Читаем Quelqu'un marchait sur ma tombe полностью

— Le fourgon cellulaire n’est pas arrivé. Ça n’est pas encore alarmant, mais c’est déjà troublant.

Il regarda l’heure. Sa pendule marquait sept heures moins deux.

— Il y a des encombrements en fin de journée, souligna l’un des inspecteurs.

— C’est vrai, reconnut le commissaire. Mais ma conviction est établie…

Ses dents se crispèrent sur l’allumette fichée dans le cigare.

— Il s’est passé quelque chose dans cet ascenseur, affirma-t-il paisiblement. Vous allez suivre ce fourgon à la trace à partir de l’Elbtunnel. Prenez tous les hommes disponibles et mettez-vous immédiatement en chasse.

— Vous croyez qu’il s’agit d’une évasion, herr commissaire ? demanda un inspecteur.

— Oui, je le crois, répondit le commissaire. Le prisonnier transporté est un gangster français très dangereux. Il est condamné à la détention à vie pour avoir descendu un flic de Hambourg.

Il sortit son cigare de sa bouche et le secoua doucement au-dessus de son cendrier.

— S’il s’est échappé, on le retrouvera. Et alors on s’arrangera pour ne pas lui faire de cadeau. Rompez ! 

<p>13</p>

Frank sortit son faux passeport de sa poche et se mit à le feuilleter en le tenant près de ses yeux, comme le font les myopes.

— Au fait, où suis-je né ? demanda-t-il en plaisantant.

Lisa sortit de son imperméable un étui noir et le lui tendit.

— C’est vrai, dit-elle, je ne pensais pas à te les donner.

Frank reconnut l’objet et fut attendri.

— Ah ! tu y as pensé !

Il sortit des lunettes de l’étui. Des lunettes de grand-mère, à monture de fer. Il en chaussa son nez et se mit à regarder autour de lui pour « les essayer ». Ces archaïques bésicles lui donnait un petit air doctoral. Il faisait — songea Lisa — philosophe russe. Il avait soudain le visage déterminé et inquiétant de ces intellectuels qui lançaient généreusement des bombes et des idées avant la guerre de 14.

— C’est gentil d’y avoir pensé, Lisa, remercia le garçon. Ça fait du bien, tu sais…

Il l’embrassa et retourna s’asseoir auprès de Gessler. Il étudia le passeport, mais en le tenant cette fois éloigné de lui.

— Ma vue va mieux, remarqua Frank.

Il lut la fiche signalétique du document.

— Beaucoup mieux.

Et, s’adressant à Gessler.

— En général, dit-il, le temps ne fait qu’accroître nos maux. Il n’arrange que la myopie.

Il ferma le passeport d’un geste sec et le fourra dans sa poche.

— Monsieur Gessler, attaqua-t-il avec brusquerie, pourquoi nous avez-vous raconté cette histoire de barrage, tout à l’heure ? Paulo vient d’aller voir : tout est calme, dehors.

Son âpreté fit sursauter Lisa. Freddy s’approcha, le visage déformé par une lippe mauvaise. Il tenait un appareil téléphonique à chaque main.

— Tout est très calme, renchérit Paulo, lequel se tenait adossé à un pilier de fer, tout près de l’avocat.

Il y eut une période interminable de silence. Warner lisait le journal dont les bandes dessinées intéressaient Paulo avant la venue de Frank. Baum somnolait dans le fauteuil pivotant. Les deux Allemands n’avaient aucunement conscience de la brusque tension qui venait de se produire.

— C’est pas gentil de nous faire peur, grinça Freddy en se penchant sur l’avocat.

Gessler, débordé, se dressa, par réaction. Son expression maussade avait disparu. D’un geste lent, il écarta Freddy qui lui barrait le chemin. Lisa, Frank et Paulo ne le perdaient pas de vue. Lisa sentait battre son cœur à grands coups désordonnés.

— Je sais bien que ça peut vous paraître surprenant, soupira l’avocat ; mais je n’ai pas eu le courage de partir.

— C’est plutôt pour rester qu’il faut du courage, affirma l’évadé. Un sacré courage, même !

Warner tourna les pages de son journal et se mit à fredonner une chanson. Baum dormait ferme en ronflant par moments.

— Paulo, Freddy ! appela Frank.

Les intéressés se rapprochèrent.

— Voulez-vous descendre un instant dans l’entrepôt avec monsieur Gessler !

Frank avait parlé lentement, sans hargne, d’un ton absolument neutre, mais ils ne s’y trompèrent pas. Son regard fixe trahissait la confusion de ses pensées.

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