Victor Hugo nous raconte «ce que l'on entend sur la montagne» Il faut supposer que la montagne du haut de laquelle il a entendu tant de belles choses n''etait pas tr`es haute. La premi`ere chose qui me frappa sur ces hauteurs, c'est l'absence de tout bruit de tout son. On n'entend rien, absolument rien.
De temps en temps, le tonnerre 'eloign'e des avalanches qui tombaient du mont Cervin, venait rompre pour un instant ce silence
C'est la vie qui s'agite, qui se d'em`ene, qui crie et tapage; ici elle est d'epass'ee; elle est rest'ee l`a-bas sous le brouillard. Les plantes m^emes, ces sourd-muets de la nature, disparaissent et me sont repr'esent'ees que par les algues dess'ech'ees, grisonnantes, `a demi gel'ees.
Encore quelques pas – le froid devient plus intense, le verglas qui ne d'eg`ele jamais s''epaissit et forme une cro^ute continue de neige. C'est
…Nous nous arr^et^ames. Arriv'es `a la mer glaciale, enlac'ee par une s'erie de montagnes, elle avait l'air d'un immense Colis'ee, inond'e par des vagues surprises par un froid glacial, qui les arr^eta court au milieu du plus grand 'elan.
Les lignes du mouvement s'arr^et`erent sans avoir eu le temps de se d'eployer en lignes droites,'en lignes de repos, et portant `a tout jamais l'immobile trace du mouvement suspendu.
Je m''eloignais tout seul `a quelque distance, et je m'assis en m'adossant `a un bloc de granit, chavir'e et enfonc'e l`a dans la neige par je ne sais quel caprice des glaces. Une blancheur sans fin, sans voix s''etendait devant moi; un petit vent soulevait de temps en temps une l'eg`ere poussi`ere de neige, la tournait, la laissait tomber, et tout rentrait dans le silence blanc et muet. Une avalanche roula, se brisant et laissant `a chaque coup un nuage glacial qui scintillait et disparaissait.
L'homme se sent mal dans ces cadres. D'epays'e, 'emu, triste, il e sent 'etranger, superflu, 'etonn'e. Et pourtant il respire plus largement et semble, pour un instant, devenir lui-m^eme blanc et comme cette neige, aust`ere et s'erieux comme le linceuil qui couvre ce cadavre de la nature s'ev`ere et morte!
<Раздумье по поводу затронутых вопросов>*
O`u est la v'erit'e? Au moins la diagonale. Il y a d'ej`a vingt trois ans que je cherche un chemin pour sortir de ces contradictions, et c'est encore en 1843 que je t^achais pour la premi`ere fois `a m'orienter dans ces t'en`ebres.
Nous sommes tr`es courageux dans la n'egation et toujours pr^ets `a jeter `a l'eau chaque idole. Mais les idoles de la famille et de la vie domestique sont «waterproof» et reviennent toujours `a la surface. Ils n'ont pas de sens quelquefois – mais ils ont la vie dure; les armes que l'on a employ'ees contre eux – gliss`erent sur leur 'ecaille, les renvers`erent, les abasourdirent – mais ne les tu`erent pas.