La soir 'ee d’hier que j’ai pass'e chez Izma"iloff, n’a pas 'et'e trop bien remplie, je ne sais trop pourquoi. Il y a eu une quinzaine de personnes pres-que toutes mes connaissances. Madame Izma"iloff a un peu diminu'e de sa s'echeresse et de son ton froid qu’elle affecta depuis quelque temps `a mon 'egard, parce que j’ai fait une fois l’'eloge de la charmante Mme P… ff en sa pr'esence. C’'etait encore dans le commencement de ma connaissance avec cet-te aimable dame. Je ne sais pourquoi Mr. Kniagewitsch l’ain'e m’a paru piqu'e d’une plaisanterie toute innocente. Je n’ai pas voulu l’offenser d’aucune ma-ni`ere. Son fr`ere est revenu de Laybach, il m’a fait le r'ecit de son voyage `a Venise. Noroff, Ostolopoff et moi nous avons parl 'e de la litt'erature italienne, francaise, et russe. J’ai promis `a Noroff de passer chez lui lundi matin. Je l’aime beaucoup, ce brave militaire; la noble marque de sa valeur, une jambe de bois, est le meilleur certificat pour lui aux yeux de ses concitoyens. Je suis rentr'e `a 11 heures et demi, et j’ai rencontr'e Jakowleff, tout pr`es de la porte; il 'etait venu me dire le bonsoir. Nous avons parl'e une demi-heure; Madame a eu aussi sa part dans notre conversation: nous avons parl'e de son amabilit'e et lui avons d'esir'e un caract`ere un peu moins changeant, et de ne pas traiter avec rigueur les gens qui lui sont bien sinc`erement d'evou'es.