Читаем San-Antonio polka полностью

— Alors, mon chou, ça vous plait, les voyages ?demandé-je à ma compagne de banquette.

— Terriblement.

— Etes-vous contre les échanges standard ?

— Comment ça ?

— Si vous étiez pour, je vous échangerais votre prénom contre le mien.

— Je m'appelle Huguette.

— Ravissant. Ça me fait penser à Muguet. Vous savez que vous ressemblez à un brin de muguet ?

— Et toi tu ressembles à une botte d’asperges ! ricane Pinaud.

— Et vous, fait-elle, votre prénom ?

— Antoine.

Elle se marre.

— Je l'aurais parié. Quand j'étais petite j'avais une tirelire qui représentait un cochon et on l'appelait Antoine.

Charmant, vous ne trouvez pas ! Ça vous met un Casanova à l'aise. Là-bas, au fond du véhicule, le Délabré se marre comme douze tartes entamées.

Moi qui redoutais qu'il ne s'endorme ! Je le souhaiterais presque maintenant !

— Quel âge avez-vous, joli petit cœur ?

— Dix-huit ans.

— Et que faites-vous dans la vie en attendant d'en avoir dix-neuf ?

— Rien !.

— Mon rêve ! assuré-je. A l'école, mes profs affirmaient que j'aurais des aptitudes pour ça,et puis le destin en a décidé autrement.

— Que faites-vous comme travail ?

— Représentant.

— Et qu'est-ce que vous représentez ?

— Le Français-type, ma jolie.

Elle rigole et demande :

— Offrez-moi une cigarette !

— A votre âge ! sermonné-je. Vous allez avoir des poumons comme le tender d'une locomotive !

Je vous parie des bretelles à escargot contre deux trous dans un ticket de métro qu'elle se prend pour Elisabeth Taylor, cette souris. C'est la première fois qu'elle voyage seule et qu'un adulte beau comme Apollon la baratine. Ça lui grimpe au cigare, fatalement. Je lui joue la scène des cigarettes à la Cary Grant. J'en allume deux et je lui en tends une.

— Vous allez connaître mes pensées, dis-je.

Et elle, du tac au tac, de répondre :

— Rassurez-vous ; je ne vous giflerai pas !

Comment qu'on les fait, les pucelles, cette année !

— Qu'allez-vous imaginer ! m'indigné-je. J'ai des pensées tellement respectables qu'on va les imprimer dans les manuels scolaires, pour remplacer celles de Pascal qui commencent à dater un peu !

Elle rit puis, brusquement, me demande :

— Pourquoi portez-vous des lunettes de soleil en plein hiver ; vous souffrez des yeux ?

— Non, mon chou, mais ça me tient chaud.

— Sa jambe frôle la mienne. Une petite dévergondée, dans son genre ! Je lui fais à la sournoise le coup de la main baladeuse et je règle les culbuteurs de sa jarretelle qui commençaient à vibrer.

Rien de tel que la jarretelle d'une fille pour occuper un gars de mon espèce. A Fontainebleau, je lui joue la scène des adieux, avec patin-fignolé-grande-gourmande, poignée de main au grognard et tout. A Sens (la magie du nom me poussant) je lui fais ma livraison de Veuve Clito avec vulve sur l'Yonne. Bref, lorsque nous atteignons Auxerre, Huguette et le gars moi-même sommes au mieux.

— Trente minutes d'arrêt, buffet ! annonce le chauffeur en remisant son bolide devant un restaurant de routiers.

— Je vous offre un drink, beautiful ! proposé-je.

— D'accord.

Nous nous levons avec les autres voyageurs.

— Prends ta valise ! intime Pinaud. Un type qui est censé coltiner des centaines de milliers de dollars ne les abandonne pas dans un filet à bagages.

Il parle d'or, le Détritus, hein ?

Je chope ma valise. La gosse s'en étonne.

— Comment ! Vous prenez votre valise ?

— Toujours, entre les repas, ma douceur.

— Quelle idée, il y a de l'or dedans ?

— Mieux que ça : il y a de l'argent ! Je suis représentant en coupures de dix dollars. Je les vends vingt dollars les deux, c'est une affaire, vous avouerez !

Nous débarquons dans le restaurant. C'est un coin gentillet. Des cuivres bien fourbis aux murs, des meubles rustiques, des rideaux bonne femme aux fenêtres et un patron gras du bide qui engueule tout le monde pour faire croire qu'il a de l'autorité, vous mordez ?

— Tenez, chérie, posez donc sur cette banquette ce qui accroche tant le regard des hommes et qui leur colle des fourmis dans les doigts !

Elle s'assied, frôleuse, contre ma hanche préférée.

— Que buvez-vous ? un café, ou deux œufs durs ?

— Du thé, Et je prendrais bien un petit sandwich.

— Exactement comme moi. Vous le voulez à quoi, votre sandwich ? A la jambe de porc ou au sergent de ville ?

— A la tomate.

— Je vais vous commander ça directement aux cuisines ! ils m'ont l'air débordés dans cette boîte.

En fait, je voudrais m'isoler afin d'avoir une vraie conversation avec Pinuche. Je cramponne ma valtouze et je m’esbigne.

CHAPITRE XIV

Je passe la commande et vais un instant aux toilettes afin de pouvoir interpeller Pinuchet à ma guise.

— Tu m'écoutes, vieux croûton ! appelé-je.

Silence.

— Ho ! Pinuche, C'est Saint-Michel qui te cause !

— Hmm ! Quoi ! Gnouf ! Heummff, émet le vénérable débris.

— Tu dormais !

— C'est-à-dire que, heu, oui, je… Non, je somnolais un peu en attendant ton retour.

— Ecoute, esclave, j'ai bien réfléchi. Cette valoche, on va certainement essayer de me la rafler en cours de voyage…

— Tu crois ?

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