Читаем Том 10. Былое и думы. Часть 5 полностью

Pour le christianisme plein de contradictions entre le dogme et la pratique – le mariage est une concession, une faiblesse. Le christianisme tol`ere le mariage comme la soci'et'e tol`ere le con cub in at. Le pr^etre est 'elev'e au c'elibat `a perp'etuit'e, – en r'ecompense de sa victoire sur la nature humaine.

Rien d''etonnant que le mariage chr'etien est sombre et triste, injuste et accablant – il restaure l'in'egalit'e contre laquelle pr^eche l''evangile et rend la femme esclave de son mari. La femme est sacrifi'ee par rancune, l'amour (d'etest'e par l''eglise) puni en elle, elle est sacrifi'ee par principe. – Sortant de l''eglise l’amour devient de trop, il c`ede la place au devoir. Du sentiment le plus lumineux, le plus plein de bien-^etre – le christianisme fait une souffrance, une douleur, un p'ech'e, une maladie. Le genre humain devait p'erir – ou ^etre incons'equent. La vie ne cessait de protester.

Elle protestait non seulement par des faits – reni'es par le faits – reni'es par le repentir et les remords – mais par la sympathie et la r'ehabilition. Cette protestation commenca au plus fort du catholicisme et de la f'eodalit'e.

Rappelez-vous l'existence sombre de ces temps po'etis'es de la chevalerie? – Un mari terrible, Raoul Barbe Bleu, arm'e jusqu'aux dents, jaloux, sans piti'e, `a c^ot'e un moine, aux pieds nus, fou par fanatisme, pr^et `a venger sur les autres ses privations, sa lutte mutile, – des 'ecuyers, des ge^oliers, des bourreaux… – et quelque part dans un donjon ou une tourelle, dans une cave ou une oubliette – une jeune femme en larmes, le d'esespoir dans le coeur, un page encha^in'e… et pas une ^ame qui s'en inqui`ete. Tout est inexorable dans ce monde, partout la force, l'arbitraire, le sang, l'esprit born'e… et les sons nasillards d'une pri`ere latine.

Mais derri`ere le dos du moine, du confesseur, du ge^olier – complices du mari – sentinelles f'eroces de l'honneur du mariage, en compagnie avec les fr`eres et les oncles de l’'epoux et de l’'epouse… se forme la legende populaire, retentit la complainte – et s'en va d'un village `a l'autre, d'un ch^ateau `a l'autre… avec le troubadour ou le minnesinger chantant les malheurs de la femme… la complainte est toujours pour elle. Le tribunal s'evit – la chanson absout. L''eglise maudit l'amour hors du mariage, la chanson maudit le mariage sans amour. Elle prend cause et fait pour le page amoureux, pour la femme aimante, pour la fille opprim'ee – non par des raisonnements, mais par les larmes, par la compassion. La chanson populaire – c'est la pri`ere la"ique du peuple, l'autre issue dans sa vie de mis`ere, de travail, de faim, d'angoisse. Les jours de f^ete apr`es les lithanies `a la Vierge – on pleurait les complaintes pour la malheureuse femme, que l'on n'attachait pas au pilori – mais pour laquelle on priait – et que l'on recommandait `a protection et aide – de la Mater dolorosa.

Des chansons et complaintes – la protestation s'accrut peu a peu – en roman et drame. Dans le drame elle devient force. L’amour offens'e, refoul'e, les noires myst`eres de la vie de famille – ont acquis leur tribune, leur tribunal, leurs jur'es. Les jur'es du parterre et des loges – acquittaient toujours les personnes et accusaient les institutions…

Bient^ot le monde commencant `a se s'eculariser, soutenant le ariage – c`ede. Le mariage perd en partie son caract`ere relieux et acquiert une nouvelle force polici`ere et administrative. Le mariage chr'etien ne pouvait se justifier que par l'intervention d'une force divine – il y avait une logique en cela, login folle… mais cons'equente. Le fonctionnaire de l'Etat qui met son 'echarpe tricolore et vous marie le code en main – est plus absurde que ne l'est le pr^etre – officiant dans son costume sacerdotal, entour'e de bougies, d'encens, de musique. La prenier consul Bonaparte lui-m^eme – l'homme le plus prosa"iquement bourgeois par rapport `a l'amour, `a la famille – s''etait apercu que le mariage dans une maison de police 'etait par trop pi`etre – et demandait `a Cambac'er`es – d'ajouter quelques phrases obligatoires aux paroles du maire, quelque chose de relatif «au devoir de la femme de rester fid`ele `a son mari» (du mari pas un mot) – de lui ob'eir, etc.

D`es que le mariage sort des domaines de l''eglise, il devient un exp'edient, une simple mesure d'ordre publique. C'est aussi de ce point de vue que l'on envisage les nouveaux Barbe Bleu – l'egislateurs et notaires – ras'es et poudr'es, en perruques d'avocats en soutane de juge – pr^etres du Code Civil et ap^otres de la Chambre des D'eput'es.

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Иммануил Кант

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