Читаем С.Д.П. Из истории литературного быта пушкинской поры полностью

Ce 4 Juin 1821 `a 7 heures du mat in.

J ’ai 'et'e chez elle. J’y ai pass'e toute la journ'ee d’hier. Yakowleff n’'etant point venu, je n’y ai trouv'e que Pana"ieff et cet 'eternel Lop^es qui est pourtant un tr`es brave garcon: mainte et mainte fois il m’a invit'e chez lui et comme je veux `a pr'esent changer de conduite `a l’'egard d’elle, je veux bien aller chez lui un dimanche.

Quel salut froid de sa part! Elle avait un peu l ’air f^ach'e en me demandant l’'etat de ma sant'e: je lui ai r'epondu que je me portais parfaitement.Un moment apr`es Lop^es prenait cong'e d’elle, pr'etextant d’aller `a la chasse ou quelque chose de semblable. Elle a couru apr`es lui, comme pour arr^eter son chien qui voulait le suivre. J’ai vu ce man`ege, et je suis rest'e dans les apparte-ments. Apr`es un quart d’heure je suis sorti pour prendre un peu d’air et je l’ai apercue au bout de la fabrique `a cordages. Comme il 'etait impossible qu’elle ou Lop^es ne m’eurent remarqu'e, je pris le parti de les aller joindre. Il s’est en all'e et j’ai reconduit Mme dans les appartements. Voil`a un court entretien qui s’engage entre nous deux o`u elle me fait des reproches de ne l’avoir pas atten-due mardi et d’^etre parti sans la voir: elle a r'ep'et'e, comme de raison, sa que-relle accoutum'ee sur les pr'etentions que j’ai etc. etc. Son 'epoux et Pana"ieff vinrent nous joindre et les pourparlers ont cess'e. J’ai voulu partir tout de suite niais elle me forcait `a rester. La curiosit'e m’a piqu'e et j’ai renvoy'e mon cocher. Apr`es le d'ejeuner elle s’est mise `a piano, j’ai la pri'ee de chanter Ragazze <нрзб.>, ce qu’elle fait d ’assez bonne gr^ace. Pana"ieff lui a rappel'e ma romance «Ты мне пылать» etc: elle l’a chant'e de m^eme. Cela m’a d'eplu et je voud-rais ne l’avoir jamais faite cette maudite romance, car c’est une pierre de touc-he de mes sentiments. Aussi je suis all'e vite chercher ma canne et mon cha-peau et je sortis pour aller faire un tour de promenade jusqu’`a la campagne de comtesse Besborodko.

En revenant je rencontre M-me avec Pana "ief qui sont aussi sorti pour la promenade. La politesse exigeait que je les suivisse, ce que je n’ai pas manqu'e de faire. La promenade s’est pass'e assez gaiement, dans la conversation on en est venu `a Mr. Yakowleff: je lui dit qu’elle le maltraitait et c’'etait lui donner un champs libre pour faire une sortie contre les pr'etentions etc. etc. Il veut, dit-elle, qu’on s’occupe de lui exclusivement, il croit qu’on le m'eprise… (NB. Ce n’est pas lui, c’est moi qui l’ai dit dans mes lettres, aussi que j’ai tr`es bien compris `a qui cela s’adressait indirectement). En rentrant je l’ai fait beaucoup rire au d^iner, de sorte qu’elle a eu une attaque des nerfs par la suite. Qu’il est dommage, qu’un si beau corps soit sujet aux affections vaporeuses! Elle, qui devrait ^etre la sant'e m^eme, elle qui devrait compter tous les instants de sa vie par autant de jouissances, a les nerfs trops faibles: tous les plaisirs un peu ex-cessifs, toutes les peines un peu sensibles la d'erangent et lui co^utent plusieu-res heures de souffrances.

Dans tout le cours de cette visite, cependant, j ’ai remarqu'e chez elle une tendance de me peiner. Elle riait quelquefois d’un rire offensant, elle faisait ressortir l’esprit de Pana"ieff aux d'epens du mien, etc. etc. Une fois Pa-na"ieff a dit `a peu pr`es une b^etise, une incons'equence sur mon compte; et bieninvolontairement, elle en a rit jusqu’aux p^amoisons. Elle a cru que j’en serais piqu'e, et elle s’y est tromp'ee: je compris son intention et je ris avec elle. Il faut bien autre chose pour me d'econtenancer. Elle ne conna^it pas mon caract`ere, elle ne sait pas que je supporte tout de la part d’une femme, surtout d’une fem-me aimable, mais je ne supporte point des propos d’un homme et que je sais parer les paroles en d'ecochant traits pour traits, ainsi comme j’ai su dans plus d’une occasion, montrer de la fermet'e et me battre avec des armes bien plus graves.

Je suis parti vers 11 heures et demi et `a dire la v'erit'e, pas trop content de ma journ'ee.

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