Un logement sain – proprement meublé.
Des habillements de travail et de repos.
Le blanchissage, l’éclairage et le chauffage.
Une quantité suffisante d’aliments en pain, viande, volaille, poisson, œufs, beurre… et autres objets dont la réunion constitue une médiocre et frugale aisance.
Le commerce se fera administrativement. Après cela – «la dette nationale est éteinte, la République ne fabrique plus de monnaie, l’or et l’argent ne seront plus introduits, les dettes de tout Français – envers un autre Français sont éteintes. Et – pour la bonne bouche – toute fronde à cet égard est punie de l’esclavage perpétuel».
Vous pensez peut-être que ces décrets sont signés par Pierre Ier
et contresignés par le comte Araktchéieff. – Non, ce n’est pas Pierre Ier qui les a signés à Sarskoïé Sélo, mais le рrеmier socialiste de France – Gracchus BabeufCela serait injuste que de se plaindre qu’il n’y a pas assez de gouvernement dans ce communisme – on a soins de tout, on surveille tout, on gouverne tout. Même la reproduction des animaux domestiques n’est pas abandonnée à leur faiblesse et à leur coquetterie – mais réglée par des magistrats.
Et pourquoi pensez-vous tout cela se fera? Pourquoi les membres de la communauté seront-ils «nourris, habillés et
Cela me rappelle l’image miraculeuse de la madone d’Ibérie à Moscou – elle a tout, des perles et des diamants, une voiture et des chevaux, des prêtres et des laquais… et la seule chose qui lui manque –
…Après des siècles… lorsque tout se changera, il suffira d’avoir l’empreinte de ces deux dents molaires – pour restaurer jusqu’au dernier petit osselet les fossiles de l’Angleterre et de la France de nos temps d’autant plus facilement que les deux mastodontes du socialisme appartenaient au bout du compte à la même famille et avaient le même but.
Ils sortent d’une série d’idées très analogues. L’un voyait que nonobstant la République et le 21 janvier, l’anéantissement des fédéralistes et la terreur – le peuple ne gagnait pas beaucoup. L’autre voyait que nonobstant le développement colossal des machines et des capitaux, une productivité prodigieuse – «l’old merry England» devenait de plus en plus triste, et l’Angleterre vorace et gloutonne – de plus en plus l’Angleterre affamée. Ces considérations amenèrent l’un et l’autre à la nécessité d’un changement radical de toutes les conditions de la vie économique et politique de la société contemporaine.
R. Owen et Babeuf appartiennent à une époque dans laquelle les contradictions de la vie sociale devinrent plus grillées et plus manifestes, l’absurdité des institutions – plus évidente. Les maux n’empirent pas – cela serait une exagération, le développement inégal des éléments qui constitue l’existence sociale anéantit la harmonie qui existait avant, les circonstances étant moins bonnes et mieux équilibrées.
Mais ce n’est que sur ce premier pas qu’ils sont d’accord…une fois en chemin l’un va à droite, l’autre à gauche.
R. Owen voit dans le fait même qu’on s’en ait aperçu – le dernier succès, l’achèvement de l’histoire, la grande acquisition gagnée par le chemin douloureux des siècles, il salue la tendance d’en sortir comme l’aurore d’un nouveau jour –
La constitution de 1793 ne l’entendait pas ainsi – ni Babeuf non plus. Elle décrétait la réintégration – des droits naturels