Passons maintenant encore une fois `a notre brave
Mais avant d'en parler je d'esire ajouter encore quelques consid'erations g'en'erales sur les
Il faut admettre en th`ese g'en'erale que les Allemands r'efugi'es 'etaient scientifiquement mieux d'evelopp'es – que les r'efugi'es des autres peuples – mais cela ne leur profitait pas beaucoup.
Leur langue sentait l’«aulx» acad'emique et les premi`eres trag'edies de Schiller, ils avaient une gaucherie remarquable dans tout ce qui 'etait pratique et un patriotisme irritable, tr`es chauvin `a sa mani`ere et navigant sous le drapeau du cosmopolitisme.
Apr`es les soul`evements des paysans et la guerre de trente ans – les Allemands ne peuvent se remettre – et le sentent[421]. Napol'eon a fait tout son possible pour les r'eveiller – cela n'a pas r'eussi – il n'avait pas eu encore le temps de traverser l'Oc'ean, que les vieux magn'etiseurs – les rois, les professeurs, les th'eologues, les id'ealistes et les po`etes endormaient d'ej`a toute l'Allemagne.
Les Allemands 'etudient tr`es <…>[422] les classes, ils ont toujours des «<…>[423]comme la vie est courte et la science
Les Anglais, les Francais ont des pr'ejug'es que l'Allemand a rarement – et ils sont de bonne foi cons'equents et simples. S'ils se soumettent `a des vieilleries qui ont perdu le sens commun – c'est qu'ils les reconnaissent comme vraies et immuables. L'Allemand ne reconna^it rien, except'e la raison – et se soumet `a tout – c'est `a dire il se sert selon les circonstances des pr'ejug'es vulgaires.
Il est tr`es habitu'e `a un petit
Les r'efugi'es allemands 'etaient de grands cosmopolites – «den Standpunkt der Nationalit"at haben sie "uberwunden». Ils sont pr^ets `a accepter la r'epublique universelle, `a effacer les fronti`eres entre les Etats – pourvu que Trieste et Dantzig restent `a l'Allemagne unie. Les 'etudiants de Vienne ont form'e une l'egion – lors de l'invasion de la Lombardie par Radetzki – conduits par un brave professeur, ils prirent un canon – et le donn`erent en souvenir `a la bonne ville d'Innsbruck.
Avec ce patriotisme chatouilleux et un peu accapariste l'Allemagne regarde avec souci – `a droite et `a gauche. D'un c^ot'e il lui semble toujours que la France traverse le Rhin. De l'autre – que la Russie passe le Ni'emen – et un peuple de vingt – cinq millions se sent orphelin sans protection entre ces deux brigands de grandes routes. Pour se consoler en attendant l'invasion l'Allemand d'emontre «ex fontibus» que la France latine – n'est plus et que la Russie byzantine n'est pas encore.