Читаем San-Antonio polka полностью

Stevens hausse les épaules.

— Commissaire, murmure-t-il, l'instant est venu d'avoir une conversation sérieuse.

Boum, servez chaud ! La minute de vérité est arrivée. Je ne sais pas ce que ces braves gens attendent de moi, mais je sais que je ne pourrai pas le leur donner tant qu'ils emploieront la manière forte, Voilà des gnons en perspective ! Si j'avais eu pour vingt-cinq centimes de jugeote, mes amis, je me serais fait marchand de rameaux, comme ça j'aurais eu trois cent soixante-quatre jours de vacances par an !

— Ne me faites pas languir, dis-je, je vous écoute. Surtout ne vous approchez pas trop près de mon oreille : elle est tellement béante que vous choperiez le vertige.

— Nous avons en notre possession les plans d'une arme secrète à laquelle votre gouvernement tient sûrement beaucoup !

— Je sais.

Il sourcille.

— Oh ! je vois que Lormont vous l'a déjà dit !

— Il me l'a balbutié, oui. Entre nous et le marchand de boules de naphtaline des toits, vous l'avez salement bousculé, ce pauvre biquet !

Il rit jaune.

— Un proverbe dit qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs !

— Dites, coupé-je, à propos d'omelette.. J'ai l’estomac en forme de 8.

— Revenons à nos moutons !

— C'est ça. Vous me mettrez trois côtelettes, sur un lit de haricots de préférence ! Vous disiez donc, chère ignoble fripouille ?

Il tique, son soulier remue. Il a grande envie de me le propager dans là région faciale, pourtant il s'abstient.

— Je disais que nous avons les plans de Cette arme secrète. Plusieurs nations étrangères nous les paieraient très cher ; vous devez vous en douter !

— Un peu.

— Seulement, poursuit Stevens sans rire, nous sommes de grands patriotes, monsieur le commissaire, et nous préférons les restituer à la France.

Je ne bronche pas.

— Vous m'avez entendu ?

— Très bien. Qu'est-ce que vous espérez ? Que je vais vous chanter la marseillaise ou vous décorer de la légion d’honneur ! ?

— Ce que j'espère est beaucoup plus raisonnable et beaucoup plus discret, commissaire.

— Ce ne serait pas un petit tas de billets de banque ?

— Exactement.

— Combien ? demandé-je, comme si j'avais la possibilité de signer un chèque.

— Les comptes ronds sont ceux qui circulent le mieux, plaisante Eva.

Elle étend la main et me caresse la joue.

— Nous voulons un million de dollars, mon cher ami.

— C'est pas un nombre, c'est un roulement à billes !

— Et il nous le faut dans les trois jours, sinon nous traitons ailleurs.

Je fais une petite grimace, style publicité pour le célèbre laxatif « Bédolart ».

— Et pourquoi me racontez-vous ça à moi, mes amours ? Pour soulager vos petites consciences dont les amortisseurs doivent être K.O. ?

— Une idée d'Eva, fait Stevens, elle va vous l'exposer.

— Eh bien, fait la belle enfant, voyez-vous, San-Antonio, j'ai pensé que vous étiez le messager idéal pour négocier cette affaire… heu… délicate !

J'en suis comme douze mille ronds de flanc rangés par paquets de six dans le tiroir de votre cravate du dimanche.

— Siouplaît, baronne ?

— Le gouvernement français ne peut qu'accorder toute l'audience et tout le crédit souhaitables à l'un de ses plus prestigieux serviteurs. Vous avez vu Lormont ici, vous savez donc que nous ne bluffons pas. Vous savez en outre que nous sommes hors d'atteinte, puisque nous trouvant en territoire étranger. Vous avez pu constater en outre combien notre organisation était forte. Bref, allez dire tout cela en haut lieu et réclamez pour nous le million de dollars en question.

— Petit détail au passage, souligne Stevens, nous voulons vraiment des dollars, en coupures de dix au maximum.

— Contre cette rançon, nous vous remettrons les plans, commissaire, continue la belle Eva. Et nous vous offrirons à titre de prime, Lormont, votre gros inspecteur et même ce pauvre truand de Belloise si sa peau vous intéresse. Correct, non ?

— C'est un lot, c'est une affaire, m'exclamé-je.

Et je continue, parodiant un camelot :

— A tout acheteur de l'arme atomique, je donnerai : son constructeur qui fait un, un flic obèse qui fait deux, un voyou au grand cœur qui fait trois. Et afin de vous faire réaliser la bonne affaire du siècle, j'ajouterai le joli stylo que voici. Corps galalithe, remplissage automatique, plume or dix-huit carats !

Vous êtes tellement marrants tous les deux que quand je vous regarde j'ai envie de suivre le premier enterrement venu pour pouvoir rattraper mon sérieux.

Stevens se lime un ongle et dit sans me regarder :

— Votre tempérament fougueux vous égare, commissaire. N'oubliez pas que si vous refusez ce marché, nous traiterons ailleurs, nous n’avons que l'embarras du choix et déjà, des contacts sont pris autre part. Si les tentatives avec la France n'aboutissaient pas, nous devrions nous débarrasser de vos petits amis, de Lormont et… de vous-même !

— Ce serait infiniment dommage, soupiré-je, je connais au moins cent quarante-six ravissantes personnes qui ne s'en remettraient pas.

Je réfléchis comme le premier miroir Venu. Là vie est poilante, vous ne pensez pas ?

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