troncs desséchés, il se tenait dans l’encadrement de la porte avec la même affabilité qu’un épouvantail à nanziers. Ses cheveux tombaient en boucles grises et emmêlées sur ses épaules, une barbe de deux ou trois jours noircissait ses joues hâves, ses yeux lançaient du fond de ses arcades broussailleuses des éclats de colère et de peur.

Dégrisée, plus prompte à réagir que son frère, Mael sauta du lit de bottes de manne et courut se saisir de sa robe dont elle se revêtit en un clin d’œil.

« Et toi, qu’est-ce que tu attends pour te rhabiller ? » fit Aïron à l’adresse de son fils adoptif.

Orchéron se leva à son tour, penaud, les mains plaquées sur son sexe encore gorgé de désir.

« Je l’ai su dès que je t’ai vu sur la rive d’Abondance, ajouta Aïron.

— Comment pouvais-tu savoir que Mael et moi…

— Je ne te parle pas de ça, idiot ! J’ai toujours su qu’en te recueillant j’introduisais le malheur dans la maison d’Orchale. »

Orchéron drapa rageusement son pagne de laine végétale entre ses cuisses et le noua sur le devant.

« Alors fallait pas m’adopter ! »

Aïron jeta un coup d’œil derrière lui avant de secouer la tête d’un air abattu.

« On en parlera à un autre moment. Les protecteurs des sentiers, ils fouillent la maison, ils sont à tes trousses.

— Pour quelle raison ? s’écria Mael.

— On n’en sait foutre rien. Mais votre mère est persuadée que le chasseur de l’autre jour recherchait Orchéron et qu’ils viennent pour lui. Il doit se mettre à l’abri pendant quelque temps.

— Où ? s’écria Orchéron. Si vraiment ils en ont après moi, ils battront tout le Triangle pour me retrouver…

— Tu vois un autre choix ? Orchale t’a fait préparer un sac de vivres, une gourde d’eau, un couteau de corne, des vêtements et des chaussures. Quelqu’un t’attend au coin de l’atelier de poterie pour te les remettre. Fiche le camp maintenant, avant qu’il ne prenne aux protecteurs l’idée de fouiner dans les silos. »

Orchéron lança un regard désespéré à Mael, figée par la stupeur et la peur près de la table basse.

« Il existe une autre solution, dit-il, les mâchoires serrées. Que tous les hommes de ce domaine s’arment de couteaux, d’outils ou de pierres et accueillent ces couilles-à-masques comme ils le méritent ! »

Aïron se frotta les lèvres d’un revers de main.

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