Читаем Révolte sur la Lune полностью

— Nous avons assez d’énergie. Et s’il dit « demain », c’est qu’il sait ce qu’il construit. Ce sera donc aujourd’hui… disons vers 6 heures. Je vais travailler avec lui. Wyoh chérie, veux-tu prendre mes bras ? Il me faut le numéro six et le numéro trois et, tant qu’à faire, prends aussi le numéro cinq. Viens avec moi, tu me les changeras au fur et à mesure de mes besoins. Stu, j’aimerais que vous écriviez quelques messages bien méchants ; je vais vous donner l’idée générale et vous y ajouterez du fiel. Greg, nous n’allons pas envoyer immédiatement ces rochers dans l’espace. Ceux qui y sont déjà vont arriver à destination dans dix-huit ou dix-neuf heures. Alors, quand les N.F. annonceront qu’il n’y a plus de projectiles et qu’il n’y a donc plus rien à craindre de Luna, à ce moment, nous interromprons avec fracas leurs bulletins d’informations et nous annoncerons les prochains bombardements. Il faut calculer les orbites les plus courtes possibles, Greg, dix heures ou moins : vérifie l’aire de catapultage, la centrale thermonucléaire et les postes de commandes ; il faut que tout soit prêt, nous avons besoin de publicité.

Wyoh revenait avec mes bras. Je lui ai demandé le numéro six et j’ai ajouté :

— Greg, mets-moi en contact avec Harry.


* * *


Six heures plus tard nous étions prêts à émettre en direction de Terra. C’était un beau bricolage pour lequel nous avions surtout utilisé les sondes à résonance dont on se servait au début des recherches minéralogiques. Il pouvait transmettre sur une fréquence radio et semblait assez puissant. On avait enregistré les versions de mes avertissements, rédigées avec verve par Stu, et Harry se tenait prêt à les émettre le plus rapidement possible : tous les satellites de Terra étaient équipés pour recevoir à une vitesse même soixante fois supérieure à la normale, et nous ne voulions surtout pas faire fonctionner notre émetteur plus de temps que nécessaire : la surveillance à vue avait confirmé nos craintes, il restait au moins deux vaisseaux en orbite autour de Luna.

Nous avons donc dit à la Grande Chine que ses principales villes côtières recevraient chacune un cadeau de notre part, qui tomberait à 10 kilomètres au large des côtes de Pusan, de Tsingtao, de Taïpeh, de Shanghai, de Saigon, de Bangkok, de Singapour, de Djakarta, de Darwin et ainsi de suite. Seule exception : le Vieux Hong-Kong qui recevrait un coup au but au sommet même des bureaux des N.F. pour l’Extrême-Orient ; nous demandions donc avec insistance à tous les habitants de Hong-Kong de s’éloigner. Stu avait ajouté que les membres du personnel des N.F., n’étant pas considérés comme humains, étaient instamment priés de rester à leur poste.

L’Inde recevait les mêmes avertissements concernant ses villes côtières et nous ajoutions que les bureaux centraux des N.F. seraient épargnés pendant encore une rotation de Terra car nous entendions sauvegarder autant que possible les monuments historiques d’Agra. Nous voulions aussi donner le temps à la population d’évacuer les objectifs (J’avais l’intention de prolonger ce délai d’une autre rotation, quand le délai expirerait, par respect pour Prof ; puis d’une autre rotation, et ainsi de suite, indéfiniment. Pourquoi diable avaient-ils construit leurs bureaux officiels si près du plus magnifique tombeau jamais érigé ! Enfin, que voulez-vous. Prof y tenait beaucoup.)

Au reste du monde nous avons dit de rester dans les gradins car nous allions jouer les prolongations. Les gens étaient priés de se tenir éloignés de tous les bureaux des N.F., où qu’ils se trouvent ; nous avions maintenant l’écume aux lèvres et n’allions épargner aucune installation des N.F. Encore mieux : les habitants des villes où se trouvaient les quartiers généraux des N.F. feraient aussi bien de les évacuer complètement, sauf, naturellement, les personnalités et les flics, qui devaient, eux, rester sagement assis.

Puis j’ai passé les vingt heures suivantes auprès du jeunot pour lui apprendre à effectuer des observations éclairs dès que notre ciel se trouverait dégagé de tout vaisseau, ou du moins quand nous le pensions. Chaque fois que je le pouvais, je dormais un peu ; Leonore attendait à côté de moi et me réveillait à temps pour les opérations suivantes. À ce moment, nous avions épuisé les rochers de Mike ; nous nous sommes tous mis en état d’alerte pour lancer les premiers rochers du jeunot, aussi haut et aussi rapidement que possible. Nous avons attendu près de lui pour vérifier qu’il tirait juste, puis nous avons dit à Terra où il fallait regarder et quand se produiraient les prochains bombardements pour que tout le monde sache bien que les prétentions à la victoire des N.F. ne valaient pas mieux que tous les mensonges déversés depuis un siècle au sujet de Luna… tout cela de la plume distinguée, acerbe, précise et vitriolée de ce brave Stu.

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